La coopération entre la France et l'Irak se développe dans d'autres domaines (crédits accrus pour l'achat de matériel et de produits français ; télécommunications ; enseignement du français ; formation d'enseignants irakiens ; échange de boursiers, aide technique dans les domaines de la recherche scientifique et des études pétrolières ; organisation de congrès et d'expositions culturelles).

La liquidation du contentieux avec l'IPC permet au régime du général Bakr d'abroger, le 1er avril, toutes les mesures d'austérité et de rétablir les crédits, antérieurement amputés, devant servir à la réalisation de divers projets de développement économique. Le budget de l'État pour l'année fiscale 1973-74 a atteint le chiffre record de 1 375 184 906 dinars, soit une augmentation de près de 142 millions de dinars sur l'exercice précédent.

Iran

Téhéran. 29 780 000. 18. 3,3 %.
Économie. PNB (70) 392. Production (70) : G 196 + A *130 + I 251. Énerg. (*70) : 939.
Transports. (*70) : 1 800 M pass./km, 2 758 M t/km. (*70) : 278 200 + 73 500. (*70) : 683 810 000 pass./km.
Information. (70) : *33 quotidiens ; tirage global : *222 000. (68) : *2 500 000. (69) : *250 000. (69) : 240 000 fauteuils ; fréquentation : 16,4 M. (70) : 307 000.
Santé. (70) : 8 693.
Éducation. (69). Prim. : 2 916 266. Sec. et techn. : 930 053. Sup. : 67 268.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlevi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveyda.

Le nouveau géant du Moyen-Orient

Nouveaux succès pour le chah qui poursuit avec une constance remarquable une politique ayant fait ses preuves dans le passé. Il parvient à accroître les revenus de l'État, à développer l'économie avec le concours de diverses puissances étrangères, à entretenir un précaire équilibre dans les rapports entre l'Iran et les blocs mondiaux rivaux, et, enfin, à consolider son contrôle sur le pouvoir.

Opposition

Le souverain, en effet, gouverne sans partage face à une opposition morcelée, désorganisée et qui paraît faiblir, à'en juger par la modestie relative de son action. Les attentats sont peu nombreux (une dizaine d'explosions dans des établissements publics ; assassinat en août 1972 d'un officier supérieur de la police). L'agitation dans les universités, qui dégénère en affrontements avec les forces de l'ordre fin février et en mars 1973, est rapidement réprimée. Il est vrai que la sévère censure des autorités de Téhéran ne permet pas d'établir un bilan même approximatif des attentats ou de mesurer l'ampleur de la répression.

Officiellement, une quinzaine d'opposants, accusés de sabotage ou de subversion, ont été jugés par des tribunaux militaires et passés par les armes. Diverses organisations internationales, spécialisées dans la défense des prisonniers politiques, évaluent le nombre des personnes exécutées au double et parfois au triple du chiffre fourni par Téhéran. Selon elles, le nombre des détenus, le plus souvent au secret, s'élèverait à plusieurs centaines. Une étude publiée en juillet 1972 à Genève par la commission internationale des juristes – dont les milliers de membres sont de toutes tendances politiques – a accusé les autorités iraniennes de « faire fi de toutes les garanties légales élémentaires » dans la conduite des procès, et de soumettre les prévenus à diverses formes de tortures.

La sévérité de la répression pourrait paraître disproportionnée par rapport à l'ampleur de l'opposition manifestée. En réalité, la contestation demeure vive dans l'intelligentsia et dans la petite bourgeoisie urbaine dont les étudiants se sont faits en quelque sorte les porte-parole.

Plan

Pourtant, les chiffres officiels font état d'une prospérité sans précédent. Quatorze des vingt-cinq banques commerciales du pays ont, en 1972, distribué à leurs actionnaires des dividendes supérieurs à 10 %. L'épargne a presque doublé depuis 1968, atteignant en 1972 la somme de 12 milliards de francs. Le taux de croissance pendant les cinq années fiscales se terminant en mars 1973 a été, en moyenne, supérieur à 12 %. Le cinquième plan quinquennal, le plus ambitieux jamais établi, qui est entré en vigueur le 21 mars, prévoit un taux annuel de 15 %. Plus de la moitié du budget du plan (300 milliards de francs), soit 160 milliards, seront consacrés à des investissements productifs, en particulier dans l'agriculture, déclarée secteur prioritaire. L'effort consenti devrait améliorer le sort des paysans, défavorisés par rapport à la population urbaine. Le revenu national par tête d'habitant passerait de 2 400 F l'an à plus de 4 000 F. Les crédits prévus pour les œuvres sociales sont cinq fois plus élevés que ceux qui avaient été investis par le quatrième plan.