Les leaders du MLSTP ont su tirer avantage de la situation créée à Lisbonne par leurs camarades du PAIGC et du Front de libération du Mozambique (FRELIMO). Comme eux, mais sans avoir eu à tirer une seule cartouche, ils jouent la carte de l'intransigeance, parlant haut et fort, exigeant l'indépendance immédiate et la dévolution du pouvoir entre leurs seules mains. C'est l'indépendance remise sur un plat d'argent à des hommes qui n'ont fait leurs preuves que dans les couloirs des grandes organisations internationales.L'affaire du Républica, quotidien socialiste de Lisbonne, explose le 19 mai 1975 ; la direction et plusieurs rédacteurs sont séquestrés par les ouvriers de l'imprimerie. Le journal ne paraît pas. L'opinion s'inquiète, des manifestations de soutien è la rédaction se succèdent. Le MFA arbitre l'affaire : le 26 juin, la clef est donnée aux ouvriers. Le 30 juin, Republica n'a toujours pas reparu.

Mozambique

C'est le 25 juin 1975 que le Mozambique accède à l'indépendance, lui aussi, sans référendum. C'est ce qui a été décidé au terme des négociations menées entre Mario Soarès et les dirigeants du Front de libération du Mozambique, là aussi, seuls gestionnaires de l'ancien pouvoir colonial. Lourenço Marques prend le nom de Can Phumo.

Après avoir vainement tenté de déchaîner des émeutes raciales, la minorité pied-noir (200 000 personnes) prend en grande partie la route de l'exil, vers le Portugal et la République d'Afrique du Sud. Les troupes portugaises ont aidé les nationalistes noirs à réprimer les velléités de désordre.

Joaquim Chissano, chef du gouvernement provisoire, et Samora Machel, leader du FRELIMO, semblent résolus à accepter une certaine forme de société multiraciale et à laisser place à une entente avec la minorité blanche du pays.

Angola

Les affrontements entre partisans du MPLA, de l'UNITA et du FNLA, les épurations internes au MPLA (au sein duquel s'opposent trois factions différentes) imposent à l'armée portugaise un arbitrage permanent, car le spectre de la guerre civile est présent.

À plusieurs reprises, de violentes ratonnades éclatent à Luanda, qui n'avait pas connu une aussi brutale poussée de fièvre depuis les tragiques journées de 1961, qui avaient marqué le début de la lutte armée. Le 11 juillet 1974, des émeutes font 43 morts et 160 blessés. Parallèlement naissent d'éphémères et multiples formations politiques (plus d'une trentaine), qui toutes s'efforcent de mener un combat retardataire contre l'accession à l'indépendance sous l'autorité de la majorité noire. Enfin, dans le nord-est du pays, des maquisards n'ont pas déposé les armes et les autorités craignent une offensive générale du FNLA que soutient le général Mobutu.

À plusieurs reprises, devant la brutalité des affrontements raciaux, les Africains quittent Luanda pour se réfugier en brousse, et un mouvement de reflux des Européens vers la métropole s'esquisse. Cependant, le 22 octobre 1974, le MPLA accepte de signer un cessez-le-feu, acte auquel le FNLA avait pour sa part consenti dès le 17 juin. La minorité blanche devenant réaliste et cessant progressivement de s'ingérer dans les querelles partisanes, un début de paix civile paraît s'instaurer.

Mais des affrontements sanglants reprennent à partir du 29 avril 1975, faisant plus de 700 morts. Les présidents des trois mouvements nationalistes se rencontrent le 14 juin à Nakuru (Kenya) pour une « conférence de la dernière chance ». Un accord intervient le 21. Les dirigeants s'engagent à ne pas régler leurs différends par la force. Rien n'est définitivement résolu, notamment le sort de l'enclave angolaise de Cabinda, à laquelle le Zaïre s'intéresse de plus en plus.

Roumanie

Bucarest. 20 830 000. 88. 1,1 %.
Économie. Production : G (71) 200 + I (70) 229. Énerg. (*72) : 3 150.
Transports. (*72) : 20 184 M pass./km, 53 280 M t/km. (70) : 45 100.  : 474 000 tjb. (72) : 298 M pass./km.
Information. (72) : 58 quotidiens ; tirage global : 3 624 000. (72) : 3 112 000. (72) : 1 944 000. (72) : 217 200 fauteuils ; fréquentation : 179,7 M. (72) : 807 000.
Santé. (71 ) : 24 720. Mté inf. (71 ) : 42,4.
Éducation. (70). Prim. : 2 878 693. Sec. et techn. : 659 715. Sup. : 151 885.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Président de la République, président du Conseil d'État et secrétaire général du Parti : Nicolae Ceaucescu, réélu pour cinq ans, le 17 mars 1975. Président du Conseil : Manea Manescu.

Volonté d'ouverture tous azimuts

Oui à l'orthodoxie marxiste, mais non à l'hégémonie soviétique ; cette affirmation et cette négation, maintes fois répétées par le président de la République, représentent schématiquement la clef de voûte de la politique roumaine.