Dans le domaine économique, le nouveau régime inaugure une politique d'austérité. Du fait d'une mauvaise récolte de coton et de l'instabilité politique, le produit national brut ne progresse que de 1 %. Enfin, Islamabad refuse toute modification du contrat d'engagement par la France de construire une usine de retraitement nucléaire, à Chasma, malgré l'opposition des États-Unis. Le Pakistan estime avoir souscrit à toutes les mesures de sécurité demandées par Paris.

Philippines

Quezon City. 43 750 000. 146. 2,9 %.
Économie. PIB (75) : 368. Production (75) : G 134 + A 157 + I 126. Énerg. (*75) : 326. C. E. (75) : 14 %.
Transports. (*75) : 953 M pass./km, 66 Mt/km. (74) : 362 500 + 247 300.  : 1 018 000 tjb. (75) : 1 650 M pass./km.
Information. (74) : 13 quotidiens ; tirage global : 772 000. (74) : *1 825 000. (74) : *711 000. (75) : 569 800 fauteuils ; fréquentation : 38 M. (75) : 490 000.
Santé. (70) : 14 000. Mté inf. (74) : 59.
Éducation. (72). Prim. : 7 622 424. Sec. et techn. : 1 791 176. Sup. : 678 343.
Institutions. République indépendante le 4 juillet 1946. Constitution du 17 janvier 1973, approuvée par référendum le 28 juillet 1973, autorise le chef de l'État à rester « indéfiniment » en fonctions. Président et chef de l'exécutif : Ferdinand Marcos ; succède à Diosdado Macapagal.

Marcos : un nouveau plébiscite pour assurer sa légitimité

Un pas en avant, deux pas en arrière. Périodiquement promise par le président Marcos, la libéralisation de la vie politique n'en finit pas de se concrétiser Les deux consultations électorales organisées, à quatre mois d'intervalle, n'ont fait que mettre à nu l'incapacité du régime à jouer le jeu démocratique face à une opposition modérée qui revendique l'alternance.

Procès

Le 25 novembre 1977, Benigno Aquino, 44 ans, secrétaire du parti libéral, est condamné à mort par un tribunal militaire, au terme d'un procès de quinze mois, pour « meurtres, subversion et détention illégale d'armes ». Ces chefs d'accusation ne trompent personne ; Ferdinand Marcos cherche à éliminer ce jeune sénateur, figure de proue de l'opposition, qui a eu l'audace d'annoncer cinq ans plus tôt son intention de se présenter contre lui à une élection présidentielle. B. Aquino est en prison depuis septembre 1972, mais son prestige n'a fait que croître, aussi bien à l'intérieur qu'à l'étranger. Deux jours après la condamnation, Manille annonce la réouverture de son procès.

Scrutins

Le président aime les plébiscites. Le 18 décembre, les électeurs philippins sont invités à dire « s'ils désirent que Ferdinand Marcos reste en fonctions au titre de chef de l'État et de Premier ministre ». Résultat officiel : 90 % de « oui ». En vérité, ce référendum, organisé dans le cadre de l'état d'exception, n'a pas plus de signification que les cinq précédentes consultations du même genre. Sa seule fonction est de conférer au régime et à son chef une nouvelle légitimité aux yeux de l'opinion internationale, notamment américaine.

Le 7 avril 1978, les Philippins se rendent, de nouveau, aux urnes. À s'en tenir aux chiffres officiels, le scrutin est un triomphe pour Ferdinand Marcos ; le parti gouvernemental (KBL, Mouvement pour la nouvelle société) obtient 151 des 165 sièges du Batasang Pambansa, Assemblée intérimaire aux pouvoirs limités, les 14 sièges restants allant à des « opposants », qui se rallient aussitôt au régime. Pourtant, l'opposition, regroupée autour de Benigno Aquino, sous la bannière du Laban (Renforcement de la nation), obtient à Manille 40 % des voix. Mais le système électoral l'empêche d'être représentée à l'Assemblée. Cette iniquité, jointe aux manipulations qui ont entaché le déroulement du scrutin — il y aurait eu six millions de votants pour quatre millions d'inscrits —, discrédite encore un peu plus le chef de l'État.

Tour de vis

Le lendemain du vote, les dernières illusions se dissipent. Arguant d'une manifestation pacifique organisée à Manille par les partisans de Benigno Aquino, le président donne un nouveau tour de vis. Le 9 avril, plusieurs centaines d'opposants — dont des candidats du Laban — sont arrêtés et inculpés de sédition. Suspendue pendant la campagne électorale, la loi martiale est remise en vigueur. Le président accuse l'opposition d'avoir tenté d'installer l'« anarchie » et la presse étrangère de s'être « mêlée aux manifestants ».