C'est le cas notamment de l'extravagant procès des quatre coopérants français devant la Cour révolutionnaire de Brazzaville. Reporté à plusieurs reprises, ce procès a finalement lieu en avril 1973 et les accusés peuvent se faire assister d'avocats venus de Paris.

Après de nombreuses hésitations, le gouvernement du commandant Marien Ngouabi dissocie le cas des quatre étrangers, libérés sur décision de la Cour, de celui de la quarantaine de ressortissants congolais traduits en justice en même temps qu'eux. Parmi ces derniers se trouvent notamment un ancien Premier ministre, Pascal Lissouba, et un ancien ministre de l'Information, Sylvain Bemba.

C'est aussi le cas des élections générales et du référendum du 24 juin 1973. À l'issue de ce scrutin, la République populaire du Congo se dote d'une nouvelle Constitution.

Complots

L'instabilité persiste et la révolution congolaise reste en proie à d'innombrables contradictions internes. En août 1972, l'ancien commandant Alfred Raoul, ancien chef de l'État, condamné à dix ans de prison en février 1972 pour un coup d'État manqué dont les circonstances restent obscures, est remis en liberté dans des conditions inexplicables. En décembre, Albert Ikogne, syndicaliste, est assassiné par des terroristes non identifiés. En février 1973, le président de la République populaire du Congo annonce la découverte d'un nouveau complot et décide brutalement la dissolution de la police tandis que se multiplient les arrestations. Celles-ci semblent en rapport direct avec le coup d'État manqué de février 1972 (Journal de l'année 1971-72) dont le principal instigateur fut le lieutenant Ange Diawara. Le fait que ce dernier ait pu tenir le maquis pendant quatorze mois avant d'être abattu en avril 1973 donne à penser qu'il bénéficiait d'importantes complicités.

La mort d'Ange Diawara donne lieu à une macabre manifestation organisée le 24 avril dans la capitale congolaise. Présenté pour la circonstance comme un aventurier militaro-fasciste, sa dépouille mortelle et celles de onze de ses compagnons d'armes abattus au cours des opérations de maintien de l'ordre sont exposées au stade de la Révolution devant une foule considérable conviée par radio à assister à ce spectacle.

Des contestations extrêmement vives s'élèvent au sein du Parti congolais du travail et dans les rangs de l'armée, tandis que le président de la République congolaise mène une vigoureuse campagne contre les intellectuels qui ne connaissent pas les réalités du pays. Il semble que, pour garder en main les rênes de l'État, l'homme qui a confisqué le pouvoir aux civils continue à jouer la carte de l'intransigeance.

Côte-d'Ivoire

Abidjan. 4 420 000. 14. 2,3 %.
Économie. PNB (70) 342. Énerg. (*70) : 227. C.E. (70) : 29 %.
Transports. (*70) : 631 M pass./km, 424 M t/km. (*70) : 56 400 + 40 100. (*70) : 70 670 000 pass./km.
Information. (70) : 3 quotidiens ; tirage global : 44 000. (70) : *75 000. (70) : *11 000. (65) : 28 800 fauteuils. (70) : 31 000.
Santé. (69) : 207.
Éducation. (69). Prim. : 464 817. Sec. et techn. : 59 676. Sup. (68) : 2 943.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 29 novembre 1970.

Un complot, des difficultés à l'extérieur pèsent sur le régime

L'annonce de l'arrestation de douze officiers par les autorités d'Abidjan fin juin 1973 retentit comme un coup de tonnerre.

Les arrestations opérées dans l'armée sont moins le signe d'une crise que celui d'un malaise. Ces jeunes lieutenants et capitaines souhaitaient faire évoluer le régime de manière plus progressiste et ils reprochent au chef de l'État (on leur prête le dessein d'avoir voulu l'assassiner) de présider aux destinées d'un régime trop conservateur.

Deux éléments laissent perplexe : les projets à long terme des conjurés et leur attitude curieusement liée à la persistance de certains anachronismes culturels et religieux. En effet, les candidats putschistes ne se proposaient de passer à l'action qu'en 1974. D'autre part, ils ont, en préparant le complot qu'ils voulaient mener à son terme, eu recours à des sacrifices humains, apparemment destinés à leur concilier les divinités traditionnelles.