Bien qu'officiellement les statistiques fassent état de progrès économiques considérables (accroissement de la production industrielle de 10,6 %, en 1973, par rapport à 1972), il semble que Sofia se soit heurtée elle aussi aux difficultés qu'ont rencontrées la plupart des pays. C'est sans doute la cause du limogeage, en juillet 1974, de trois membres suppléants du bureau politique et du ministre de l'Industrie et de la Chimie. À noter que les démissionnaires (pour opportunisme) ont été remplacés, entre autres, par le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères. Ce qui n'est pas sans rappeler l'entrée, un an plus tôt, du maréchal Gretchko et d'Andréï Gromyko au bureau politique du PC soviétique.

Procès

Corruption, espionnage, acte de démence, la justice bulgare a été confrontée aux crimes et délits que connaissent de plus en plus les pays socialistes. Trois affaires sont, à cet égard, significatives.

L'affaire Stepper. Agé de 53 ans, le Dr Stepper, ancien haut fonctionnaire en poste à l'étranger, est condamné à mort le 5 août 1974 pour « espionnage au profit de l'Ouest ». À la suite d'une vaste campagne internationale, et après paiement d'une rançon dont le montant n'est pas précisé, le Dr Stepper est finalement autorisé à émigrer en Israël. C'est probablement le sort qui attend un autre haut fonctionnaire, Ben-Joseph Salomon, ingénieur chimiste, condamné à quinze ans de prison en septembre 1974. Lui aussi est accusé d'avoir « communiqué à des tiers des secrets d'État ».

Quinze ans de prison pour des pots-de-vin. Cinq fonctionnaires des services d'exportation de Sofia sont condamnés, en mars 1975, à des peines de prison de un à quinze ans. Ils étaient accusés d'avoir accepté des cadeaux d'une entreprise occidentale.

En parallèle, le Conseil des ministres a pris des sanctions contre six directeurs généraux de trusts d'État et deux directeurs généraux d'entreprises commerciales. Il leur est reproché d'avoir toléré une falsification systématique des comptes rendus de la réalisation du plan.

Enfin, dernière affaire. La nuit de Noël 1974, à Sofia, un jeune lycéen de 17 ans fait irruption dans une chambre de la cité universitaire, où plusieurs étudiants sont réunis. Le jeune lycéen déclare : « Vous allez voir un western »... et il ouvre le feu au revolver. Bilan : six morts et dix blessés.

Danemark

Copenhague. 5 030 000. 117. 0,7 %.
Économie. PNB (72) 4 211. Production : G (71) 149 + A (72) 101 + I (72) 166. Énerg. (*72) : 5 567. C.E. (72) : 21 %.
Transports. (71) : 3 723 M pass./km, 1 907 M t/km. (71) : 1 149 700 + 225 300.  : 4 107 000 tjb. (72) : 1 548 M pass./km.
Information. (72) : 53 quotidiens ; tirage global : 1 808 000. (72) : 1 636 000. (72) : 1 411 000. (72) : 129 100 fauteuils ; fréquentation : 20,7 M. (72) : 1 918 000.
Santé. (70) : *7 000. Mté inf. (71) : 13,5.
Éducation. (70). Prim. : 513 458. Sec. et techn. : 388 216. Sup. : 74 314.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution : charte du 5 juin 1953. Souverain : Margrethe II ; succède à son père Frédérik IX, décédé. Premier ministre : Anker Joergensen.

Élections législatives du 9 janvier 1975

Minoritaire

Les élections anticipées du 9 janvier 1975 n'ont pas simplifié l'échiquier politique danois : les onze partis représentés au Parlement (Folketing) lorsque le Premier ministre, Poul Hartling, prononce sa dissolution, le 5 décembre 1974, se retrouvent dans la nouvelle assemblée. Il y a eu deux modifications : les Géorgistes (libéraux anti-Marché commun) perdent leur cinq députés, mais les socialistes de gauche réapparaissent avec quatre élus.

La nouvelle assemblée est un peu plus à gauche que la précédente, mais les véritables vainqueurs sont les libéraux (le parti de P. Hartling), qui doublent presque leur représentation. Quoi qu'il en soit le nouveau chef du gouvernement A. Joergensen se retrouve avec un gouvernement minoritaire, alors que, dans l'inquiétante conjoncture économique (16 % d'inflation, un chômage en hausse, une balance des paiements déficitaire), le gouvernement danois aurait besoin d'une majorité confortable pour prendre des mesures qui risquent d'être impopulaires.

Espagne

Madrid. 34 860 000. 70. 1,1 %.
Économie. PNB (72) 1 340. Production : G (71) 175 + A (72) 115 + I (72) 250. Énerg. (*72) : 1 765. C.E. (72) : 8 %.
Transports. (*72) : 14 391 M pass./km, 9 761 M t/km. (*72) : 3 254 800 + 852 400.  : 4 833 000 tjb. (72) : 5 751 M pass./km.
Information. (72) : 115 quotidiens ; tirage global : 3 396 000. (71) : *7 174 000. (72) : *5 019 000. (72) : 4 444 000 fauteuils ; fréquentation : 293,1 M. (72) : 5 713 000.
Santé. (71) : 47 419. Mté inf. (72) : 18,6.
Éducation. (70). Prim. : 3 929 569. Sec. et techn. : 1 950 496. Sup. : 217 415.
Institutions. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Monarchie dotée d'un conseil de régence, instituée par la loi de succession de 1947. Chef de l'État à vie : général Francisco Franco. Successeur désigné le 22 juillet 1969 : le prince don Juan Carlos de Bourbon, qui portera le titre de roi. Premier ministre : Carlos Arias Navarro ; succède, le 29 décembre 1973, à l'amiral Luis Carrera Blanco, assassiné le 20 décembre 1973.

Revers à la décomposition du pouvoir : la répression

« L'Espagne est en train de vivre la décomposition du système franquiste. » Cette constatation pessimiste n'est pas le fait d'un farouche adversaire du régime espagnol, mais bien au contraire d'un de ses fidèles piliers, Diego Marquez, leader des phalangistes de gauche, qui s'adressait le 8 mai 1975, à Barcelone, à un auditoire de 2 000 sympathisants revêtus de la traditionnelle chemise bleue et dont la boutonnière était ornée d'oeillets rouges, symboles de la révolution portugaise.

Retour d'un « baron »

Soliz Ruiz est nommé, le 17 juin 1975, par le général Franco, ministre secrétaire du Mouvement en remplacement de Fernando Herrero Tejdor, qui avait trouvé la mort le 12 juin dans un accident de la route. Solis Ruiz, qui a déjà exercé cette charge de 1957 à 1969, jouit d'une réputation de libéral.

Succession

Signe, parmi bien d'autres, d'un temps aux horizons lourds de menaces qui viennent tout autant d'un archaïsme structurel qui n'a pas su se renouveler, d'une situation économique qui se dégrade ou des risques de contagion de l'anarchie qui se développe au Portugal. Impatience et contestation gagnent tous les secteurs de la société espagnole, jusqu'à l'armée (épargnée jusque-là), en prenant parfois, dans le cas précis du problème basque, de véritables allures de guérilla.