Le Koweït redoute, de toute évidence, le renouvellement des hostilités. Repoussant des propositions de vente d'armement français, il conclut en mai un contrat avec les États-Unis pour la fourniture de matériel de guerre valant quelque 500 millions de dollars.

Financement

Le gouvernement de l'émir el-Sabah se bat simultanément sur un autre front, celui de l'économie et des finances. La dévaluation du dollar a coûté à deux banques koweïtiennes l'équivalent de 1,5 milliard de francs. Les cinq banques de la principauté possèdent, en liquidités, plus de 10 milliards de francs, dont 75 % environ sont déposés dans des organismes européens. L'État – dont les revenus pétroliers se sont accrus en deux ans de plus de 50 % – cherche dès lors à réduire ses avoirs monétaires, il limite la production d'hydrocarbures, multiplie les projets d'infrastructure et déploie des efforts particuliers pour développer les secteurs de l'économie autres que celui du pétrole.

Pour résorber les liquidités dont l'ampleur dépasse de loin ses besoins, la principauté intensifie son aide financière aux pays arabes. Dans la seconde moitié de 1972, des prêts totalisant 150 millions de francs sont accordés au Soudan, à Bahreïn et aux deux républiques yéménites. Douze pays arabes bénéficient de crédits koweïtiens s'élevant à 1,5 milliard de francs, qui servent à financer exclusivement des projets de développement dont la rentabilité est assurée d'avance.

En mai, il lance un projet tendant à créer un marché commun pour les États du golfe Persique.

Laos

Vientiane. 3 030 000. 13. 2,4 %.
Économie. PNB (63) 65. Énerg. (*70) : 62. C.E. (63) : 1 %.
Transports. (*70) : 11 000 + 1 900. (*70) : 26 190 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage global : 8 000. (70) : 50 000. (69) : 8 200 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (70) : 2 000.
Santé. (70) : 179.
Éducation. (69). Prim. : 216 577. Sec. et techn. : 13 105. Sup. : 559.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père, Sisavang Vong, décédé. Premier ministre : prince Souvanna Phouma. Vice-Premiers : prince Souphanouvong (Pathet Lao) et Leuam Insisiengmay (neutraliste).

Liban

Beyrouth. 2 870 000. 277. 2,9 %.
Économie. PNB (68) 524. Énerg. (*70) : 719. C.E. (68) : 11 %.
Transports. (*70) : 7 M pass./km, 20 M t/km. (*70) : 136 000 + 16 600.  : 127 000 tjb. (*70) : 854 275 000 pass./km.
Information. (70) : 52 quotidiens. (70) : *600 000. (70) : 260 000. (70) : 86 600 fauteuils ; fréquentation : 49,7 M. (70) : 192 000.
Santé. (69) : 1 831.
Éducation. (68). Prim. : 425 840. Sec. et techn. : 134 724. Sup. : 33 587.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République (traditionnellement chrétien maronite) : Soliman Frangié, élu le 17 août 1970 ; succède à Charles Helou. Premier ministre (traditionnellement musulman sunnite) : Amin Hafez.

Lourdes conséquences dues au conflit du Moyen-Orient

Traditionnellement oasis de paix au Proche-Orient, la République libanaise, qui s'était prudemment tenue à l'écart du conflit israélo-arabe en 1967 (Journal de l'année 1966-67), est le théâtre de violents affrontements. Les raids israéliens, d'une part, les combats qui éclatent entre l'armée libanaise et les fedayin, de l'autre, plongent le pays dans une sérieuse crise politique, économique et sociale.

Sans rompre le délicat équilibre entre les diverses communautés, le conflit palestinien aggrave les dissensions entre musulmans et chrétiens. Ces derniers sont, dans leur majorité, partisans du désengagement du Liban, pour la neutralisation, voire l'expulsion des Palestiniens. Les musulmans sunnites, pour leur part, tiraillés entre leurs intérêts nationaux et leurs sympathies panarabes, sont plutôt favorables à un compromis qui sauvegarderait l'existence de la résistance palestinienne. À ce schéma d'ordre confessionnel se superpose un autre clivage, celui-là d'ordre social et politique, qui divise chacune des communautés entre partisans et adversaires d'une politique répressive à l'égard des fedayin.

Commandos

Les contradictions éclatent au grand jour après l'expédition de commandos israéliens, dans la nuit du 9 au 10 avril 1973. La passivité de l'armée libanaise face aux assaillants, qui opèrent en toute quiétude pendant près de trois heures, suscite l'indignation d'une partie de la population.