Malgré l'extension de son industrie et la mise en place lente mais progressive de sa réforme agraire, l'Algérie ne parvient pas à résoudre le sous-emploi.

FLN

Lors de l'inauguration du 4e Congrès national de l'Union générale des travailleurs algériens – auquel il a voulu donner un éclat particulier –, le président Boumediene attaque « le secteur privé qui essaierait de poignarder la révolution dans le dos ». Il se livre à une sévère mise en garde : la charte de la gestion socialiste des entreprises, promulguée en 1972, sera également appliquée aux entreprises privées. Il annonce par ailleurs la transformation radicale du parti unique, le Front national de libération (FNL), dans le sens d'une évolution et d'une consolidation afin « qu'il soit à même d'assurer pleinement sa mission en tant que moteur révolutionnaire ». Cette tâche de réorganisation était confiée depuis 1968 à Kaid Ahmed, qui annonce son retrait. Est-ce à la suite de son échec dans la rénovation du parti ou parce que sa position est mitigée vis-à-vis de la réforme agraire ? Toujours est-il que l'effacement de ce membre du Conseil de la révolution et ancien du groupe d'Oujda entame la cohésion de l'équipe réunie autour du président Boumediene.

Évian

Au cours des cérémonies qui marquent le 10e anniversaire de l'indépendance, le chef de l'État dénonce les accords d'Évian, qui « visaient à faire de l'Algérie un pays dépendant du néocolonialisme », mais il souligne également ses offres destinées à « développer la coopération dans l'avenir ».

La France reste le premier fournisseur de l'Algérie, mais elle n'en est plus le premier client (810 millions d'achats contre 865 à la RFA). Dans le courant de l'année, le président Boumediene évoque son inquiétude quant à la sécurité des travailleurs émigrés en France tandis que le problème des Français d'origine algérienne n'est toujours pas réglé.

Terre hospitalière aux révolutionnaires en exil, l'Algérie semble prendre, cette année, ses distances vis-à-vis d'eux. Elle restitue à la compagnie Delta Airlines un million de dollars obtenus par un pirate de l'air, et les relations se détériorent avec les Panthères noires, notamment Eldridge Cleaver.

Botswana

Gaborone. 670 000. 1. 2,7 %.
Économie. PNB (67) 100.
Transports. (*70) : 1 900 + 3 100.
Information. (70) : 2 quotidiens ; tirage global : 13 000. (70) : 8 500. (70) : 4 000.
Santé. (69) : 27.
Éducation. (69). Prim. : 82 214. Sec. et techn. : 4 228.
Institutions. Ancien Bechuanaland. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966. Constitution de 1965. Président de la République et chef de l'exécutif : sir Seretse Khama.

Burundi

Bujumbura. 3 620 000. 128. 2 %.
Économie. PNB (63) 47. Énerg. (*70) : 9.
Transports. (69) : 3 200 + 1 400.
Information. (70) : *6 500. (70) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (70) : 3 000.
Santé. (70) : 59. Mté inf. (65) : *150.
Éducation. (69). Prim. : 182 444. Sec. et techn. : 8 857. Sup. : 397.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Constitution de 1962, suspendue. Président de la République : colonel Michel Micombero. Premier ministre (poste créé le 15 juillet 1972) : Albin Nyamoya, démis de ses fonctions le 5 juin 1973.

Cameroun

Yaoundé. 5 840 000. 13. 2,2 %.
Économie. PNB (68) 175. Énerg. (*70) : 92. C.E. (68) : 21 %.
Transports. (*70) : 219 M pass./km, 271 M t/km. (*70) : 32 400 + 32 400. (*70) : 79 794 000 pass./km.
Information. (70) : 2 quotidiens ; tirage global : 17 000. (69) : *210 000. (69) : 20 000 fauteuils. (69) : 6 000.
Santé. (70) : 225.
Éducation. (69). Prim. : 888 435. Sec. et techn. : 67 765. Sup. : 2 030.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Proclamation, après le référendum du 21 mai 1972, de la République unie du Cameroun. Président de la République : Ahmadou Ahidjo. Depuis le 3 juillet 1972, avec la formation d'un nouveau gouvernement, le poste de Premier ministre est supprimé. Des élections législatives ont lieu le 18 mai 1973.

Étape

Les élections du 18 mai 1973 marquent le dernier volet des transformations qui font désormais du Cameroun un État unitaire. Elles ont été sans surprise puisque les électeurs avaient à désigner 120 députés figurant tous sur une liste unique présentée par le parti gouvernemental, l'Union nationale camerounaise. Les observateurs considèrent que, cette importante étape institutionnelle franchie, les dirigeants de Yaoundé pourront se consacrer plus complètement aux problèmes de développement économique et social. Il est généralement admis, malgré la nette supériorité numérique des francophones, que les pouvoirs publics joueront à fond la carte du bilinguisme. Au Cameroun, comme un peu partout en Afrique, le banditisme prend des proportions inquiétantes, surtout dans les grandes villes. Le 28 septembre 1972, le président Ahmadou Ahidjo signe plusieurs ordonnances modifiant le Code pénal dans le sens d'une plus grande sévérité. Dans les mois qui suivent, les condamnations et les exécutions se suivent dans les grandes villes.