Enfin, un dernier accord sur la pêche est considéré par Rabat comme la reconnaissance implicite des nouvelles frontières maritimes du royaume. Cette interprétation marocaine n'est ni démentie ni confirmée par Moscou, qui se contente de parler des « eaux territoriales marocaines ».

Union

Il reste que ces importants accords économiques, malgré tout, permettent la poursuite du dialogue avec l'Algérie qui achète en Union soviétique tous ses armements. Ils facilitent aussi le ralliement au Trône des communistes marocains — déjà acquis, mais qui s'accentue : Ali Yata ira défendre la position marocaine sur le Sahara dans les pays de l'Est.

Plus que jamais, les critiques de politique intérieure cèdent devant l'approbation nationaliste : le tournant est pris par l'Istiqlal, le 10 octobre 1977. Après quinze ans d'opposition, le grand parti national marocain accepte d'entrer en force dans le nouveau gouvernement et M'Hamed Boucetta prend le portefeuille des Affaires étrangères. Seuls restent dans l'opposition l'Union socialiste des forces populaires de Bouabid et le parti communiste d'Ali Yata. Encore s'agit-il, on l'a vu, d'une opposition limitée. Cette union sacrée sans cesse renouvelée depuis la Marche verte de 1975 (Journal de l'année 1975-76) est un succès pour le roi.

Maurice (île)

Port-Louis. 870 000. 425. 1,6 %.
Économie. PIB (74) : 641. Énerg. (*75). 279. C. E. (74) : 57 %.
Transports. (*75) : 17 800 + 9 500.
Information. (74) : 12 quotidiens ; tirage global : 80 000. (72) : 107 000. (74) : 38 000. (74) : 48 000 fauteuils ; fréquentation : 16 M. (74) : 25 000.
Santé. (74) : 235. Mté inf. (75) : 50.
Éducation. Prim. (75) : 150 573. Sec. et techn. (75) : *66 000. Sup. (74) : 1 321.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967, amendée le 18 novembre 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Abdul Raman Osman. Premier ministre : sir Seewoosagur Ramgoolam.

Mauritanie

Nouakchott. 1 420 000. 1. 2,6 %.
Économie. PIB (73) : 232. Énerg. (*75) : 108. C. E. (73) : 51 %.
Transports. (73) : 6 808 Mt/km. (72) : 4 400 + 5 000.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 300. (74) : 82 000. (71) : *1 000 fauteuils.
Santé. (73) : 71.
Éducation. (71). Prim. : 35 049. Sec. et techn. : 4 444.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Moktar Ould Daddah, réélu pour la quatrième fois, le 8 août 1976.

Constante pression du Polisario

Intensification des opérations de guérilla sur l'ensemble du territoire et accroissement parallèle de l'engagement militaire français sont les deux éléments qui ont dominé la vie politique du pays.

Guérilla

Le Polisario lance une nouvelle attaque contre la ville minière de Zouérate en juillet 1977 et tue cinq soldats mauritaniens. Le 31 août, un combat à Aoucert fait une centaine de morts. Le 9 octobre, c'est Chinguetti, capitale religieuse du pays, qui est attaquée.

Le 26 octobre, deux ressortissants français sont enlevés par les guérilleros sahraouis, ce qui, compte tenu des six Français enlevés le 19 mai 1977, porte à huit le nombre des otages ; tous seront remis en liberté à Alger le 23 décembre, entre les mains de Kurt Waldheim, secrétaire général de l'ONU, après que plusieurs chefs d'État se seront entremis entre la France, l'Algérie et la République sahraouie, parmi lesquels le président Eyadema du Togo.

Trois raids de harcèlement des Sahraouis sont particulièrement spectaculaires : le 4 novembre, à Bir Gandous près de Nouadhibou ; le 22, sur la voie ferrée Zouérate-Nouadhibou ; le 27, à El-Aïoun ; le 12 décembre, une nouvelle attaque du train minéralier entraîne la mort d'une soixantaine de personnes.

En février 1978 et en mai, les convois ferroviaires sont encore attaqués et la ligne de chemin de fer elle-même est, à plusieurs reprises, sabotée. Le 27 mars, un train transportant du minerai de fer déraille. Un mois plus tôt, le terrorisme urbain a fait son apparition pour la première fois : deux attentats ont eu lieu le 25 février à Nouadhibou.

Médiations

Le gouvernement français, qui entretient 300 coopérants en Mauritanie et 7 000 au Maroc, semble encore hésiter entre la diplomatie et la force jusqu'en novembre 1977. À cette époque, Claude Chayet, haut fonctionnaire du Quai d'Orsay, s'efforce, au cours d'une longue mission à Alger, d'amener les dirigeants algériens à faire pression sur leurs amis sahraouis. Cependant, les tentatives de règlement négocié échouent les unes après les autres, qu'elles soient le fait des Français ou bien celui d'Africains.