En politique intérieure, comme le Ghana, le Nigeria fait une rentrée timide, mais progressive, vers un type de régime qui doit aboutir au retour des militaires dans leurs casernes. Le 31 août 1977, les Nigérians élisent 203 députés à l'Assemblée qui doit préparer un texte constitutionnel avant octobre 1979, terme de l'échéancier fixé par les militaires.

Ouganda

Kampala. 11 940 000. 50. 3,3 %.
Économie. PIB (72) : 141. Production (75) : G 102. Énerg. (*75) : 55. C. E. (72) : 17 %.
Transports. (74) : 27 000 + 8 900.
Information. (74) : 4 quotidiens ; tirage global : 58 000. (74) : *250 000. (72) : *15 000. (71) : 8 000 fauteuils. (75) : 45 000.
Santé. (74) : 540.
Éducation. (74). Prim. : 940 920. Sec. et techn. : 79 356. Sup. : 5 618.
Institutions. Indépendant le 9 octobre 1962. État fédéral. République du 8 septembre 1967. Constitution de 1967 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : maréchal Idi Amin Dada, qui renverse le président Milton Oboté le 15 janvier 1971 ; il est nommé président à vie le 25 juin 1976.

Un mouvement national tente de regrouper les opposants à Idi Amin Dada

La liste des exactions perpétrées par le maréchal Idi Amin Dada ne cesse de s'allonger et compose une sinistre litanie. Au terme d'un mois de détention arbitraire au quartier général de la police secrète, est enfin remis en liberté, en juillet 1977, le journaliste canadien Gérald Utting. Au cours de ce même mois, on apprend que 40 Ougandais, accusés de « négligence » après le raid israélien sur Entebbe, ont été exécutés (Journal de l'année 1976-77).

Exécutions publiques

C'est également en juillet, mois particulièrement sanglant, que sept magistrats sont incarcérés, parce qu'ils avaient protesté contre la façon abusive dont les lois étaient appliquées, et qu'un nombre important de techniciens sont passés par les armes à la suite d'une banale panne de courant électrique. Presque simultanément, un étrange accident de la route (un de plus) entraîne la mort de Rose Akulo, secrétaire particulière du chef de l'État. En août, quatre universitaires de Makere sont fusillés ; le 9 septembre, 50 000 personnes — parmi lesquelles les parents des condamnés — sont contraintes d'assister, à Kampala, à l'exécution publique de 15 personnes accusées de complot. En septembre également, le maréchal met hors la loi 27 organisations et sectes religieuses, expulse 150 familles paysannes ougandaises pour installer sur leurs champs des Palestiniens.

En octobre, l'homme d'affaires britannique Robert Scanlon est tué à coups de masse dans la prison où l'avait fait jeter le maréchal. En novembre, reprend une vague de persécutions contre les chrétiens, qui commence par l'arrestation de 150 d'entre eux. En décembre, un prêtre et une religieuse sont jugés « pour meurtre de neuf jeunes filles » (sic). Le 4 janvier 1978, le président ougandais prononce une violente diatribe contre la hiérarchie chrétienne, qu'il entend mettre au pas par la terreur, et, en avril, il fait arrêter une centaine de membres de la Mission évangéliste après les avoir accusés de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays.

Accidents inexpliqués et disparitions mystérieuses continuent. En mars, Byron Kawadwa, dramaturge et directeur de théâtre, disparaît sans laisser de trace. Le 19 avril, le général Mustafa Adrissi, no 2 du régime, est victime d'un accident de la circulation et, à la suite d'un malentendu, la troupe ouvre le feu sur les villageois venus lui porter secours, tuant une douzaine de paysans. En mai, c'est l'ancien ministre blanc du Kenya, Bruce Mackenzie, dont l'avion explose en plein vol quelques minutes après une escale à l'aéroport d'Entebbe.

Regroupement

De leur côté, les opposants au régime de Kampala ne désarment pas ; ils s'efforcent de s'organiser. Réunis à Lusaka, capitale de la Zambie, en août 1977, les représentants de toutes les familles politiques ougandaises créent le Mouvement national. C'est la première fois, depuis l'échec de la tentative de renversement armée du maréchal en septembre 1972 (Journal de l'année 1972-73), qu'un tel effort se manifeste. Il est significatif que le regroupement s'effectue en dehors de la personne de l'ancien président Milton Obote et qu'il comprenne, fait sans précédent, des militaires.