Ce dernier avait, quelques semaines auparavant, lâché du lest en cautionnant, après l'avoir repoussée, la participation de la Grèce à l'élaboration d'une solution au problème intercommunautaire. En effet, du 3 au 23 juillet s'est tenue une conférence élargie réunissant, outre les dirigeants grecs et turcs de Chypre, les représentants des gouvernements d'Athènes et d'Ankara. Les échanges de vues se sont poursuivis jusqu'en avril, date à laquelle les premiers intéressés ont dû constater l'impossibilité de parvenir à un accord. Cependant, la crise qui sévissait à Athènes n'a pas permis aux dirigeants grecs de prêter toute leur attention à un problème qui risque, pourtant, d'envenimer leurs relations avec la Turquie.

Corée du Nord

Pyongyang. 14 280 000. 118. 2,5 %.
Économie. Production (68) : I 267.
Institutions. République démocratique et populaire, proclamée le 8 septembre 1948. Constitution de 1948, modifiée en 1972. Chef de l'État et secrétaire général du parti : Kim Il Sung. Premier ministre : Kim Il.

Corée du Sud

Séoul. 31 920 000. 322. 2,8 %.
Économie. PNB (70) 256. Production (70) : G 174 + A *143 + I 365. Énerg. (*70) : 796. C.E. (70) : 10 %.
Transports. (*70) : 9 708 M pass./km, 7 709 M t/km. (*70) : 60 700 + 64 700.  : 940 000 tjb. (*70) : 445 150 000 pass./km.
Information. (69) : 43 quotidiens ; tirage global : 2 060 000. (70) : *4 012 000. (70) : 418 000. (70) : 440 800 fauteuils ; fréquentation : 168 M. (70) : 659 000.
Santé. (70) : 13 465.
Éducation. (69). Prim. : 5 622 816. Sec. et techn. : 1 701 301. Sup. : 186 675.
Institutions. République, proclamée le 15 août 1948. Constitution du 21 novembre 1972, approuvée par référendum (remplace la Constitution de 1962). Régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Park Chung Hee, réélu pour la troisième fois le 23 décembre 1972. Premier ministre : Kim Chong Pil.

Vers la réunification pacifique

Annoncée par la partie de Ping-Pong de Nagoya au Japon au début de l'année 1971, puis par la détente entre les États-Unis et la Chine avec le voyage du président Nixon à Pékin en mars 1971, la disparition de l'ère des conflits idéologiques est en bonne voie, provoquant la remise en place d'un ordre plus conforme à l'histoire et à la géographie à l'est du continent asiatique.

Corée du Nord, Corée du Sud, symboliques de l'antagonisme Est-Ouest, du bipolarisme sommaire URSS-USA, enfin de la diplomatie des blocs datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les deux Corées sont entrées en 1972 dans une phase préliminaire mais active à la réunification des deux tronçons arbitrairement séparés par la volonté des Grands, d'un pays vieux de quatre mille ans, d'une unité ethnique, linguistique et culturelle exemplaire. Un communiqué commun était publié le 4 juin 1972, simultanément à Pyongyang, capitale du Nord, et à Séoul, capitale du Sud, annonçant que la république de Corée et la République populaire démocratique de Corée avaient pris une décision historique en vue de l'unification pacifique du pays divisé. Le communiqué révélait que depuis plusieurs mois des pourparlers secrets s'étaient tenus à un niveau élevé, à Pyongyang et à Séoul, au cours desquels les deux parties avaient décidé de prendre des mesures concrètes sur une grande échelle. Les accords, en sept points, comprennent le principe de l'unification pacifique, l'installation d'une ligne téléphonique directe entre Séoul et Pyongyang, les échanges personnels et la création d'un comité de coordination pour résoudre les problèmes existant entre le Nord et le Sud et pour régler la question de l'unification.

On apprenait ainsi que pour la première fois depuis vingt-deux ans – depuis le 25 juin 1950, date de l'irruption en Corée du Sud des troupes communistes venues du nord – des négociateurs pacifiques des deux côtés avaient officiellement franchi la ligne de démarcation la plus étanche du monde. Lee Hu-rak, directeur de l'Agence centrale de renseignements de Séoul, s'était rendu à Pyongyang du 2 au 5 mai 1972, pour s'entretenir avec Kim Young-joo, directeur de l'organisation et de l'orientation de Pyongyang. Le deuxième Premier ministre de Corée du Nord, Park Sung-chul était venu à Séoul du 29 mai au 1er juin 1972 pour poursuivre les pourparlers avec Lee Hu-rak et ses experts.