Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

polder (suite)

Dans les polders marins, une fois la digue construite, on évacue l'eau salée, puis on lessive progressivement le sol pour éliminer le sel, avant d'effectuer la mise en culture. Les digues de protection de ces polders sont très vulnérables, et cette vulnérabilité s'accroît avec le temps car la différence de niveau augmente peu à peu entre les hautes eaux, qui s'élèvent au cours des siècles, et le fond des polders, qui s'affaisse progressivement. Pour protéger ces polders, on construit des dunes et des cordons littoraux que l'on stabilise en y plantant des espèces végétales fixant le sol (oyats, pins, etc.).

En France, on trouve des polders en Picardie, dans les environs de Pontorson, au bord de la baie de Bourgneuf

Roger-Estrade

pollen

Ensemble des cellules (« grains ») produites par les anthères des étamines.

Les grains de pollen contiennent deux noyaux, un noyau végétatif et un noyau reproducteur (gamète mâle). Ils sont emportés par le vent ou transportés par les insectes depuis une première fleur jusqu'aux stigmates d'une autre fleur. Là, si le pollen et le stigmate sont compatibles (même espèce), le grain de pollen va germer et va conduire le gamète mâle jusqu'au gamète femelle.

Les grains de pollen ont une enveloppe externe très résistante qui présente une ornementation caractéristique de l'espèce. L'étude des pollens fossiles permet de reconstituer la flore d'époques reculées du Quaternaire.

Chaillou

pollinisation

Transport du pollen de l'étamine jusqu'aux stigmates du pistil (ou jusqu'à l'ovule chez les gymnospermes).

Ce transport peut se faire par le vent (pollinisation anémophile), dans le cas des fleurs à corolle réduite ou à coloration discrète (graminées par exemple), ou par les insectes (pollinisation entomophile) chez la plupart des autres plantes. Les insectes sont attirés par les couleurs vives des fleurs et par le nectar contenu dans les pétales. Au cours de leur butinage, ils sont couverts de pollen qu'ils transportent ainsi d'une fleur à une autre. Une fleur peut être pollinisée par son propre pollen : dans ce cas, l'espèce est dite autogame (par ex. : blé, avoine, tomate, abricotier) ; ou bien, et c'est le cas le plus courant, elle est pollinisée par le pollen d'une fleur d'un autre pied de la même espèce (pollinisation croisée) : l'espèce est alors dite allogame (par ex. : maïs, seigle, betterave, tournesol, cerisier). L'allogamie permet un brassage génétique et donc l'apparition de plantes présentant des caractères nouveaux. La pollinisation croisée est obligatoire lorsque les fleurs sont unisexuées (chêne, melon, saule par exemple), ou bien lorsque le pollen ne peut atteindre les stigmates de la même fleur (maturité décalée), ou encore dans le cas de l'auto-incompatibilité (présence d'un gène qui empêche le pollen d'une fleur de germer sur ses propres stigmates). L'homme est parfois amené à réaliser une pollinisation contrôlée, par exemple pour la création de variétés hybrides ou dans des cas particuliers où la pollinisation est peu efficace dans le milieu naturel, comme chez le dattier ou la vanille.

Chaillou

pollution

Le terme de pollution a de nombreuses acceptions et qualifie un ensemble d'actions très diverses qui, d'une façon ou d'une autre, dégradent l'environnement.

La pollution est une modification défavorable du milieu naturel résultant en totalité ou en partie d'une action humaine qui, directement ou indirectement, en modifie les composantes physiques, chimiques ou biologiques. Les actions polluantes, très diverses, concernent aussi bien le rejet de produits toxiques dans les cours d'eau que l'émission de substances peu dangereuses telles que le gaz carbonique, dont l'accumulation dans l'atmosphère perturbe le climat du globe.

On peut classer les pollutions par rapport aux types d'agents polluants : pollutions physiques (émission de rayonnements radioactifs, modification de la température, bruit, etc.), biologiques (contamination microbiologique des eaux ou des sols, perturbation de l'équilibre des biocénoses par introduction intempestive d'une espèce animale ou végétale) et chimiques.

Les pollutions relatives à l'activité agricole sont essentiellement biologiques et chimiques, même s'il existe des cas de nuisance sonore (station de pompage pour l'irrigation, unités de séchage des grains, etc.)

Pollutions atmosphériques.

Quoique remontant à une période très ancienne, le rejet dans l'atmosphère de substances toxiques s'est considérablement accru depuis le début du XXe siècle : l'augmentation de la production industrielle, le développement des transports, l'accroissement du niveau de confort se sont accompagnés du dégagement dans l'air de quantités toujours croissantes de gaz, de fumées, d'aérosols ou de poussières diversement toxiques. Il faut ajouter à ce premier problème un second dont la nature est différente dans la mesure où les produits concernés ne sont pas directement toxiques : l'émission de gaz détruisant la couche d'ozone ou contribuant à l'augmentation de l'effet de serre. Si l'agriculture n'est pas concernée par le premier cas, elle est impliquée dans le second. Les gaz principaux contribuant à l'augmentation de l'effet de serre sont principalement le gaz carbonique, les dérivés gazeux de l'azote et le méthane. Le premier résulte de l'utilisation des carburants fossiles. Les deux derniers sont en partie émis par l'agriculture (émission d'oxyde nitreux par des sols riches en azotes, de méthane par les rizières et les élevages). Enfin, on peut ajouter une troisième catégorie de pollution de l'air : la production d'odeurs désagréables, associée à certains élevages ou à l'épandage de certains effluents.

Il faut souligner toutefois que l'activité agricole peut également être victime de la pollution atmosphérique (l'augmentation de la quantité d'ozone dans l'air peut altérer l'activité photosynthétique chez certaines plantes, entraînant des pertes de rendement parfois significatives), ou qu'elle peut contribuer à lutter contre certaines pollutions (les plantes, en fixant le gaz carbonique de l'air, contribuent à freiner l'augmentation de la teneur de ce gaz dans l'atmosphère).