Le Dahomey annonce, en avril 1973, qu'il se retire de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest, puis le commandant Mathieu Kerékou se rend en visite officielle au Nigeria. Le gouvernement du général Gowon ne ménage pas son concours aux militaires dahoméens, finançant immédiatement la construction de la route Lagos-Cotonou et consentant à diverses avances de trésorerie d'autant plus appréciées que les dirigeants de Cotonou ont des difficultés à payer les traitements d'une administration pléthorique.

À l'occasion du voyage à Pékin du ministre dahoméen des Affaires étrangères, en décembre 1972, les relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, suspendues depuis plusieurs années, sont rétablies. Des accords commerciaux et de coopération sont signés entre les deux pays. En janvier 1973, la Chine met à la disposition du Dahomey une somme de 220 millions de francs.

En février, des relations diplomatiques sont établies avec la Corée du Nord.

Simultanément, les relations avec la France se tendent.

Complot

Le 28 février 1973, le président de la République dahoméenne affirme avoir découvert un complot, perpétré par des officiers supérieurs qui « bénéficient de l'aide d'une puissance étrangère ». Parmi les militaires arrêtés figure l'ancien colonel Alphonse Alley (président de la République de décembre 1967 à juin 1968). Jugé en mai, il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour atteinte à la sûreté de l'État.

De violentes émeutes antifrançaises éclatent à Cotonou, après l'annonce de la découverte de la conspiration.

La junte désavoue les manifestants et rétablit l'ordre en vingt-quatre heures. Mais, comme à Tananarive après le mai malgache de 1972 (Journal de l'année 1971-72), quelque chose s'est brutalement rompu.

RAE

Le Caire. 34 130 000. 36. 2,5 %.
Économie. PNB (69) 210. Production : G (69) 118 + A (*70) 122 + I (69) 136. Énerg. (*70) : 268. C.E. (69) : 12 %.
Transports. (*70) : 6 529 M pass./km, 3 333 M t/km. (*70) : 130 700 + 30 100.  : 241 000 tjb. (*70) : 1 009 771 000 pass./km.
Information. (68) : 15 quotidiens ; tirage global : 722 000. (70) : 4 400 000. (70) : 475 000. (69) : 150 200 fauteuils ; fréquentation : 59,7 M. (68) : *365 000.
Santé. (69) : 16 219. Mté inf. (69) : 119.
Éducation. (69). Prim. : 3 618 750. Sec. et techn. : 1 357 972. Sup. : 197 055.
Institutions. République proclamée le 18 juin 1953, après le coup d'État du 26 juillet 1952 qui renverse le roi Farouk. La Constitution de 1964 est abrogée ; nouvelle Constitution proclamée, après référendum, le 11 septembre 1971. Président de la République et Premier ministre : Anouar el-Sadate, élu le 16 octobre 1970 ; succède au colonel Gamal Abdel Nasser, décédé.

Le pouvoir face à de multiples pressions

Le régime du président Sadate est soumis à des pressions de tous ordres, souvent contradictoires.

La population s'impatiente devant l'inertie de son gouvernement face à un conflit qui s'éternise, qui nécessite le maintien sous les drapeaux de quelque 800 000 hommes, et qui contribue à réduire son niveau de vie. L'armée – du moins le haut commandement et des officiers supérieurs – rejette sur l'Union soviétique la responsabilité de sa propre passivité, arguant que Moscou refuse de livrer les armes offensives nécessaires pour reconquérir le Sinaï. La gauche appelle à la préparation d'une guerre populaire de longue haleine et, à cet effet, demande que l'on mette fin à un libéralisme qui tend à enrichir la nouvelle classe.

La droite, notamment d'anciens membres du Conseil de la révolution écartés du pouvoir par Nasser, fait circuler des manifestes pour dénoncer la soumission de l'Égypte à l'impérialisme soviétique. Les pro-Américains soutiennent que l'URSS ne dispose pas de l'influence et des moyens nécessaires pour obliger Israël à restituer les territoires occupés et que l'intérêt national exige, donc, un rapprochement avec les États-Unis. Le président Sadate est poussé tant par les dirigeants saoudiens (qui entretiennent d'étroites relations avec Washington) que par les responsables libyens (hostiles à l'URSS et au communisme) à prendre ses distances de l'allié russe.

Expulsion

C'est sans doute pour se dégager de certaines de ces pressions – en particulier celle de l'armée, qui se fait insistante sous l'impulsion du ministre de la Guerre, le général Sadek –, et aussi avec le secret espoir de se gagner les bonnes grâces de Washington, que le président Sadate annonce, le 18 juillet 1972, sa décision (transmise au Kremlin dès le 13) de mettre fin à la mission des conseillers militaires soviétiques. Quelque 20 000 militaires, venus en Égypte sur la demande de Nasser en 1970, sont ainsi invités à quitter immédiatement le pays. Le président Sadate indique que leur matériel et leurs installations sont transférés au patrimoine égyptien.