Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

cultivateur rotatif

Appareil de travail du sol commandé par la prise de force du tracteur et réalisant un travail à profondeur moyenne.

Les cultivateurs rotatifs se distinguent des herses rotatives et des machines à bêcher, les premières travaillant plus superficiellement et les secondes plus profondément en retournant le sol.

Leurs pièces travaillantes sont des lames fixées sur un rotor horizontal ou vertical entraîné par la prise de force du tracteur. La combinaison de l'avancement et de la rotation donne aux pièces travaillantes des trajectoires complexes et variables ; leur action sur le sol est plus énergique que celle des outils non rotatifs, et il est plus facile de les combiner avec d'autres matériels (rouleau, semoirs...) de façon à réduire le nombre de passages de tracteur. Ils se sont généralisés quand la puissance des tracteurs est devenue suffisante pour les entraîner, non sans risques pour les sols fragiles (émiettement excessif des limons battants).

Les cultivateurs rotatifs à axe horizontal perpendiculaire à l'avancement

datent du début du XXe siècle. Leur rotor comporte des flasques sur lesquels sont boulonnées des lames coudées ou droites d'un diamètre extérieur de 35 à 60 cm, sur une largeur variant de 1 m (modèles vignerons) à 4 m (appareils de grande culture pour tracteur de plus de 100 kW). Le rotor tourne dans le même sens que les roues du tracteur, ce qui limite le glissement des roues. La vitesse du rotor est réglable par une boîte de vitesses rudimentaire, à pignons interchangeables ou à baladeurs (4 vitesses généralement). La vitesse de l'extrémité de la pièce travaillante est deux à trois fois plus grande que la vitesse d'avancement, d'où un effet de choc important sur le sol.

Les lames plates et coudées équipant les premiers appareils (houes rotatives ou Rotavators) sont très efficaces en reprise de labour et en retournement de prairie, mais elles tendent à lisser la terre quand elle est un peu humide et provoquent des bourrages quand elle est collante. On les remplace alors par des lames incurvées, droites et vrillées, ou droites et inclinées (non radiales). Dans tous les cas, on limite les vibrations en décalant les lames latéralement pour que les appuis au sol soient plus progressifs.

Un carter métallique, situé à l'arrière du rotor et inclinable, permet d'affiner le réglage de l'intensité d'émiettement. Une cage roulante à barres complète souvent l'action de cette houe rotative que l'on peut associer à un semoir pour constituer un outil combiné. L'un des premiers d'entre eux (le Semavator) fut, en France, à l'origine du développement des techniques de culture sans labour dès les années 1960 (semis direct de blé en automne, après maïs-grain ou betterave).

Les cultivateurs rotatifs à axes verticaux

(autrefois appelés « malaxeurs ») sont munis de 2 à 4 rotors, espacés de 30 cm entre les axes, portant des pièces travaillantes en forme de lame coudée à leur partie inférieure, verticales ou inclinées. Ils tournent à environ 400 tr/min (pour la vitesse normalisée de la prise de force de 540 ou 1 000 tr/min). Ils sont parfois utilisés dans les techniques sans labour, en terres lourdes, mais ils peuvent aussi servir aux reprises profondes de terrains labourés. Ils peuvent également être complétés par une cage roulante et associés à des semoirs.

Aubineau

culture

1. Action de cultiver, de mettre en valeur une terre par l'implantation et l'exploitation d'une espèce végétale utile. 2. L'espèce cultivée, ou sa catégorie (culture de blé, culture fourragère...).

La culture d'une espèce végétale comprend l'ensemble des opérations spécifiques de préparation du terrain, d'implantation et de récolte de cette espèce. On appelle :
cultures associées, le mode d'exploitation qui consiste à cultiver simultanément sur une même parcelle deux (ou plusieurs) espèces ;
culture dérobée, une culture à cycle court s'interposant entre deux cultures principales ;
culture intercalaire, une espèce cultivée entre les rangs d'une autre culture ;
culture intermédiaire, une culture implantée entre deux cultures principales, dont aucune production n'est tirée (on enfouit la culture dans le sol sans la récolter), dont les fonctions majeures sont la lutte contre l'érosion et la prévention contre la pollution nitrique par piégeage des nitrates pendant l'hiver ;
culture biologique, l'ensemble des méthodes (successions de cultures et pratiques culturales) utilisées en agriculture biologique ;
culture continue (ou monoculture), l'action de cultiver tous les ans la même espèce (par opposition à la polyculture) ;
culture de plein champ, une culture légumière, fruitière ou ornementale pratiquée en plein air (sauf pour la production de plants), à grande échelle (par opposition aux cultures du même type pratiquées sous abri ou en jardin potager) ;
culture forcée, une culture protégée par un abri chauffé qui permet de produire hors saison ;
culture hâtée, une culture protégée de manière temporaire par un abri non chauffé;
culture hors-sol, une culture qui s'effectue en pot, en sac, en bac, sur un substrat artificiel, inerte (laine de roche : culture hydroponique) ou non (tourbe) ;
cultures fourragères, l'ensemble des productions végétales dont la production a pour objectif de satisfaire les besoins alimentaires d'un troupeau ;
cultures industrielles, les productions végétales destinées à subir une transformation par l'industrie agroalimentaire ;
cultures spéciales, les espèces, cultivées généralement sur une surface réduite de l'exploitation, qui font appel à un mode de production spécifique (endives, champignons de couche, houblon...) ;
grandes cultures, l'ensemble des espèces végétales cultivées de manière mécanisée, à grande échelle, dans le but de vendre les produits récoltés ;
cultures vivrières, les espèces végétales cultivées pour la consommation de l'agriculteur et de sa famille ou dont les produits sont destinés à être vendus ou échangés sur place.

Roger-Estrade

culture associée

Mode d'exploitation consistant à cultiver en même temps, sur une même parcelle, 2 (ou plus) espèces végétales.