Pour faire face aux graves difficultés économiques et sociales, la gauche et les jeunes du parti réclament des mesures radicales, telles que l'appropriation par l'État de tous les moyens de production, industriels et agricoles.

La tendance dure du Congrès ne peut être suivie dans un parti de notables, peu enclins à se laisser déposséder, comme le montre la façon dont, depuis des années, la loi sur la réforme agraire est tournée ou bloquée. Le budget de 1973 confirme que le gouvernement n'a pas l'intention d'opérer de bouleversements. Les crédits militaires (12 milliards de F) occupent la même place qu'en 1972 : 20 % ; ceux destinés aux mesures sociales (900 millions) : 1,6 %.

Le pouvoir central, pourtant, vient de recevoir une aide imprévue. La Cour suprême, le 24 avril 1973, autorise le Parlement à porter atteinte au droit de propriété. Décision capitale qui rend possibles les réformes « radicales » des jeunes-turcs du Congrès.

Indonésie

Djakarta. 124 890 000. 84. 2,8 %.
Économie. PNB (70) 115. Production (70) : G 134 + A *123. Énerg. (*70) : 111. C.E. (70) : 6 %.
Transports. (68) : 3 884 M pass./km, 655 M t/km. (*70) : 238 600 + 125 600.  : 619 000 tjb. (*70) : 875 646 000 pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage global : *709 000. (70) : *13 796 000. (70) : *90 000. (70) : 201 000.
Santé. (67) : 3 994.
Éducation. Prim. (69) : 12 802 415. Sec. et techn. (68) : 1 637 375. Sup. (67) : 192 416.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, réélu le 22 mars 1973.

Boom économique

Les experts du FMI et de la Banque mondiale ont félicité l'Indonésie, en 1972, pour sa réussite économique : budget en équilibre, croissance des exportations, augmentation du PNB de 7 % en un an, et, surtout, chute spectaculaire du taux d'inflation (600 % en 1966, 2 % en 1972).

Première explication : l'intérêt manifesté par les Occidentaux, après la répression anticommuniste de 1965 et l'instauration du régime du général Suharto, pour l'Indonésie, premier producteur de pétrole en Extrême-Orient (50 millions de t), deuxième pays du monde pour l'étain. De 1967 à 1972, 575 sociétés étrangères s'y sont installées, apportant avec elles 17 milliards de F. En matière de fonds publics, la contribution a été de 14 milliards (États-Unis, Japon, Australie, Canada, pays européens dont la France).

À eux seuls, Américains et Japonais fournissent les deux tiers des capitaux. Le gouvernement indonésien s'efforce de trouver d'autres sources de financement ; au cours d'un voyage d'affaires, en novembre 1972, en Europe, le président Suharto rappelle les attraits de son pays : profit rapide (25 % l'an environ), exonération de l'impôt sur les bénéfices pendant six ans, etc.

Les capitaux occidentaux se sont investis en Indonésie en raison de sa stabilité politique. Elle est marquée par la réélection, pour cinq ans, à la tête de l'État, du président Suharto le 24 mars 1973. Vote sans surprise : l'assemblée est contrôlée par l'armée.

À l'exception d'un foyer de résistance à Kalimantan, les opposants au régime sont hors d'état de nuire. Des 150 000 détenus politiques de 1970, 5 000 seraient encore en prison, attendant depuis huit ans d'être jugés. 40 000 autres sont enfermés dans des camps sur l'île de Buru.

Diplomatie

En 1972, l'Indonésie a fait un pas en direction des pays communistes. Des relations diplomatiques ont été nouées avec l'Allemagne de l'Est et le Nord Viêt-nam, et un accord a été signé avec l'URSS en 1970 pour le règlement de la dette indonésienne (1 milliard de dollars) sur trente ans.

Premier pays musulman du monde, cinquième par la population, l'Indonésie s'efforce d'occuper sur la scène internationale la place que lui vaut sa situation géopolitique. C'est ainsi qu'on a vu son représentant devenir l'un des 4 membres de la Commission de contrôle au Viêt-nam.

Irak

Bagdad. 9 750 000. 23. 3,2 %.
Économie. PNB (69) 339. Production : G (68) 146 + A (*70) 140. Énerg. (*70) : 597.
Transports. (*70) : 374 M pass./km, 1 462 M t/km. (*70) : 67 400 + 42 000. (*70) : 202 273 000 pass./km.
Information. (68) : 5 quotidiens. (70) : *1 700 000. (70) : *350 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (70) : 120 000.
Santé. (69) : 1 726.
Éducation. (69). Prim. : 1 040 968. Sec. et techn. : 316 230. Sup. : 36 736.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970 (la quatrième depuis douze ans). Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Hassan el-Bakr, qui renverse le général Aref le 17 juillet 1968. Le Conseil du commandement de la révolution détient tous les pouvoirs.

Bagdad s'affirme dans le monde arabe

Son conflit réglé avec l'Iraq Petroleum Company – au sujet de la nationalisation des champs de Kirkouk –, le gouvernement de Bagdad accorde une attention particulière au développement économique, et, à cet effet, se tourne davantage vers les pays de l'Est communiste. Plus libre de ses mouvements, il tente de jouer un rôle plus actif dans le monde arabe, en particulier dans le golfe Persique, et s'attelle à la tâche de consolider le parti dominant, le Baas.