À la suite d'un échange de protestations entre l'URSS et les trois alliés occidentaux, Neues Deutschland, quotidien du SED, affirme, en mai, que le statut quadripartite de l'ancienne capitale du Reich ne s'étend pas à Berlin-Est, que Berlin est depuis 1949 la capitale de la RDA et que celle-ci possède les moyens de le faire comprendre au gouvernement de Bonn au cas où celui-ci se refuserait à l'admettre.

Les dirigeants ouest-allemands estiment cependant que cette polémique ne remet pas en cause la reprise des négociations dont le signal a été donné par L. Brejnev, le 7 octobre. À l'occasion des festivités organisées à Berlin-Est pour célébrer le 25e anniversaire de la fondation de la RDA, le secrétaire général du Parti communiste soviétique manifeste en effet clairement, devant les dirigeants est-allemands quelque peu embarrassés, l'intérêt qu'il attache aux bonnes relations entre son pays et la RFA. Quelques jours plus tard, à la veille du voyage de H. Schmidt à Moscou, la RDA accepte de réduire le montant de la somme que les visiteurs occidentaux doivent obligatoirement changer au guichet de la banque est-allemande. Ce montant avait été doublé en novembre 1973.

Berlin-Est annonce, le 9 décembre, que les deux États allemands se sont mis d'accord sur l'octroi par la RFA de crédits swing (sans intérêt) d'un montant de 850 millions de DM par an de 1976 à 1981, contre 750 millions en 1975. Ces crédits doivent servir au développement du commerce interallemand.

En contrepartie, la RDA accepte de supprimer l'obligation de change pour les retraités occidentaux se rendant à l'Est et se déclare prête à entreprendre des négociations avec la RFA pour améliorer les accès à Berlin-Ouest par la construction d'une autoroute à partir de Hambourg, augmenter les livraisons d'électricité à Berlin-Ouest et développer la coopération avec le Sénat (gouvernement) de la ville. Elle accepte, d'autre part, que les visiteurs ouest-allemands utilisent leur propre voiture et elle leur accorde des visas valables pour l'ensemble de son territoire.

Allemagne de l'Ouest

Bonn. 61 970 000. 249. 0,8 %.
Économie. PNB (72) 4 218. Production (72) : G 150 + A 110 + I 163. Énerg. (*72) : 5 396. C.E. (72) : 18 %.
Transports. (*72) : 39 638 M pass./km, 64 648 M t/km. (*72) ; 15 615 000 + 1 075 700.  : 7 915 000 tjb. (72) : 9 093 M pass./km.
Information. (70) : 1 093 quotidiens ; tirage global : 19 701 000. (72) : 20 290 000. (72) : 18 064 000. (72) : 1 279 800 fauteuils ; fréquentation : 149,8 M. (72) : 16 521 000.
Santé. (70) : 105 976. Mté inf. (72) : 22,5.
Éducation. (70). Prim. : 6 344 774. Sec. et techn. : 4 345 638. Sup. : 499 946.
Institutions. République fédérale allemande, indépendante le 5 mai 1955. Constitution de 1949 Président de la République : Walter Scheel, élu le 15 mai 1974 ; succède à G. Heinemann. Chancelier : Helmut Schmidt.

Bonn devient le « financier » de l'Europe

L'échec des réformes sociales promises par la coalition libérale-socialiste provoque un glissement à droite de l'opinion. Cette évolution favorise sur le plan électoral la démocratie chrétienne, qui enregistre des gains de voix au cours de six consultations régionales.

Par penchant comme par nécessité, le chancelier Helmut Schmidt donne la priorité aux problèmes économiques, mais la relance de l'activité attendue tout au long de l'année ne s'est pas produite.

Si le produit national brut a augmenté de 1 % en 1974, la production industrielle a diminué de près de 10 %. En février 1975, le chômage atteint 1 180 000 personnes (5,1 %), le taux le plus élevé depuis 1949. L'activité est soutenue seulement par les exportations, et la balance commerciale apporte un excédent record de 50 milliards de DM. Les Allemands n'étaient pourtant pas peu fiers des résultats de leur politique de stabilité entreprise dès 1973. La hausse des prix a été maintenue autour de 6 % malgré l'augmentation des prix du pétrole ; contrairement à la plupart des pays occidentaux, la balance des paiements indique un solde positif ; les réserves de la Bundesbank s'élèvent à 90 milliards de DM et les collectivités publiques ont, auprès de l'institut d'émission, 10 milliards disponibles pour des actions de relance. Elles y puisent à deux reprises, le 11 septembre 1974 pour un programme d'investissements publics de 950 millions et le 12 décembre pour 1,7 milliard.

Mesures de relance

Le plan gouvernemental de décembre, adopté après consultations des partenaires européens et des alliés américains, est ambitieux : il comporte, à côté des investissements publics, une prime de 7,5 % aux investissements privés, des aides aux entreprises engageant des chômeurs, des primes de mobilité.