Ces attentats semblent être d'origines diverses : le gouvernement les attribue soit à des extrémistes musulmans, soit à des agents iraqiens ; ils finiront quand même par coûter son poste au général Naji Jamil, vice-ministre, qui quitte le gouvernement à l'occasion d'un changement ministériel le 20 mars 1978.

Raymond Barre arrive en Syrie pour une visite officielle de trois jours, voyage prévu de longue date, le 25 novembre 1977. Mais, au lieu de parler des relations économiques franco-syriennes, le Premier ministre français se trouve projeté en pleine crise syro-égyptienne, au milieu d'un vaste remous international. En effet, la visite inopinée du président Sadate à Jérusalem, le 25 novembre, a bouleversé en quelques heures toutes les données politiques dans tous les pays arabes.

Ambiguïté

Dans un premier temps, la Syrie, interloquée, hésite et réfléchit sur la conduite à tenir. Puis elle condamne, en termes sévères, l'initiative du président égyptien — malgré les efforts de Raymond Barre pour réconcilier Damas et Le Caire. Il apparaît très vite que la réaction israélienne ne sera pas assez positive — ou du moins pas assez rapidement positive — pour donner un feu vert aux pays du champ de bataille, qui, dès lors, laisseront l'Égypte s'avancer seule.

Le président Assad rejoint donc, à Tripoli, la Conférence du Front du refus. Mais il ne s'associe que modérément aux discours les plus violents et il suit avec attention l'évolution des rapports, de plus en plus difficiles, entre le président Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin. Dans la situation extrêmement ambiguë qui est la leur — soutien aux Palestiniens, qu'ils ont pourtant combattus au Liban, alliances qui vont de Moscou à Riyad, difficultés intérieures —, les dirigeants syriens abandonnent brusquement la ligne de prudence qu'ils semblaient avoir choisie et se lancent, malgré la menace israélienne, dans de sanglantes représailles contre les chrétiens notamment à Beyrouth.

Thaïlande

Bangkok. 42 860 000. 84. 2,9 %.
Économie. PIB (75) : 342. Production (75) : G 137 + A 162. Énerg. (*75) : 284. C. E. (75) : 17 %.
Transports. (74) : 5 484 M pass./km, 2 296 Mt/km. (74) : 286 200 + 264 300.  : 195 000 tjb. (75) : 4 131 M pass./km.
Information. (74) : 27 quotidiens. (74) : *5 111 000. (74) : *715 000. (73) : 389 000 fauteuils ; fréquentation : 71 M. (75) : 312 000.
Santé. (73) : 4 662. Mté inf. (73) : 22.
Éducation. Prim. (75) : 6 684 592. Sec. et techn. (75) : *954 000. Sup. (74) : 75 432.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution provisoire promulguée le 10 novembre 1977. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Ananda Mahidol, décédé. Premier ministre : général Kriangsak Chamanand, nommé le 11 novembre 1977 après le coup d'État militaire du 20 octobre 1977 qui renverse Thanin Kraivichien.

Coup d'État

Le pouvoir en Thaïlande sied aux militaires. Un an après avoir mis fin à trois ans d'expérience démocratique (Journal de l'année 1976-77), une junte, dirigée par l'amiral Sangad Chaloryu et le général Kriangsak Chamanand, renverse, le 20 octobre 1977, le gouvernement de Thanin Kraivichien qu'elle avait elle-même mis en place.

Ce coup d'État en douceur (l'amiral était ministre de la Défense), sans effusion de sang (contrairement à ce qui s'était passé en octobre 1976), apparaît, en fait, comme une reprise en main par les militaires d'un pouvoir qu'ils n'avaient jamais tout à fait abandonné. Thanin Kraivichien, malgré sa volonté d'indépendance, était quasiment leur créature. Mais les mesures qu'il avait prises, notamment en supprimant toute pratique démocratique, l'avaient rendu impopulaire.

Le général Kriangsak Chamanand, nouveau Premier ministre, s'efforce désormais de redorer le blason thaïlandais : des élections doivent avoir lieu au cours de l'année 1978 ; une nouvelle Constitution doit être promulguée. Les relations avec Pékin et Hanoi sont peu à peu normalisées. Toutefois, deux problèmes restent sans solution : le développement de maquis communistes et l'afflux de réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens, en dépit de très sévères mesures restrictives. Depuis mai 1975, la Thaïlande a accueilli environ 150 000 réfugiés.

Turquie

Ankara. 40 160 000. 52. 2,4 %.
Économie. PIB (75) : 910. Production (75) : G 143 + A 158 + I (73) 140. Énerg. (*75) : 630. C. E. (75) : 4 %.
Transports. (*75) : 4 736 M pass./km, 7 355 Mt/km. (74) : 303 800 + 179 900.  : 1 079 000 tjb. (75) : 856 M pass./km.
Information. (73) : 450 quotidiens. (74) : 4 096 000. (74) : 458 000. (70) : 1 164 800 fauteuils ; fréquentation : 246,7 M. (75) : 1 012 000.
Santé. (74) : 20 868.
Éducation. Prim. (74) : 5 354 593. Sec. et techn. (73) : 1 516 880. Sup. (74) : 218 934.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961, amendée en 1971 et 1973. Président de la République : Fahri Koruturk, élu le 6 avril 1973 ; succède à Cevdet Sunay. Président du Conseil : Bülent Ecevit.

Ankara n'est pas insensible aux avances de Moscou

Les élections du 5 juin 1977 (Journal de l'année 1976-77) n'ont pas suffi à résoudre la crise de gouvernement. Bien au contraire, elles ont laissé le pays sans majorité. Bülent Ecevit, chef du Parti républicain du peuple, vainqueur moral de la compétition, mais minoritaire au Parlement, forme un gouvernement. Il ne réussit pas à passer le premier cap du vote de confiance : il n'obtient que 217 voix contre 229. Son rival, Suleyman Demirel, chef du Parti de la justice, revient au pouvoir, grâce au concours des deux partis d'extrême droite (le Mouvement nationaliste et le Parti du salut national) dont les deux leaders — Alpaslan Turkes et Necemit Erkaban — deviennent vice-Premiers ministres. Il réussit à former un gouvernement de coalition, fin juillet.

Impopulaire

Dès le mois de septembre, devant l'aggravation de la crise financière, S. Demirel est obligé de prendre un certain nombre de mesures impopulaires : dévaluation de 9 % — moins cependant que ne le demandait le FMI pour accorder son soutien — et augmentation des impôts indirects ; le prix de l'essence est presque doublé.