Ni les syndicats, qui demandent en juin l'arrêt de la perception des impôts dans les zones atteintes par la sécheresse, ni les étudiants, ni les opposants de tous bords, qu'il s'agisse des amis de l'ancien président Mamadou Dia, toujours emprisonné à Kedougou, ou de ceux de Cheikh Boubacar Fal, favorables à un changement de régime, ne parviennent à affaiblir véritablement le pouvoir de L. Senghor. Celui-ci s'appuie non seulement sur l'Union progressiste sénégalaise, parti gouvernemental qui lui reste fidèle, mais également sur l'armée. Celle-ci est placée, après le départ à la retraite du général de division Jean-Alfred Diallo, en septembre, sous l'autorité d'un ministère de la Défense, confiée à Magatte Lo, également secrétaire politique du parti gouvernemental.

Le développement économique se poursuit. Un effort est fait pour le tourisme : deux hôtels de classe internationale et deux centres de vacances sont inaugurés au cours de l'année.

La Banque mondiale donne la préférence à Dakar pour la construction d'un chantier destiné à la réparation des pétroliers géants.

Sierra Leone

Freetown. 2 600 000. 36.
Économie. PNB (68) 157. Production (68) : G 135. Énerg. (*70) : 104. C.E. (68) : 25 %.
Transports. (64) : 43 M pass./km, 16 M t/km. (*70) : 23 400 + 9 200.
Information. (69) : 2 quotidiens ; tirage global : 40 000. (69) : *140 000. (69) : *3 500. (69) : 5 500 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (70) : 9 000.
Santé. (69) : 154.
Éducation. (69). Prim. : 154 898. Sec. et techn. : 30 797. Sup. : 1 119.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. République le 19 avril 1971. Constitution de 1961 amendée le 21 avril 1971. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Probyn Stevens, élu le 21 avril 1971.
L'assassinat d'un membre du Parti du congrès (gouvernemental) lors d'élections partielles (septembre 1972) provoque l'arrestation du chef du Parti du peuple et de ses six principaux collaborateurs. Les opposants boycottent les élections. Le Parlement est dissous en avril 1973 et l'état d'urgence décrété. Paradoxe, le dernier bastion du parlementarisme de type anglo-saxon dans l'Ouest africain ne se maintient que grâce aux forces armées guinéennes ; elles assurent la sécurité personnelle de Siaka Stevens.

Somalie

Mogadiscio. 2 860 000. 4. 2,2 %.
Économie. PNB (63) 66. Énerg. (*70) : 38. C.E. (63) : 20 %.
Transports. (*68) : 8 200 + 10 000.  : 593 000 tjb. (*70) : 9 890 000 pass./km.
Information. (70) : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. (70) : *50 000. (70) : fréquentation : 4,7 M. (70) : 5 000.
Santé. (67) : 72.
Éducation. (69). Prim. : 31 589. Sec. et techn. : 23 434. Sup. : 548.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution : Mohammed Ziyad Barre mis en place par le coup d'État du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

Revendications

Le régime du général Ziyad Barre se consolide par l'élimination de ses adversaires ou des opposants. Le 4 juillet 1972, trois officiers supérieurs, dont deux anciens membres du Conseil de la révolution qui avaient été arrêtés en mai 1971, sont exécutés. En revanche, les politiciens de l'ancien régime, détenus depuis le 21 octobre 1969, sont libérés le 1er avril 1973.

Le gouvernement paraît donner l'essentiel de son attention aux problèmes frontaliers et à ses revendications territoriales. Mogadiscio estime que le nord du Kenya, le territoire des Afars et des Issas ainsi que la province éthiopienne de l'Ogaden devraient, en raison de l'appartenance ethnique de la majorité de leurs habitants, être rattachés à la République somalienne.

Soucieux d'entretenir de bonnes relations avec la France, le général Barre dépêche en janvier à Paris un membre de son gouvernement pour assurer le président Pompidou que Mogadiscio mettrait en sourdine ses revendications aussi longtemps que le territoire des Afars et des Issas demeurerait sous administration française.