Certes, les électeurs devaient se prononcer sur une liste unique de candidatures dans chacune des 110 circonscriptions de l'île — ce qui était sans précédent. Mais, contrairement à ce qu'auraient pu laisser supposer les mots d'ordre d'abstention lancés par certains opposants, la participation a été importante.

Remaniement

C'est au lieutenant-colonel de gendarmerie Désiré Rakotoarijaona qu'est confiée la formation d'un nouveau gouvernement le 31 juillet, son prédécesseur, Justin Rakotoniaina, ayant démissionné trois jours plus tôt. Simultanément, le Conseil suprême de la révolution est remanié et huit nouveaux membres y font leur entrée. La constitution d'un nouveau gouvernement, le 4 août, permet l'entrée de cinq nouvelles personnalités dans le cabinet et la nomination de Richard Christian Remi aux Affaires étrangères.

Dans le domaine de la politique extérieure, l'événement marquant est le rapprochement franco-malgache, que matérialise la visite officielle de Robert Galley, ministre de la Coopération, en novembre. Reprise du dialogue n'implique d'ailleurs ni subordination ni alignement, comme en témoignent l'attitude des dirigeants malgaches à l'égard de l'indemnisation des intérêts français spoliés, ou la campagne irrédentiste menée à Madagascar à l'égard de certaines îles et certains îlots de l'océan Indien placés sous souveraineté française.

Avec la disparition, le 16 avril 1978, de l'ancien président Philibert Tsiranana, décédé dans un hôpital de la capitale malgache, c'est moins une page de l'histoire nationale qui se tourne qu'un pan de la longue histoire des rapports franco-malgaches qui s'effondre. Évincé du pouvoir en mai 1972, celui qui fut le premier président de la République malgache avait perdu à peu près toute influence politique, tout en continuant à bénéficier d'une certaine popularité, notamment dans sa région d'origine — le nord-est de l'île. En revanche, il incarnait une forme de rapports privilégiés avec l'ancienne métropole et était, à juste titre, considéré — avec les présidents Houphouët-Boigny de Côte-d'Ivoire et Senghor du Sénégal — comme l'un des « pères fondateurs » de la Communauté, chère au général de Gaulle (ensemble qui, dit-on, lui serait même redevable de son nom). Les autorités malgaches décrètent un deuil national et organisent à l'intention de l'homme qu'ils ont pourtant farouchement combattu des funérailles nationales.

Indemnisations

À propos des entreprises françaises nationalisées, le point de vue du gouvernement malgache est aussi clair que schématique : pour toutes les entreprises installées avant la restauration de l'indépendance, aucune indemnisation ne saurait être envisagée ; pour certaines des entreprises qui se sont installées après 1960, des formules d'indemnisation pourront dans certains cas, et sous certaines conditions, être étudiées.

Après avoir fait plusieurs démarches verbales dans le même sens, le 21 mars 1978, le gouvernement de Didier Ratsiraka déclare que « l'archipel des Glorieuses et les îles Juan de Nova, Europa et Bassas de India, situées dans le canal de Mozambique, et administrées à partir du département français de la Réunion, font partie intégrante du territoire malgache ».

Les dirigeants d'Antananarivo, en septembre 1973 déjà, avaient porté à 90 kilomètres la limite de leurs eaux territoriales. La nouvelle initiative malgache semble avoir été provoquée par la création par la France, en février 1978, d'une zone économique au large de ces îles, qui lui appartiennent. Bien que cet ensemble ait une superficie inférieure à 50 kilomètres carrés, Madagascar s'y intéresse vivement dans la mesure où son gouvernement milite en faveur de la création d'une zone démilitarisée et dénucléarisée dans l'océan Indien.

Le 30 juillet 1977, un événement met en émoi tous les milieux scientifiques internationaux : la chute d'une météorite dans la forêt d'Angavo, dans la région de Fianarantsoa.

Malawi

Lilongwe. 5 180 000. 43. 2,6 %.
Économie. PIB (74) : 129. Production (72) : G 126. Énerg. (*75) : 56. C. E. (74) : 19 %.
Transports. (*75). 89 M pass./km, 275 Mt/km. (74) : 11 200 + 9 500. (75) : 129 M pass./km.
Information. (74) : 2 quotidiens ; tirage global : 12 000. (74) : *125 000. (73) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (75) : 20 000.
Santé. Mté inf. (71) : 151.
Éducation. (74). Prim. : 611 678. Sec. et techn. : 17 067. Sup. : 1 153.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.
Des élections législatives se déroulent le 29 juin 1978, première consultation depuis 1964, date de l'indépendance.

Mali

Bamako. 5 840 000. 5. 2,5 %.
Économie. PIB (70) : 54. Énerg. (*75) : 25. C. E. (70) : 12 %.
Transports. (*75) : 100 M pass./km, 156 Mt/km. (74) : 15 000 + (71) : 8 400. (75) : 77 M pass./km.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (74) : *75 000. (70) : 5 000.
Santé. (72) : 135.
Éducation. (74). Prim. : 276 307. Sec. et techn. : 11 329. Sup. : 2 445.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1968). Constitution du 2 juin 1974. Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa Traore ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Mini-coup d'État

Révolution de palais à Bamako le 28 février 1978, la junte que constitue le Comité militaire de libération nationale amorce une vaste épuration de l'armée et de l'administration. Après l'arrestation des lieutenants-colonels Kissima Doukara (ministre de la Défense, de l'Intérieur et de la Sécurité), Karim Dembele (ministre des Transports et des Travaux publics), Tiecoro Bakayogo (directeur des Services de sécurité), le colonel Charles Samba Cissoko, ministre des Affaires étrangères, est appréhendé à son tour, ainsi qu'une trentaine d'officiers et de nombreuses personnalités civiles.