Jorge Sangumba, porte-parole de l'UNITA, se déclare, dès juillet 1977, prêt à proclamer une République socialiste noire en Angola ; il rejette l'accusation de séparatisme et affirme que, grâce à ses 12 000 combattants, l'UNITA contrôle 9 des 16 provinces du pays. Rejetant toute formule de gouvernement d'union nationale, J. Sangumba admet pourtant un « programme de coopération avec le Front national de libération de l'Angola (FNLA) », autre adversaire de Neto.

Certaines informations font état de 27 000 guérilleros sous les armes et du contrôle par l'UNITA de la moitié du territoire national. Cette situation, sans doute (autant que les incursions des maquisards de la SWAPO en Namibie depuis leurs « sanctuaires » angolais), décide les Sud-Africains à franchir le fleuve Cunene et à intervenir en Angola, à Cassinga, pour la deuxième fois depuis le début de la guerre civile. Cette nouvelle invasion d'une partie du territoire angolais par les troupes du gouvernement de Pretoria soulève peu de protestations internationales, eu égard à la gravité des exactions qui l'accompagnent ; on fait état de 600 morts.

Aide cubaine

Il est vrai que, sur le plan diplomatique, l'Angola est relativement isolé. Seuls les cinq États africains de la ligne de front, l'Union soviétique et Cuba apportent leur soutien à Agostinho Neto. Une mission de l'Internationale socialiste, conduite par Olof Palme, ancien Premier ministre suédois, se rend en Angola en septembre 1977.

Rencontre historique les 24 et 25 juin 1978, à Madina do Boe (Guinée-Bissau) : pour la première fois, le chef de l'État de l'ancienne métropole portugaise, le général Eanes, rencontre le président du jeune État, A. Neto. Après Washington, Lisbonne semble s'orienter vers des relations plus étroites avec son ex-colonie. Un accord cadre a été élaboré (coopération dans les domaines culturel, scientifique, technique et économique). On peut se demander comment l'URSS réagira face à cette attitude nouvelle des autorités de Luanda.

Pour la deuxième fois en un an, A. Neto se rend, en août 1977, en visite officielle à La Havane ; en novembre, il annonce l'arrivée en Angola de 600 coopérants cubains supplémentaires, envoyés pour renforcer les 4 000 assistants techniques civils cubains déjà sur place. Agostinho Neto, qui reçoit le prix Lénine de la paix en novembre 1977, se rend en voyage officiel à Moscou à deux reprises (septembre 1977 et mars 1978). Lors de sa deuxième visite en Union soviétique, des rumeurs concernant son état de santé circulent avec insistance ; elles sont démenties catégoriquement à Luanda.

Bénin

Porto-Novo. 3 200 000. 28. 2,7 %.
Économie. PIB (74) : 111. Énerg. (*75) : 52. C. E. (74) : 10 %.
Transports. (*75) : 97 M pass./km, 127 Mt/km. (74) : 14 000 + 8 600.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 1 000. (73) : *150 000. (72) : 9 000 fauteuils ; fréquentation : 1,2 M. (74) : 8 000.
Santé. (74) : 84.
Éducation. (74). Prim. : 259 880. Sec. et techn. : *42 000. Sup. : 1 900.
Institutions. État indépendant le 1er août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1977. Le Dahomey devient officiellement, le 30 novembre 1975, République populaire du Bénin. Président de la République : lieutenant-colonel Mathieu Kerekôu, auteur du coup d'État militaire du 26 octobre 1972 qui renverse le Conseil présidentiel dirigé par Hubert Maga ; l'Assemblée nationale est dissoute. Un Conseil national de la révolution est institué le 18 octobre 1973.

Botswana

Gaborone. 690 000. 1. 3,6 %.
Économie. PIB (73) : 424.
Transports. (74) : 3 400 + 6 800.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 1 300. (74) : *55 000. (71) : *3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (75) : 8 000.
Santé. (74) : 63.
Éducation. Prim (75) : 116 293. Sec. et techn. (75) : 14 286. Sup. (74) : 289.
Institutions. Ancien Bechuanaland. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966. Constitution de 1965. Président de la République et chef de l'exécutif : sir Seretse Khama, réélu pour un second mandat le 26 octobre 1974.

