Avant de s'attaquer à la situation économique, Indira Gandhi apure, en fin juin, à la conférence de Simla, le contentieux indo-pakistanais. Elle examine notamment, avec Ali Bhutto, le réajustement de la frontière entre les deux pays et le retour dans leurs foyers de 90 000 prisonniers pakistanais. L'établissement de relations nouvelles va permettre de tourner une page dramatique dont l'Inde, toutefois, sort grandie.
Indonésie
124 890 000. 84. 2,5 %.
Économie. PNB (68) 96. Production : G (68) 117 ; A (*69) 118. Énerg. (*69) : 98. C.E. (68) : 7 %.
Transports. (68) : 3 884 M pass./km, 655 M t/km. (*69) : 212 100 + 116 200. : 643 000 tjb. (*69) : 370 009 000 pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage global : 709 000. (67) : *1 500 000. (69) : *75 000. (69) : 182 319.
Santé. (67) : 3 994.
Éducation. (67). Prim. (68) : 12 234 824. Sec. et techn. : 1 580 312. Sup. : 192 416.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, élu le 27 mars 1968. Élections législatives du 3 juillet 1971 : succès du Golkar (parti gouvernemental).
Irak
9 750 000. 23. 3,5 %.
Économie. PNB (68) 279. Production : G (68) 146 ; A (*69) 153. Énerg. (*69) : 623.
Transports. (68) : 367 M pass./km, 1 032 M t/km. (*69) : 64 200 + 41 700. (*69) : 150 056 000 pass./km.
Information. (68) : 5 quotidiens. (62) : *100 000. (69) : *220 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (69) : 119 650.
Santé. (67) : 2 205.
Éducation. (68). Prim. : 1 017 050. Sec. et techn. : 307 178. Sup. : 41 189.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970 (la quatrième depuis douze ans). Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Hassan el-Bakr, qui renverse le général Aref le 17 juillet 1968. Le Conseil du commandement de la révolution détient tous les pouvoirs.
La nationalisation de l'Irak Petroleum Company
Rapprochement foudroyant avec l'URSS, signature d'un traité d'amitié et de coopération entre Moscou et Bagdad, l'instauration d'un régime de front populaire, la nationalisation du puissant consortium pétrolier de l'IPC : l'Irak défraie la chronique, inquiète ou intrigue les chancelleries.
Plusieurs facteurs, pour la plupart d'ordre intérieur, sont à l'origine de la politique audacieuse qu'adoptent les dirigeants baasistes qui estiment que leur pouvoir est gravement menacé.
Kurdes
Malgré l'accord du 11 mars 1970 mettant fin à la guerre entre le gouvernement central de Bagdad et les autonomistes kurdes, dirigés par le général Barzani, la tension monte entre les deux principales ethnies du pays. Les accrochages entre les Kurdes et les forces de l'ordre se multiplient dès juillet 1971. Le 29 septembre, le général Barzani échappe de justesse à un attentat, dont il attribue la paternité aux autorités baasistes. Le 20 novembre, le leader kurde rejette le pacte national présenté par le Baas comme un contrat de gouvernement et soumet une série de revendications, considérées par le parti au pouvoir comme abusives.
Il exige notamment l'entrée de personnalités kurdes au sein du Conseil de la révolution — le véritable détenteur du pouvoir — et au haut commandement de l'armée, revendique le droit pour le Parti démocratique kurde (PDK) d'exercer des activités politiques dans les rangs des forces armées, et demande que la région de Kirkouk, riche en gisements pétroliers, soit rattachée à la patrie kurde. Le 25 novembre, des militants du PDK sont déférés devant le tribunal de la révolution pour « activités subversives ». Le 12 décembre, le parti du général Barzani dénonce « la politique fasciste » de Bagdad à l'égard des Kurdes.
Iran
Simultanément, l'Irak est soumis à de fortes pressions politiques et militaires de la part de l'Iran, dont l'armée — au moins quatre fois plus nombreuse que celle de Bagdad — est massée sur les frontières bordant précisément les régions kurdes, où l'agitation se développe. En octobre, le régime baasiste redoute une intervention des forces du chah et procède à l'expulsion massive des populations d'origine iranienne, considérées comme une sorte de cinquième colonne potentielle. L'exode de près de soixante mille personnes en l'espace de quelques semaines contribue à envenimer les rapports entre les deux pays limitrophes. L'occupation par l'Iran, le 30 novembre, de trois îlots dans le détroit d'Ormuz suscite l'indignation de Bagdad, qui rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran ainsi qu'avec le Royaume-Uni, considéré comme étant de connivence avec le chah. Les appels au Conseil de sécurité, à la Ligue arabe, aux pays amis, étant restés sans effet, le régime baasiste prend conscience de la puissance de l'empire des Pahlevi et, par conséquent, de sa propre vulnérabilité. D'autant plus que les affrontements armés sur la frontière se poursuivent tout au long du printemps de 1972.
Pétrole
L'Irak se bat simultanément sur un troisième front, autrement plus périlleux : celui du pétrole. Malgré une apparente normalisation avec l'Iraq Petroleum Company (IPC), qui avait accepté en juin 1971 de céder, contre compensation, 20 % de ses parts à l'INOC (la Compagnie nationale pétrolière d'Irak), le conflit au sujet de la loi 80 de 1961 rebondit dès l'automne. Le consortium continue à exiger des indemnités — considérées indues — pour les concessions expropriées aux termes de cette loi.