Dans la nuit du 14 au 15 mars 1978, 30 000 soldats israéliens pénètrent, en même temps par terre et par mer, au Sud-Liban où ils pilonnent les bases palestiniennes. Après trois jours de mutisme, Sadate, comme les autres chefs d'État arabes, condamne le raid terroriste. Après quatre jours de combats, Israël s'arrête, on compte 700 morts palestiniens ou libanais, 15 morts israéliens et bientôt 200 000 ou 300 000 réfugiés.

Casques bleus

Le même jour, le Conseil de sécurité de l'ONU décide d'envoyer un premier contingent de 4 000 Casques bleus commandés par un général noir, le Ghanéen Erskine, obligé d'affronter presque aussitôt 4 000 fedayins pas du tout décidés à cesser le feu et des chrétiens navrés du départ des Israéliens. À la mi-avril encore, la guerre civile à Beyrouth fera 60 morts et 250 blessés. Bien que débordé de tous côtés, l'habile Yasser Arafat profite de ce nouveau chaos sanglant pour épurer l'OLP par des arrestations et des exécutions et pour ajouter une carte à son jeu. Dès le début d'avril, l'ex-chef d'état-major israélien, le général Gour, affirme : « L'opération armée israélienne au Sud-Liban a transformé l'OLP en partenaire de fait de tout accord dans la région. »

Malheureusement, tout éventuel accord paraît inaccessible après un nouveau bain de sang. Le feu est remis aux poudres le 13 juin, jour du retrait du dernier soldat israélien. Refusant de rendre aux Casques bleus de l'ONU les enclaves du Sud libérées par les Israéliens, les phalanges chrétiennes frappent en même temps au nord, fief féodal de l'ex-président de la République Soleiman Frangié, dénoncé comme « traître » pour avoir quitté le Front national chrétien afin de se rapprocher des musulmans : avec sa femme, sa fillette et une trentaine de fidèles, son fils, le jeune député Tony Frangié, est massacré. La sanglante vendetta qui suit donne prétexte à l'armée syrienne pour massacrer à son tour, les chrétiens de Beyrouth ; bilan : 132 morts et 517 blessés.

Israël

Jérusalem. 3 470 000. 168. 3,1 %.
Économie. PIB (75) : 3 608. Production (75) : G 142 + A 192 + I 138. Énerg. (*75) : 2 806. C. E. (75) : 15 %.
Transports. (74) : 323 M pass./km, 464 Mt/km. (*75) : 284 000 + 122 700.  : 482 000 tjb. (75) : 3 107 M pass./km.
Information. (74) : 23 quotidiens ; tirage global : *1 330 000. (72) : *680 000. (74) : *441 000. (72) : 165 000 fauteuils ; fréquentation : 32,1 M. (75) : 813 000.
Santé. (73) : 9 143. Mté inf. (75) : 22.
Éducation. (74). Prim. : 523 184. Sec. et techn. : *170 000. Sup. : 75 338.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Itzhak Navon, élu le 19 avril 1978 ; succède à Ephraïm Katzir. Premier ministre : Menahem Begin.

La révolution du trentenaire

L'incroyable chassé-croisé diplomatique entre Jérusalem et Le Caire a un peu escamoté aux yeux du monde la révolution économique vécue en même temps par Israël. Lorsque les élections de mai 1977 écartent les travaillistes du pouvoir (Journal de l'année 1976-77) qu'ils détiennent depuis la fondation de l'État, on croît que la droite maximaliste qui leur succède sera trop prise entre guerre et paix pour s'occuper d'autre chose que de diplomatie.

Tour de vis

En fait, il faut d'abord « freiner la course à l'abîme » selon la formule du gouverneur de la Banque d'Israël. Le nouveau Premier ministre Menahem Begin décide d'imposer à ces concitoyens le régime qu'il s'impose lui-même : l'austérité.

Dès le 17 juillet 1977 (il est parti l'avant-veille demander au président Carter une aide de 2,5 millions de dollars), son ministre des Finances, l'homme fort, Simha Erlich, annonce des mesures immédiates : réductions budgétaires et réductions des subventions, ce qui provoque une augmentation de 25 % des prix des produits de première nécessité. Les plus pauvres verront leurs indemnités augmentées de 6 %. En octobre, nouveau tour de vis : nouvelles diminutions de subventions, nouvelles hausses de taxes et de prix. Avec 12 % d'augmentation des revenus des économiquement faibles.