Les autorités rhodésiennes répliquent par une sévère répression policière et par l'arrestation d'un libéral blanc très populaire parmi les Africains, R.S. Garfield Todd, ancien Premier ministre de Rhodésie du Sud. Ce geste constitue une première entorse au retour à une activité politique normale, principe que les Britanniques avaient posé comme préalable à la signature de l'accord.

L'opposition noire

Après les agglomérations de la ceinture du cuivre, ce sont les faubourgs africains de la capitale, puis Umtali, ville située près de la frontière du Mozambique, qui sont gagnés par l'extension des désordres qui ont fait une quinzaine de morts depuis l'arrivée de la mission Pearce en Rhodésie. Tandis que l'armée rhodésienne est mise en état d'alerte, Ian Smith multiplie les mises en garde à la population africaine, invitée de façon pressante à approuver l'accord anglo-rhodésien. En dépit de ces pressions, 8 des 16 députés africains, pourtant nommés par les chefs de tribus, prennent ouvertement position contre l'accord, qui est dénoncé avec véhémence lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU à Addis-Abeba, le 28 janvier 1972.

Dès ce moment, lord Pearce fait état avec insistance des méthodes d'intimidation exercées à l'encontre de la majorité noire et accuse (après l'envoi à Salisbury de deux enquêteurs supplémentaires), Ian Smith et ses amis d'avoir violé l'accord conclu avec Londres. La libération de R. S. Todd ne parvient pas à détendre l'atmosphère.

Rupture

L'envoi à Londres, en avril, par I. Smith d'une mission auprès du gouvernement britannique reste sans lendemain. Il est vrai qu'il a été immédiatement suivi par la visite de deux nationalistes noirs, membres du Conseil national africain, mouvement résolument opposé à l'accord. Sir Alec Douglas-Hume reconnaît le 23 mai que la majorité de la population africaine de Rhodésie rejette les termes de l'accord et rend public aux Communes les conclusions négatives de la commission Pearce. Sir Alec admet que son gouvernement ne se considère plus lié par un texte condamné par les principaux intéressés.

Les sanctions économiques contre la Rhodésie sont maintenues par Londres, qui s'efforce pourtant de ne pas rompre le dialogue avec le gouvernement de I. Smith. Cependant, les rapports anglo-rhodésiens se tendent à nouveau, les dirigeants de Salisbury ayant, à quelques jours d'intervalle, rejeté l'idée d'une table ronde avec les nationalistes noirs et ayant exigé le rappel à Londres du représentant britannique à Salisbury.

Le 6 juin, une des plus importantes catastrophes minières de l'après-guerre attire l'attention du monde sur la Rhodésie. À la suite d'explosions dans un dépôt de dynamite, plus de 400 mineurs, parmi lesquels une trentaine d'Européens, périssent emmurés dans le gisement de houille de Wankie, qui appartient à la compagnie sud-africaine Anglo-American Corporation.

Rwanda

3 590 000. 137. 3 %.
Économie. PNB (66) 42. Énerg. (*69) : 10.
Transports. (*69) : 3 400 + 1 900.
Information. (68) : *30 000. (68) : 800 fauteuils. (69) : 1 433.
Santé. (69) : 65.
Éducation. (67). Prim. : 372 184. Sec. et techn. : 8 842. Sup. : 233.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Constitution présidentielle de 1962. Président de la République et chef de l'exécutif : Grégoire Kayibanda, réélu le 3 octobre 1965.

Sénégal

3 930 000. 20. 2,2 %.
Économie. PNB (68) 225. Production (69) : I 120. Énerg. (*69) : 148. C.E. (68) : 18 %.
Transports. (*69) : 264 M pass./km, 183 M t/km. (*69) : 36 500 + 21 000. (*69) : 68 887 000 pass./km.
Information. (69) : 1 quotidien ; tirage global : 20 000. (69) : *267 000. (69) : *1 000. (65) : 33 500 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (69) : 27 258.
Santé. (69) : 250.
Éducation. (66). Prim. : 231 146. Sec. et techn. : 42 361. Sup. : 3 338.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée le 22 février 1970. Président de la République : Leopold Sedar Senghor, réélu pour la troisième fois le 25 février 1968. Premier ministre : Abdou Diouf.

Sierra Leone

2 600 000. 36. 1,5 %.
Économie. PNB (67) 153. Production (68) : G 120. Énerg. (*69) : 70. C.E. (67) : 18 %.
Transports. (64) : 43 M pass./km, 16 M t/km. (*69) : 21 200 + 7 700.
Information. (69) : 5 quotidiens ; tirage global : 40 000. (69) : *140 000. (69) : *3 500. (69) : 5 500 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (69) : 8 200.
Santé. (65) : 144.
Éducation. (68). Prim. : 139 413. Sec. et techn. : 25 207. Sup. : 837.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. République le 19 avril 1971. Constitution de 1961 amendée le 21 avril 1971. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Probyn Stevens, élu le 21 avril 1971.

Somalie

2 860 000. 4. 2,7 %.
Économie. PNB (63) 69. Énerg. (*69) : 27. C.E. (63) : 20 %.
Transports. (*68) : 8 200 + 10 000.  : 369 000 tjb. (*69) : 12 750 000 pass./km.
Information. (64) : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. (*69) : 45 000. (65) : 21 800 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (68) : *4 800.
Santé. (67) : 72.
Éducation. (68). Prim. : 24 697. Sec. et techn. : 13 744. Sup. : 304.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution : Mohammed Ziyad, mis en place par le coup d'État militaire du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

Swaziland

420 000. 25. 3 %.
Économie. PNB (67) 167.
Transports. (*69) : 4 300 + 3 300.
Information. (69) : *13 000. (67) : 900 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (69) : 4 822.
Santé. (69) : 53.
Éducation. (69). Prim. : 64 411. Sec. et techn. : 7 202. Sup. (68) : 69.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968. Chef de l'État : roi Sobhuza II ; règne depuis 1921. Premier ministre : prince Makhosini Dlamini.

Tanzanie

13 630 000. 14. 2,5 %.
Économie. PNB (63) 67. Production (69) : G 131. Énerg. (*69) : 58. C.E. (68) : 25 %.
Transports. (*69) : *30 600 + 31 700. (*69) : 233 428 000 pass./km.
Information. (69) : 4 quotidiens ; tirage global : 61 000. (67) : *138 000. (60) : 14 500 fauteuils ; fréquentation : *5 M. (69) : 31 727.
Santé. (69) : *585.
Éducation. (67). Prim. : *825 000. Sec. et techn. : 32 276. Sup. : 1 068.
Institutions. République de Tanzanie proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, réélu le 1er novembre 1970 ; vice-président : Aboud Jumbe, succède au cheikh Karume, assassiné le 7 avril 1972. Premier ministre : Rachid Kawawa.

Assassinat

Le cheikh Abeid Karume, chef du Conseil révolutionnaire de l'île de Zanzibar et vice-président de la Tanzanie, est assassiné le 7 avril 1972 dans des circonstances qui restent mystérieuses.