handisport

Course d'athlètes handicapés en fauteuils roulants
Course d'athlètes handicapés en fauteuils roulants

Né en Grande-Bretagne, juste après la Seconde Guerre mondiale, le handisport réunit l'ensemble des disciplines sportives pratiquées par les handicapés. Il a acquis sa reconnaissance mondiale grâce aux jeux Paralympiques organisés depuis 1960. Des championnats nationaux et internationaux ont également lieu, discipline par discipline. Le handisport est géré au plus haut niveau par le Comité international paralympique (C.I.P.), fondé en 1989 et regroupant 160 comités paralympiques nationaux ; en 2001, le C.I.P. a passé accord avec le Comité international olympique pour garantir l'organisation des jeux Paralympiques dans les jours qui suivent les jeux Olympiques.

1. Les débuts du handisport

C'est à l'hôpital militaire de Stoke Mandeville, près de Londres, qui accueillait notamment des pilotes de la Royal Air Force devenus paraplégiques ou ayant été amputés après les combats de la Seconde Guerre mondiale, que le neurochirurgien sir Ludwig Guttman eut l'idée de leur faire pratiquer des activités sportives (principalement basket-ball et tir à l'arc) pour contribuer à leur rééducation. Puis, en 1948, pendant les jeux Olympiques qui se déroulaient à Londres (→ JO 1948), il mit à profit les équipements sportifs de l'hôpital pour organiser une compétition entre handicapés. Le mouvement paralympique était né. Les jeux Paralympiques eux-mêmes virent officiellement le jour en 1960, à l'occasion des jeux Olympiques de Rome (→ JO 1960).

2. L'aventure des jeux Paralympiques

2.1. Les jeux Paralympiques d'été

Après Rome, les jeux Paralympiques ont eu lieu à Tokyo en 1964 (→ JO 1964), puis la tradition s'est maintenue de les organiser la même année que les jeux Olympiques. Jusqu'en 1988, ils se sont tenus dans des villes, voire dans des pays autres que ceux des jeux Olympiques : Tel-Aviv au lieu de Mexico en 1968 (→ JO 1968) ; Heidelberg au lieu de Munich en 1972 (→ JO 1972) ; Toronto au lieu de Montréal en 1976 (→ JO 1976) ; Arnhem, aux Pays-Bas, au lieu de Moscou en 1980 (→ JO 1980) ; Stoke Mandeville et New York au lieu de Los Angeles en 1984 (→ JO 1984). C'est depuis les Jeux de Séoul (→ JO 1988) que les jeux Paralympiques d'été sont eux aussi organisés sur les mêmes sites que les jeux Olympiques.

2.2. Les jeux Paralympiques d'hiver

En 1976 sont apparus, en Suède, les premiers jeux Paralympiques d'hiver, qui, depuis 1992 à Albertville (→ JO 1992), sont organisés sur les mêmes sites que les jeux Olympiques.

Pour garantir les chances de chaque concurrent, les athlètes sont classés en fonction de leur type de handicap. Après avoir été définies en vertu de critères purement médicaux, les nombreuses catégories dans lesquelles ils étaient répartis ont été ramenées à trois seulement en 2002 : les athlètes concourant « debout » ; les athlètes concourant « assis » ; les athlètes déficients visuels. En conséquence, les titres paralympiques sont passés de 92 à 58 pour les Jeux d'hiver.

3. Les sports pour handicapés

Les sports pratiqués par les handicapés sont de deux types : les sports traditionnels adaptés et les sports spécialement créés pour certains handicaps.

3.1. Les sports traditionnels adaptés aux handicapés

Les règles de ces sports sont partiellement ou complètement adaptées à la nature du handicap physique des compétiteurs. Ce sont essentiellement : l'athlétisme, l'aviron, le badminton, le basket-ball, le biathlon, le jeu de boules, le canoë-kayak, le char à voile, la course d'orientation, le cyclisme (en solo ou en tandem) sur route et sur piste, le cyclotourisme, l'équitation, l'escalade, l'escrime, le football à 5 en salle, le golf, l'haltérophilie, le handball, le judo, le karting, la natation, la plongée sous-marine, la randonnée pédestre, le ski alpin, le ski nautique, les sports aériens (voltige, parapente…), les sports de glace (patinage), le tennis, le tennis de table, le tir à l'arc, le tir au fusil ou à la carabine sur cibles ou plateaux (→ tir sportif), le triathlon, la voile et le yoga.

3.2. Les sports spécialement créés pour s'adapter à certains handicaps

Il s'agit de sports tels que le céci-foot (pour déficients visuels majeurs), le foot-fauteuil électrique et le hand-bike (pour sportifs en fauteuil roulant), le goalball et le torball (sports collectifs pour personnes non-voyantes et malvoyantes).

3.2.1. Le céci-foot

Il se pratique en salle par équipes de deux. Le ballon contient des billes dont le bruit permet aux joueurs de se repérer dans l'espace.

3.2.2. Le foot-fauteuil électrique

Seul sport collectif de compétition proposé aux grands handicapés, il se pratique sur un terrain de basket et oppose deux équipes de quatre joueurs. La partie dure deux fois quinze minutes.

3.2.3. Le hand-bike

C'est un sport de course pour personnes amputées des membres inférieurs. Il se pratique avec un fauteuil muni d'un pédalier actionné par les mains.

3.2.4. Le goalball et le torball

Si le torball est très pratiqué en France et dans le reste de l'Europe, le goalball l'est davantage en Amérique et en Océanie, et ce dernier semble se développer plus rapidement. Les deux jeux se pratiquent par équipes de trois joueurs avec une balle sonore contenant des clochettes ; le terrain est délimité par des lignes tactiles permettant aux joueurs de se repérer. Appliquant des principes similaires, ces deux jeux se différencient par la dimension plus ou moins importante du terrain, la durée des périodes de jeu et le poids du ballon. L'usage de bandeaux opaques cachant les yeux permet aux joueurs dont le niveau de déficience visuelle est éventuellement différent d'avoir des chances égales.

4. Le handisport en France

La première organisation française qui se soit chargée de rassembler les invalides sportifs, l'Association des mutilés de France, a été fondée en 1954 par Philippe Berthe. En 1963, elle a donné naissance à la F.S.H.P.F. (Fédération sportive des handicapés physiques de France), qui, en 1976, a fusionné avec la F.F.O.H.P. (Fédération française omnisports des handicapés physiques), créée trois ans plus tôt. La nouvelle organisation a pris le nom, en 1977, de Fédération française handisport (F.F.H.), qui a été reconnue association d'utilité publique en 1983 ; elle gère une trentaine de disciplines, dont l'athlétisme, le basket-ball, le cyclisme, la natation, le ski et le tennis.

Parmi les champions français de handisport se sont notamment illustrés les athlètes Mustapha Badid (course de fond et marathon en fauteuil), Claude Issorat (sprint court et long en fauteuil) et Assia El-Hannouni, la nageuse Béatrice Hess, le basketteur d'origine malienne Abou Konaté ou encore Solène Jambaqué en ski alpin et Anne Floriet en biathlon.