Burundi

Bujumbura. 3 860 000. 138.
Économie. PIB (70) : 67. Énerg. (*75) : 13. C. E. (70) : 11 %.
Transports. (74) : 4 200 + 1 700.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 1 200. (74) : *100 000. (74) : 1 500 fauteuils. (75) : 4 000.
Santé. (73) : 74.
Éducation. (74). Prim. : *135 000. Sec. et techn. : *12 000. Sup. : 517.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Constitution de 1962. Président de la République : lieutenant-colonel Jean-Baptiste Bagaza ; succède, le 9 novembre 1976, au lieutenant-général Michel Micombero, renversé par un coup d'État militaire, le 1er novembre 1976, constitution suspendue. Premier ministre : lieutenant-colonel Edouard Nzambimana.

Cameroun

Yaoundé. 6 530 000. 14. 1,9 %.
Économie. PIB (73) : 303. Énerg. (*75) : 104. C. E. (73) : 26 %.
Transports.  : 277 M pass./km, 414 Mt/km. (72) : 39 100 + 37 300. (75) : 155 M pass./km.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 20 000. (74) : 22 800 fauteuils ; fréquentation ; *6,5 M. (73) : 22 000.
Santé. (71) : 225.
Éducation. (73). Prim. : 1 014 135. Sec. et techn. 108 425. Sup. : 5 533.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Ahmadou Ahidjo, réélu pour un quatrième mandat le 5 avril 1975. Premier ministre : Paul Biya.

Cap-Vert

Praia. 300 000. 74. 1,9 %.
Économie. Énerg. (*75) : 61.
Transports. (*75) : 2 700 + 800.
Information. (72) : *5 200. (72) : 2 800 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (75) : 2 000.
Santé. Mté inf. (74) : 79.
Éducation. Prim. (72) : 70 905. Sec. et techn. (71) : 4 096.
Institutions. Indépendance proclamée le 5 juillet 1975 (ancienne province portugaise). État souverain, les îles du Cap-Vert sont cependant administrées en commun avec la Guinée-Bissau par le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert). Chef de l'État ; Aristide Pereira. Premier ministre : Pedro Pires.

Comores

Moroni. 310 000. 144. 2,5 %.
Économie. PIB (70) : 102. Énerg. (*75) : 51.
Information. (74) : *36 000. (73) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (74) : 2 000.
Santé. (73) : 21.
Éducation. (73). Prim. : 23 194. Sec. et techn. : 3 197.
Institutions. État indépendant le 31 décembre 1975 (ancien territoire français). L'indépendance est proclamée unilatéralement le 6 juillet 1975 après le référendum du 22 décembre 1974. L'île de Mayotte décide par référendum, le 8 février 1976, son maintien dans la République française. Chefs de l'État : coprésidents du directoire politico-militaire, Ahmed Abdallah et Mohamed Ahmed succèdent à Ali Soilih après le coup d'État du 13 mai 1978. Jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution, les Comores prennent le nom de République fédérale et islamique des Comores.

Coup d'État

La population comorienne, qui s'est prononcée, le 28 octobre 1977, à une faible majorité (55 % des votants) en faveur du maintien d'Ali Soilih à la tête de l'État, le laisse déposer, sans broncher, au cours de la nuit du 13 mai. C'est un commando encadré par un petit groupe d'Européens ayant à sa tête Bob Denard (ancien mercenaire au Katanga et au Biafra) qui a réalisé le coup de force Après avoir pris la nationalité comorienne et adopté le nom de Saïd Moustapha Moadjou, le colonel Bob Denard est nommé chef d'état-major. Le 29 mai, Ali Soilih trouve la mort au cours d'« une tentative d'évasion », selon les affirmations de ses successeurs.

Référendum du 28 octobre 1977

Ali Soilih est confirmé dans ses fonctions de chef de l'État par 86 065 voix, soit 55 % des suffrages exprimés. Sur les 155 558 électeurs qui ont participé au scrutin (92,17 % des 168 787 inscrits), 65 906 ont voté contre et 3 587 blanc ou nul.

Répression

Il est vrai qu'au cours des mois précédents règne dans l'archipel une atmosphère de goulag. Dépassé par une minorité de jeunes extrémistes — les Mapindouzi — farouchement hostiles à l'islam et déterminés à briser par la force tout ce qui pouvait rappeler l'ancien régime, Ali Soilih avait été contraint de laisser les exactions se multiplier. Ni la population de la Grande Comore ni celle de Mohéli ne sont épargnées, mais c'est celle de l'île d'Anjouan, fief électoral de l'ancien président Ahmed Abdallah, qui a le plus à souffrir de la répression.