Le 19 décembre 1977, le chef de l'État guinéen remet en liberté trois Français détenus depuis sept ans dans les prisons guinéennes pour atteinte à la sûreté de l'État. Ces derniers reviennent en France presque clandestinement, tout ce qui pourrait compromettre la visite officielle que Giscard d'Estaing a plusieurs fois promis d'effectuer à Conakry devant être évité.

Échanges

Visites de délégations officielles, échanges d'équipes sportives se multiplient durant l'année entre la Guinée et les États d'Afrique occidentale. Petit à petit s'effrite le mur de méfiance qui s'était édifié entre la Guinée et ses voisins, depuis la tentative de débarquement de novembre 1960 menée par des opposants au régime. Aux simples fonctionnaires, puis aux footballeurs et athlètes divers succèdent les ministres, puis les chefs d'État.

À Monrovia, capitale du Libéria, le 17 mars, se rencontrent les présidents Eyadema (Togo), Jawara (Gambie), Houphouët-Boigny (Côte-d'Ivoire), Senghor (Sénégal), Tolbert (Libéria) et Touré. Le 9, la république de Guinée avait donné son adhésion au Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel.

Dès lors, les étapes de la rentrée de la Guinée à l'intérieur du cercle de famille africain francophone vont se succéder sans surprise. Comme si les vieilles querelles étaient totalement enterrées, des échanges d'ambassadeurs ont lieu entre Conakry et Abidjan et Conakry et Dakar.

Élargissements

Puis le chef de l'État guinéen, qui ne quittait pratiquement jamais son pays, multiplie brusquement les visites officielles à l'étranger : Libye, Mali, Bénin et Togo (Arabie Saoudite, etc.). Mme Sékou Touré elle-même se rend au Maroc en avril. Un traité d'amitié et de coopération ivoiro-guinéen est même conclu en avril.

L'élargissement de nombreux détenus politiques est annoncé au début de l'année 1978. Mgr Tchidimbo, archevêque de Conakry, arrêté le 24 décembre 1970 (Journal de l'année 1970-71) est parmi ceux que Sékou Touré promet de libérer. Une libéralisation du régime semble s'amorcer et certains exilés politiques rentrent au pays. Cependant, il semble qu'en octobre plusieurs villes guinéennes aient été le cadre de violents désordres, qui ont fait une cinquantaine de morts, et que le mécontentement se développe dans l'intérieur du pays, où l'armée aurait refusé d'ouvrir le feu sur des manifestants. Mais, quelle que soit la brutalité de l'ordre que Sékou Touré fait régner à Conakry, son image de marque internationale est en voie de totale modification.

Guinée-Bissau

Madina do Boe. 530 000. 15. 1,5 %.
Économie. PIB (70) : 261. Énerg. (*75) : 82. C. E. (70) : 3 %.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (74) : 9 000. (72) : 3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 3 000.
Éducation. (75). Prim. : 55 460. Sec. et techn. : *3 000.
Institutions. Indépendance proclamée le 24 septembre 1973 par l'Assemblée nationale populaire (ancien territoire portugais). La souveraineté du nouvel État est reconnue le 2 novembre 1973 par l'Assemblée générale des Nations unies et le 10 septembre 1974 par le gouvernement portugais. Constitution de 1973. Président de la République : Luis de Almeida Cabral, réélu le 13 mars 1977. Chef du gouvernement : Francisco Mendès.

Guinée équatoriale

Malabo. 320 000. 12. 1,7 %.
Économie. PIB (70) : 267. Énerg. (*75) : 101.
Information. (70) : *7 500.
Santé. (71) : 25.
Éducation. Prim. (73) : 35 977. Sec. et techn. (72) : *1 400.
Institution. République indépendante le 12 octobre 1968. Nouvelle Constitution de 1973. Président : Francisco Macias Nguema, élu le 29 septembre 1968, nommé à vie le 14 juillet 1972. Vice-président : Edmundo Bosio Dioco.

Haute-Volta

Ouagadougou. 6 170 000. 22. 2,3 %.
Économie. PIB (74) : 77. Énerg. (*75) : 20. C. E. (74) : 8 %.
Transports. (*75) : 9 500 + 10 100.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (74) : 100 000. (70) : 5 500. (75) 6 000.
Santé. (74) : 99.
Éducation. (74). Prim. : *134 000. Sec. et techn. : *15 800. Sup. : 756.
Institutions. Indépendance le 5 août 1960. République (11 décembre 1958). Nouvelle Constitution approuvée par référendum le 27 novembre 1977. Président de la République et chef du gouvernement : général Sangoulé Lamizana, élu le 28 mai 1978 pour un mandat de cinq ans aux termes de la nouvelle Constitution.

Élections

Singulière république dont le corps électoral est convoqué aux urnes à trois reprises en l'espace de quelques mois : en novembre 1977 pour un référendum constitutionnel ; en avril 1978 pour des élections législatives ; en mai pour une élection présidentielle. Exemple unique, sur le continent africain du moins. On y verra le général Sangoulé Lamizana y affronter trois candidats au premier tour, être d'abord mis en ballottage et n'être élu au second tour qu'avec 158 000 voix de plus que son concurrent, Macaire Ouedraogo.