En revanche, dans la même période, on note une très nette détente entre le pouvoir et l'Église. Au début de l'année, un nouveau règlement pour l'enseignement du catéchisme entre en vigueur. Il autorise deux heures d'instruction religieuse par semaine dans les églises ou les établissements réservés au culte.

Inflation

Les véritables difficultés. Elles sont de deux ordres. Premièrement, elles tiennent à la contradiction apparente entre la société de consommation (le parc automobile s'est accru de 21 % en l'espace d'un an) et l'occidentalisation auxquelles tendent les Hongrois, et les rigueurs du système socioéconomique. La soif de consommation a certainement constitué le meilleur stimulant pour les travailleurs. Mais elle débouche aussi sur des disparités de salaires et des écarts dans la répartition des revenus que dénoncent les tenants du dogmatisme. Deuxièmement, ces difficultés sont liées au phénomène mondial de l'inflation avec, en corollaire, la hausse des produits énergétiques.

Le 1er septembre 1974, une série de produits de consommation ont vu leurs prix sérieusement augmenter : charbon + 16 %, coke de 20 à 29 %, bois + 18 %, fuel domestique + 40 %, gaz + 19 %, chauffage + 20 %, essence + 40 %, gas-oil + 45 %.

Officiellement, la hausse des prix sur le marché intérieur reste très faible (de 1,9 % à 3,3 %). Mais il est difficile de la cerner.

En fait, la Hongrie est doublement touchée. Par l'inflation à l'Ouest (hausse des prix des équipements qu'elle doit y acheter), et par la hausse du prix du pétrole soviétique.

Sous cette double pression, la Hongrie a vu en 1974 les termes de ses échanges se dégrader de 13 %. De quoi remettre en question les objectifs globaux du prochain plan quinquennal.

Irlande

Dublin. 3 030 000. 43. 0,6 %.
Économie. PNB (72) 1 834. Production (72) : G 142 + A 116 + I 168. Énerg. (*72) : 3 303. C.E. (72) : 29 %.
Transports. (*72) : 830 M pass./km, 544 M t/km. (*72) : 444 100 + 48 900.  : 229 000 tjb. (72) : 1 590 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : 702 000. (71) : 615 000. (72) : 520 000. (72) : 341 000.
Santé. (66) : 3 011. Mté inf. (72) : 17,7.
Éducation. (70). Prim. : 520 122. Sec. et techn. : 223 048. Sup. : 28 501.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Constitution de 1937 amendée le 7 décembre 1972. République proclamée le 18 avril 1949. Président de la République : Cearbhall O Dalaigh, nommé le 3 décembre 1974, succède à Erskine Childers, décédé. Premier ministre : Liam Cosgrave.

Dynamisme

L'année est marquée par un désengagement politique en Irlande du Nord, en même temps que s'affirme le rôle international et communautaire de Dublin.

Après l'échec de la politique de Sunningdale, qui devait instaurer graduellement des relations régulières entre les gouvernements de Belfast et de Dublin, les dirigeants irlandais paraissent soucieux de ne plus cautionner systématiquement, comme ils l'ont fait au cours des deux années passées, la politique de Londres en Ulster. La répression contre les activités de l'IRA provisoire sur le territoire de la république se poursuit sans beaucoup de conviction, et tout se passe comme si Dublin entendait désormais concentrer ses efforts sur le développement de son économie et de son rôle dans la CEE.

Le 1er janvier 1975, c'est en effet au tour de l'Irlande de présider pour six mois les réunions du Conseil des ministres des Neuf. L'éloquence, la décontraction, les connaissances économiques et financières du nouveau président, G arret Fitzgerald, ministre des Affaires étrangères irlandais, impressionnent ses collègues européens.

Les sommets communautaires qui ont lieu à Dublin sont fructueux, bien organisés et donnent à la presse internationale l'occasion d'apprécier le dynamisme politique et économique de la jeune république.

Quelques semaines avant la réunion des chefs de gouvernement de la Communauté, à Dublin, l'un des derniers acteurs du drame de 1916, le président Erskine Childers, meurt subitement le 17 novembre 1974. Fils d'un héros de l'indépendance, protestant né en Angleterre, il incarnait un certain idéal de réconciliation nationale, mais aussi une époque dont les jeunes générations irlandaises souhaitent se détacher.