Une importante délégation, dirigée par le commandant Abdel Salam Jalloud, qui se rend à Moscou le 23 février, conclut le 4 mars un accord de coopération pour la recherche, l'extraction et la commercialisation du pétrole.

Rapport avec l'occident

Le président égyptien Sadate révèle dans un discours, le 24 avril, que Moscou avait accepté de livrer des armes (non spécifiées) contre du naphte libyen, et d'aider Le Caire et Tripoli à construire, proche de la frontière séparant les deux pays frères, la première centrale atomique du Proche-Orient destinée à fournir de l'énergie électrique. Si le gouvernement de Londres, lésé par diverses mesures prises à Tripoli, nourrit des préventions à l'égard du colonel Kadhafi, les États-Unis — malgré les imprécations dont ils sont l'objet — ne dissimulent pas leur sympathie relative pour un régime qui non seulement n'inflige aucun préjudice aux intérêts américains, mais qui demeure, malgré tout, profondément antisoviétique et anticommuniste.

Le quotidien libanais Al-Nahar, généralement bien informé, rapporte à ce sujet, le 2 octobre, que l'ambassadeur des États-Unis à Tripoli a sauvé le colonel Kadhafi en lui révélant l'existence d'un complot dans l'armée et en lui livrant les noms de ceux qui avaient pris contact, à cet effet, avec des agents américains.

La volonté du chef de l'État libyen de maintenir, voire de développer, les relations avec les puissances occidentales est manifeste. Son homme de confiance, le commandant Jalloud, se rend à plusieurs reprises en Allemagne fédérale et en France notamment, et multiplie les déclarations invitant les bailleurs de fonds européens à investir en Libye.

Le 21 juillet 1971, lors d'un entretien avec le président Pompidou, il évoque la possibilité de la création de sociétés mixtes pour la recherche d'hydrocarbures et une coopération dans le domaine de la pétrochimie. Le 2 juillet déjà, un accord avait été conclu, aux termes duquel l'Institut français du pétrole fournirait une assistance pour la formation de techniciens libyens.

Les relations entre les deux pays paraissent se consolider malgré certaines initiatives prises par Tripoli qui embarrassent Paris, notamment le soutien accordé par le colonel Kadhafi aux adversaires des régimes marocain et tchadien. En revanche, les efforts déployés par le chef de l'État libyen pour se rapprocher de la Tunisie et de l'Algérie, tout en essayant de jeter un pont entre le Maghreb et l'Égypte, sont jugés favorables puisqu'ils visent à favoriser un regroupement indépendant de Moscou et de Washington en Méditerranée.

L'homme fort

Sur le plan intérieur, l'homme fort de la Libye monopolise pratiquement le pouvoir. À la faveur d'un remaniement ministériel, le 13 août, il prive la plupart de ses camarades au sein de l'ancien Conseil de la révolution de leurs fonctions ministérielles. Fin septembre, il offre sa démission, puis la retire après avoir obtenu des prérogatives accrues. Le 5 novembre, il fait élire à tous les niveaux les responsables du nouveau parti unique, l'Union socialiste arabe, entièrement à sa dévotion.

Mécontent des carences de la presse, il suspend la parution de tous les quotidiens le 19 janvier et traduit en justice 28 journalistes en renom ; le 2 mars, il autorise la parution d'un seul quotidien, qui reflétera désormais les vues de l'État.

Le 12 avril, enfin, une loi est promulguée abolissant le droit de grève. Cette mesure, et d'autres encore, est interprétée comme le signe d'un mécontentement populaire qui irait grandissant dans les mois à venir.

Madagascar

6 750 000. 12.
Économie. PNB (68) 120. Énerg. (*69) : 64. C.E. (68) : 15 %.
Transports. (*69) : 174 M pass./km, 208 M t/km. (*69) : 43 100 + 39 100. (*69) : 216 221 000 pass./km.
Information. (69) : 10 quotidiens ; tirage global : 62 000. (69) : *500 000. (69) : *1 700. (69) : 16 700 fauteuils ; fréquentation : 4,5 M. (69) : 25 258.
Santé. (69) : 662.
Éducation. (68). Prim. : 815 307. Sec. et techn. : 103 107. Sup. : 3 429.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). Constitution de 1959, révisée en 1960. Président de la République : Philibert Tsiranana, réélu, pour la troisième fois, le 30 janvier 1972. À la suite des émeutes de mai 1972, le général Gabriel Ramanantsoa est nommé Premier ministre investi des pleins pouvoirs.

Le mai malgache

Descendus dans la rue les 13 et 14 mai derniers pour exiger la destitution de Philibert Tsiranana, les étudiants contestataires de Tananarive n'ont pu obtenir gain de cause sur ce point. Non seulement le chef de l'État malgache demeure en fonctions avec la caution de l'armée, mais le général Ramanantsoa, chef d'état-major promu chef du gouvernement après les folles journées de mai, est désormais investi des pleins pouvoirs.