Riyad fait cependant savoir que le point de vue saoudien sur le gel du prix du pétrole ne pourrait continuer de prévaloir à l'intérieur de l'OPEP si la dépréciation du dollar, qui se traduit par des pertes financières considérables pour les pays producteurs, s'accentuait. Cette mise en garde s'adresse surtout aux congressistes américains, qui sont soumis à de fortes pressions de la part du lobby israélien à propos de la vente à Riyad des avions de combat F-15. Au début de mai, le ministre saoudien du Pétrole, le cheikh Yamani, ne laisse subsister aucun doute à ce sujet en affirmant que l'Arabie Saoudite « préfère conserver le dollar » et ne veut pas accentuer la dévalorisation de cette devise, mais qu'une action du Congrès américain pour empêcher la vente des F-15 « diminuerait l'enthousiasme de l'Arabie Saoudite à aider le camp occidental et à coopérer avec l'Ouest ». L'avertissement est entendu à Washington, et le 18 mai le Sénat américain ratifie la décision du président Carter de vendre des avions de combat supersoniques à l'Arabie Saoudite et à l'Égypte, en même temps qu'à Israël, cédant ainsi aux impératifs de l'alliance saoudo-américaine, faite d'intérêts politiques et économiques étroitement imbriqués.

Investissements

Les États-Unis deviennent le fournisseur privilégié de Riyad pour les avions militaires, privant du même coup le voyage du roi Khaled à Paris, le 29 mai 1978, d'une grande partie de son intérêt, en mettant fin aux espoirs du groupe Dassault-Bréguet de vendre ses Mirage 2000. Le roi Khaled confirme cependant la décision de son pays d'être l'un des principaux bailleurs de fonds de l'Organisation arabe industrielle (OAI), qui se propose, en association avec des sociétés aéronautiques françaises, de créer une industrie aéronautique en Égypte. Le voyage à Paris du souverain wahabite ne suscite, en revanche, aucune modification sensible dans l'évolution des relations économiques entre les deux pays.

Depuis la visite du président Giscard d'Estaing à Riyad en janvier 1977 (Journal de l'année 1976-77), de nombreuses missions françaises se sont succédé en Arabie Saoudite, mais les échanges commerciaux demeurent très déséquilibrés entre les deux pays, avec un déficit de 18 milliards de F pour la France en 1977, dû essentiellement aux achats considérables de pétrole. Sur le plan politique, la convergence de vues est presque totale entre les deux capitales et les dirigeants saoudiens, qui apprécient le choix de Paris au détriment des pays arabes progressistes, promettent de favoriser le recyclage de leurs pétrodollars dans les banques françaises — plusieurs milliards de dollars y sont déposés — et d'accroître les investissements directs dans l'économie française.

Bahreïn

Manama. 270 000. 405. 3,5 %.
Économie. PIB (70) : 1 111. Énerg. (*75) : 12 079.
Transports. (*75) : 23 300 + 9 500.
Information. (74) : *100 000. (74) : *30 000. (74) : 10 500 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (75) : 26 000.
Santé. (74) : 178.
Éducation. (74). Prim. : 40 425. Sec. et techn. : 16 845. Sup. : 669.
Institutions. État indépendant le 15 août 1971. Constitution du 6 décembre 1973. Le Parlement est dissous le 27 août 1975. Chef de l'État et président du conseil d'État : cheikh Issa ben Salman el-Khalifa.

Bangladesh

Dacca. 76 820 000. 540. 2,4 %.
Économie. PIB (72) : 79. Production : G (74) : 103 + A (75) : 118. Énerg. (*75) : 28. C. E. (72) : 6 %.
Transports. (73) : 3 331 M pass./km, 639 Mt/km. (72) : 31 700 + 24 800.  : 147 000 tjb.
Information. (74) : 25 quotidiens ; tirage global : *398 000. (75) : 80 000.
Santé. (73) : 7 663.
Éducation. Prim (73) : 7 750 000. Sec. et techn. (73) : 2 265 469. Sup. (74) : 183 833.
Institutions. État indépendant le 16 décembre 1971. Constitution du 16 décembre 1972, amendée en janvier 1975 et en avril 1977, transformant la république islamique en État islamique. Chef de l'État ; général Ziaur Rahman, élu le 3 juin 1978 ; succède au président Abusadat Mohamed Sayem, démissionnaire. Premier ministre : Mashiur Rahman.

Ziaur Rahman légitime sa position d'homme fort

Le régime militaire amorce une timide libéralisation. Pour la première fois depuis l'indépendance (Journal de l'année 1971-72), la population bangalaise est appelée à désigner, au suffrage universel, le président de la République. Le scrutin a lieu le 3 juin 1978. Le général Ziaur Rahman, administrateur en chef de la loi martiale, l'emporte largement (78 % des suffrages) sur son principal adversaire, le général A. G. Osmani.

Demi-mesures

En faisant appel à l'électorat, Ziaur Rahman poursuivait un double objectif. D'une part, il lui faut consolider son autorité personnelle sur l'une des armées les plus politisées de la planète. Une armée divisée et indisciplinée, qui semble en proie à une perpétuelle effervescence, source d'instabilité politique. Le fossé ne s'est jamais comblé entre les jeunes combattants de la guerre de libération et les anciens officiers ralliés après coup à l'indépendance. En l'absence d'un successeur incontesté à la tête de l'armée, Ziaur Rahman reste commandant en chef.