Les résultats sont un coup de tonnerre. La distance séparant la DC du PCI se réduit brutalement de 10 à 2 % : la DC descend de 37,9 à 35,4 %, le PCI monte de 27,9 à 33,4 %. Le panorama politique en est transformé pour la première fois depuis trente ans.

Les socialistes, qui avaient fait toute leur campagne sur le slogan « 5 % en moins à la DC, 5 % en plus pour le PS » ne gagnent seulement que 2 points (10 à 12 %). L'un d'eux dira : « Nous avons secoué l'arbre, et les communistes ont ramassé les fruits. »

Au centre droit, le parti républicain reste ferme, passant de 2,9 à 3,2 %. Les sociaux-démocrates baissent : de 7 à 5,6 %. Les libéraux s'effondrent : de 4,4 à 2,7 %. Les néo-fascistes passent de 5,9 à 6,4 %.

À Rome, une immense fête populaire célèbre le succès du PCI et acclame Enrico Berlinguer.

Succès du PC

Le PCI devançait depuis toujours la DC dans les trois régions rouges du Centre-Nord : Émilie-Romagne (Bologne), Ombrie (Pérouse) et Toscane (Florence). Désormais, il est aussi le premier parti dans le Piémont (Turin), la Ligurie (Gênes), les Marches (Ancône) et le Latium (Rome). Dans les municipalités, il prend la première place à Milan, à Venise et à Naples (à Rome aussi, mais on n'y votait que pour la région).

Il faut observer que parfois la variation du rapport DC-PCI est plus forte que partout ailleurs sans que l'ordre soit changé. Ainsi, dans la région des Abruzzes, la variation atteint le plafond d'environ 14 % : DC 42,5 % (– 5,7), PCI 30,3 % (+ 7,5). De même dans le département de Bergame, en Lombardie : DC 55,3 % (– 3,5) ; PCI 18 % (+ 7,4).

Équilibres

L'alternative centre gauche ou centre droit (avec ou sans les socialistes) n'est plus possible que dans trois régions (Vénétie, Abruzzes, Molise) ; le centre gauche n'est solide que dans six des autres régions (Lombardie, Latium et les autre régions du Sud). Dans les trois régions rouges, depuis longtemps, la seule majorité possible est la coalition PCI-PSI. En Ligurie, PCI et PSI ont une voix de majorité à l'Assemblée régionale, et peuvent donc gouverner ; dans le Piémont et les Marches, ils forment exactement la moitié des assemblées régionales.

Pour la municipalité de Turin, la seule majorité possible est désormais la coalition PCI-PSI. À la municipalité de Naples, c'est le chaos : ni la gauche, ni le centre gauche, ni le centre droit ne sont possibles : il faut choisir entre le compromis historique et une alliance avec les néo-fascistes.

Au plan national, le recours au centre droit est donc devenu impossible, politiquement sinon arithmétiquement. Le compromis historique l'est aussi, les communistes, surpris eux-mêmes de leurs succès, sont les premiers à le penser. Il ne reste que le centre gauche ; mais dans quelle mesure existe-t-il encore ?

Les socialistes se trouvent ainsi en position d'arbitres. Ils sont divisés et hésitants. La DC, les sociaux-démocrates et les républicains affirment au lendemain des élections la nécessité de reconstituer avec eux un gouvernement de centre gauche organique, faute de quoi, laissent-ils entendre, un recours à des élections législatives pourrait devenir inévitable. En attendant que débats et réflexions se développent, le gouvernement Moro semble assuré de durer quelque temps encore.

Liechtenstein

Vaduz. 21 000. 131. 1,7 %.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (68) : 4 500. (68) : 2 500. (71) : 900 fauteuils ; fréquentation : 0,07 M. (72) : 12 000.
Santé. Mté inf. (69) : *16,7.
Éducation. (69). Prim. : 2 356. Sec. et techn. : 850.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Walter Kieber.

Luxembourg

Luxembourg. 350 000. 134. 0,7 %.
Économie. PNB (72) 3 777. Production : G (71) 131 + A (72) 95 + I (72) 132.
Transports. (*72) : 260 M pass./km, 783 M t/km. (*72) : 111 000 + 9 900. (72) : 113 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : *161 000. (71) : 160 000. (71) : 75 000. (72) : 13 700 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (72) : 126 000.
Santé. (71) : 368. Mté inf. (72) : 13,5.
Éducation. (70). Prim. : 35 496. Sec. et techn. : 18 828. Sup. : 363.
Institutions. Grand-duché indépendant. Constitution de 1868. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Président du gouvernement : Gaston Thorn.

