Sam Nujoma, leader de la Swapo, est reçu à Paris par Louis de Guiringaud, le 8 septembre. Puis l'ONU condamne l'annexion de Walvis Bay, territoire devenu britannique en 1878, rattaché en 1884 à la province sud-africaine du Cap, et exige que les Sud-Africains retirent leurs troupes de Namibie avant l'organisation d'élections générales.

En octobre, la conférence constitutionnelle dite de la Turnhalle, dont le président est Dirk Mudge, est dissoute. Le sort du territoire dépend moins désormais des décisions de la communauté blanche de Namibie que de celles des Occidentaux. Ceux-ci se consultent en février 1978 à New York et mettent au point, le 13 mars, un plan de règlement, qui est soumis, le 30 mars, aux Sud-Africains et à la Swapo. De longues discussions s'instaurent à propos de la présence de troupes sud-africaines dans le pays. Fin avril, Pretoria accepte le plan proposé, dont la Swapo demande la négociation.

Raids

Sur le terrain, la lutte armée s'intensifie. En octobre 1977, une bataille de trois jours entre forces sud-africaines et maquisards de la Swapo a fait 70 morts. Mais ce sont mars, avril et mai 1978 qui sont les mois les plus chauds.

Le 27 mars, Clemens Kapuoo, principal leader noir du pays, président de l'Alliance démocratique de la Turnhalle (DTA), taxé de « collaboration » avec Pretoria, est assassiné. Son enterrement, le 9 avril, est l'occasion de heurts sanglants entre Herrero et Ovambo, qui font 5 morts. Le 22 avril, les 72 passagers d'un autobus namibien sont détournés par la Swapo sur un de ses sanctuaires angolais.

Enfin, le 4 mai, les Sud-Africains font un raid, « limité » disent-ils, contre une base de la Swapo en Angola, à Cassinga. Paris et les Occidentaux réprouvent cette action, qui, affirme Luanda, a entraîné la mort de 600 personnes, civiles pour la plupart. Le lendemain du raid, la Swapo suspend ses négociations avec Pretoria. Elle annonce être prête à les reprendre le 11 juin. Mais la décolonisation de la Namibie piétine.

Algérie

Alger. 17 300 000. 8. 3,2 %.
Économie. PIB (74) : 710. Production (75) : A 95. Énerg. (*75) : 754. C. E. (74) : 38 %.
Transports. (74) : 1 058 M pass./km. 1 901 Mt/km. (74) : 180 000 + 95 000.  : 463 000 tjb. (75) : 780 M pass./km.
Informations. (74) : 4 quotidiens ; tirage global : 275 000. (74) : 3 220 000. (74) : *410 000. (74) : 195 000 fauteuils ; fréquentation : 48,4 M. (75) : 250 000.
Éducation. Prim. (75) : 2 641 379. Sec. et techn. (75) : 502 255. Sup. (73) : 30 070.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Nouvelle Constitution (République démocratique et populaire), approuvée par référendum le 19 novembre 1976. La première Assemblée nationale est élue le 25 février 1977. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, élu le 10 décembre 1976.

Différends entre Paris et Alger

Les relations entre Alger et Paris n'étaient pas bonnes. Elles vont se détériorer davantage encore, à la suite de l'enlèvement par le Polisario de Français travaillant en Mauritanie. À première vue, Alger n'est pour rien dans cette affaire, et le gouvernement algérien ne saurait en être tenu pour responsable. Mais on est persuadé à Paris que l'Algérie est bien la base arrière du Polisario, que c'est elle qui inspire la stratégie et la tactique sahraouies, et qu'enfin elle « couvre » les prises d'otages, allant jusqu'à détenir les otages français sur son territoire.

Otages

Le gouvernement algérien de son côté garde un profond ressentiment contre la France, accusée d'avoir pris le parti des Marocains dans l'affaire du Sahara occidental, soupçonnée de nourrir des desseins interventionnistes dans la région et sommée de rééquilibrer des échanges commerciaux toujours déficitaires au détriment de l'Algérie. Les griefs réciproques sont donc graves.

On est toujours sans nouvelles des six otages français enlevés le 1er mai 1977 (Journal de l'année 1976-77). En août, le ministre des Affaires étrangères français déclare : « J'ai la conviction qu'ils sont détenus dans le Sud algérien. » Le 25 octobre, au cours d'une opération contre le train minéralier de Zouérate, deux autres Français sont enlevés en Mauritanie. Le 27, un état-major de crise se réunit à l'Élysée ; on déclare officieusement à Paris que « les limites de l'intolérable ont été atteintes ».