Dans le conflit entre l'Irak et le Koweït, qui éclate en mars, l'Arabie Saoudite prend parti pour la principauté, en lui offrant un soutien militaire, contre le gouvernement de Bagdad. Ce dernier, en effet, comprend des communistes et est lié par un traité d'amitié à l'Union soviétique, avec laquelle Riyad n'a jamais établi de relations diplomatiques.

Diplomatie

Les dirigeants saoudiens déploient des efforts particuliers pour distendre les liens entre Moscou et Le Caire. Le prince-sultan, ministre de la Défense, ne serait pas entièrement étranger à l'expulsion d'Égypte, en juillet, des conseillers militaires soviétiques. De passage au Caire début juillet, au retour d'un voyage aux États-Unis où il avait été reçu par le président Nixon, le frère du roi Fayçal aurait fait espérer au président Sadate un changement dans la politique américaine en sa faveur, dans le cas où le chef de l'État égyptien mettrait un terme à la présence militaire des Russes.

La diplomatie saoudienne s'efforce, simultanément, de jouer un rôle plus actif dans le conflit israélo-arabe. Dès mars, le gouvernement de Ryad avertit les États-Unis qu'il bloquerait la production pétrolière à son niveau actuel si Washington devait persister à soutenir Israël contre ses voisins arabes. Le 28 mai, le ministre d'État pour les Affaires étrangères, Omar Saqqaf, précise la menace. Il déclare que son pays s'abstiendrait de livrer des hydrocarbures aux États occidentaux qui aideraient Israël, sous quelque forme que ce soit. Lors de sa visite officielle à Paris, du 14 au 18 mai 1973, le roi Fayçal aurait tenu des propos encore plus insistants au président Pompidou.

Le souverain wahhabite redoute que la persistance de l'impasse dans le conflit du Proche-Orient ne conduise l'Égypte a reprendre les hostilités et les fedayin palestiniens à se livrer à des sabotages contre les installations pétrolières.

Malgré les apparences, les responsables américains ne sont pas insensibles aux inquiétudes et aux menaces du souverain. Ils ne perdent pas de vue que l'Arabie Saoudite, qui recèle 30 % des réserves mondiales prouvées du pétrole, est destinée à devenir le principal fournisseur des États-Unis.

Bahreïn

Manàma. 220 000. 335. 3 %.
Économie. Énerg. (*70) : 9 623.
Transports. (*70) : 9 900 + 3 500.
Information. (69) : *215 000. (70) : *13 000. (70) : 9 800 fauteuils ; fréquentation : 1,4 M. (70) : 12 000.
Santé. (69) : 116.
Éducation. (69). Prim. : 36 612. Sec. et techn. : 13 051. Sup. : 310.
Institutions. État indépendant le 15 août 1971. Chef de l'État et président du conseil d'État (gouvernement) : cheikh Issa ben Salman el-Khalifa.
Vingt-deux des 42 membres de l'Assemblée nationale sont élus le 1er décembre 1972 (les autres seront nommés par le souverain). La Constitution assurera les libertés publiques, déclare le chef de l'État. Un vaste programme d'industrialisation est mis en chantier, dont une cale sèche qui pourra accueillir des tankers de 500 000 t.

Bangla Desh

Dacca. 60 670 000. 425.
Institutions. État indépendant le 16 décembre 1971. République démocratique parlementaire. Constitution du 16 décembre 1972. Président de la République : Abu Sayed Chowdhury, réélu en avril 1973, pour cinq ans. Premier ministre : cheikh Mujibur Rahman.

Difficultés sans nombre pour le jeune état

Succès en forme de plébiscite pour Mujibur Rahman et son parti, la Ligue awami, aux élections législatives du 7 mars 1973, les premières après l'indépendance : 291 députés sur 300, 74 % des voix. Elles sont organisées conformément à la nouvelle Constitution adoptée le 4 novembre 1972 par l'Assemblée nationale réunie en Constituante.

La Constitution entre en vigueur le 16 décembre 1972 (jour anniversaire de l'indépendance). Fondée sur les quatre principes énoncés par Mujib dans le préambule (socialisme, nationalisme, laïcité, démocratie), elle vise à promouvoir une société sans classes. Le président de la République choisit le chef de gouvernement, responsable devant la Chambre, pour cinq ans.

Les candidats indépendants enlèvent 5 sièges, l'opposition de gauche 3. Le JSD (Jatiya Samajtantrik Dal) ou PSN (parti socialiste national) et le NAP (National Awamy Party) de Muzzaffar Ahmed, arrivés en deuxième et troisième position, ont chacun un député. Le maulana Bashani, très vieux chef de la fraction maoïste du NAP, n'obtient aucun siège (un 9e reste alors à pourvoir).