Malte

La Valette. 320 000. 1 010. – 0,3 %.
Économie. PNB (72) 822. Production : G (69) 160 + I (71) 160. Énerg. (*72) : 1 305. C.E. (72) : 26 %.
Transports. (*72) : 47 300 + 11 400. (72) : 121 M pass./km.
Information. (72) : 6 quotidiens. (72) : 124 000. (72) : 57 000. (72) : 24 800 fauteuils. (72) : 45 000.
Santé. (71) : 334. Mté inf. (72) : 16,7.
Éducation. (69). Prim. : 50 569. Sec. et techn. : 16 064. Sup. : 1 504.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Devient république par des amendements à la Constitution de 1964, approuvés le 13 décembre 1974. Chef de l'État : Sir Anthony Joseph Mamo. Premier ministre : Dom Mintoff.

Monaco

Monaco. 23 000. 16 000. 0,8 %.
Information. (69) : *14 000. (69) : *6 300. (70) : 1 100 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (72) : 17 000.
Santé. (71) : 47. Mté inf. (70) : *9,3.
Éducation. (70). Prim. : 1 486. Sec. et techn. : 2 445.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Ministre d'État : François-Didier Gregh.

Norvège

Oslo. 3 960 000. 12. 0,8 %.
Économie. PNB (72) 3 889. Production (72) : G 152 + A 105 + I 154. Énerg. (*72) : 4 639. C.E. (72) : 21 %.
Transports. (*72) : 1 624 M pass./km, 2 546 M t/km. (*72) : 853 500 + 171 400.  : 23 621 000 tjb. (72) : 1 548 M pass./km.
Information. (72) : 79 quotidiens ; tirage global : 1 541 000. (72) : 1 235 000. (72) : 951 000. (71) : 145 100 fauteuils ; fréquentation : 18,9 M. (72) : 1 262 000.
Santé. (71) : 5 681. Mté inf. (72) : 11,3.
Éducation. (70). Prim. : 385 628. Sec. et techn. : 313 731. Sup. : 50 047.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII. Premier ministre : Trygve Bratteli.

Pays-Bas

Amsterdam. 13 440 000. 328. 1,2 %.
Économie. PNB (72). Production : G (71) 159 + A (72) 137 + I (72) 203. Énerg. (*72) : 5 711. C.E. (72) : 37 %.
Transports. (*72) : 8 039 M pass./km, 3 071 M t/km. (71) : 2 800 000 + 340 000.  : 5 029 000 tjb. (72) : 7 890 M pass./km.
Information. (71) : 93 quotidiens ; tirage global : *4 100 000. (71) : 3 719 000. (71) : 3 211 000. (71) : 187 800 fauteuils ; fréquentation : 25,7 M. (72) : 4 003 000.
Santé. (71) : 17 381. Mté inf. (72) : 11,4.
Éducation. (70). Prim. : 1 462 376. Sec. et techn. : 1 230 273. Sup. : 231 167.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises (1956, 1963 et 1972). Souveraine : Juliana ; succède en 1948 à sa mère Wilhelmine. Premier ministre : Joop Den Uyl.

Pologne

Varsovie. 33 360 000. 106.
Économie. Production : G (72) 182 + I (72) 212. Énerg. (*72) : 4 556.
Transports. (*72) : 38 782 M pass./km, 109 777 M t/km. (*72) : 556 900 + 293 000.  : 2 073 000 tjb. (72) : 497 M pass./km.
Information. (72) : 44 quotidiens ; tirage global : 7 553 000. (72) : 5 795 000. (72) : 5 200 000. (72) : 575 500 fauteuils ; fréquentation : 136,1 M. (72) : 2 087 000.
Santé. (71) : 51 186. Mté inf. (72) : 28,5.
Éducation. (70). Prim. : 5 256 970. Sec. et techn. : 1 400 907. Sup. : 330 789.
Institutions. État indépendant le 10 novembre 1918. République démocratique populaire en 1947. Constitution de 1952. Chef de l'État (président du Conseil d'État) : Henrik Jablonski ; succède à Jozef Cyrankiewicz, démissionnaire, le 28 mars 1972. Président du Conseil : Piotr Jaroszewicz. Premier secrétaire du Parti : Edward Gierek.

La seconde Pologne

Transformer le pays en un « pays industriel de type moderne », construire une « seconde Pologne » ; tel est l'objectif que Gierek se fixe dans la cinquième année de son pouvoir. Après avoir lancé toute une série de réformes (santé, enseignement, droit, commerce), le Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais lance, à la surprise générale, une vaste réforme administrative.