Des désordres éclatent le 1er septembre 1971 dans les villes jumelles de Mascate et de Mattrah ; toute activité est paralysée par une grève générale et des manifestations de rues. La population, les ouvriers du pétrole en tête, proteste en particulier contre la hausse du coût de la vie.

Trois mois plus tard, le conflit entre le sultan et le Premier ministre, son oncle, Seyed Tarek ben Teimour, atteint le point de rupture. Ce dernier présente sa démission en novembre, à la suite de la nomination d'ambassadeurs à l'étranger sans son consentement. Éduqué à l'étranger, décidé à moderniser le sultanat selon des normes occidentales, Seyed Tarek reprochait à son neveu de gouverner d'une manière autocratique et le pressait d'établir une monarchie constitutionnelle. Le sultan Qabous, qui avait refusé d'introduire des réformes structurelles, accepte, pour raisons de santé, la démission de son Premier ministre le 2 janvier 1972, et assume lui-même la direction du gouvernement.

Ayant ainsi renforcé sa mainmise sur l'Administration, le souverain intensifie ses efforts, qui tendent à lui assurer des appuis étrangers. Avant même l'admission d'Oman à la Ligue arabe (septembre 1971), il obtient la reconnaissance de son régime par la plupart des pays frères, dont plusieurs décident d'installer des représentations diplomatiques à Mascate. Il réussit a renouer, le 15 décembre, avec l'Arabie Saoudite, avec laquelle Oman avait rompu dix ans auparavant à la suite d'un conflit territorial.

La collaboration entre les deux pays s'étend, en mai 1972, au domaine militaire. En effet, inquiet de l'ampleur prise par la rébellion du Dhofar (à l'extrémité occidentale du sultanat d'Oman), le roi Fayçal prête main-forte au sultan Qabous pour liquider les maquisards, qui contrôlent les deux tiers de la province.

Accord avec les USA

Les États-Unis, de même, fournissent une aide multiforme au nouveau régime de Mascate, afin d'empêcher la subversion marxiste de s'étendre jusqu'aux richissimes émirats pétroliers du golfe Persique. En échange de cette assistance, le sultan Qabous accorde, en mai 1972, à une société américaine le privilège de créer une importante industrie de pêche et de conserverie, dont les activités — rapporte la presse du Proche-Orient — ne seraient pas exclusivement d'ordre commercial.

Influence de Moscou

Les stratèges du Pentagone s'inquiètent de l'amélioration des relations entre l'URSS et la République démocratique et populaire du Yémen (Aden), laquelle sert de relais aux maquisards du Dhofar. Ceux-ci recevraient une aide militaire de Moscou, comme semblent l'indiquer les articles élogieux paraissant dans la presse soviétique. Le soutien de l'URSS se serait accru après la fusion, en décembre 1971, de deux mouvements révolutionnaires du sultanat, l'un implanté dans la province septentrionale d'Oman — le Front national démocratique — et l'autre au Dhofar, le Front populaire de libération du golfe arabe occupé. Ce dernier, dont la tendance était nettement prochinoise, avalise certaines des thèses fondamentales du Front national démocratique, plutôt orienté vers Moscou. C'est ainsi que la nouvelle formation unifiée — qui a pris le nom de Front populaire pour la libération d'Oman et du golfe arabe — s'est prononcée en faveur de la lutte politique là où la guerre populaire se révélerait impossible ou inefficace.

Les rajustements introduits dans la tactique des révolutionnaires du sultanat ont coïncidé avec des revers qu'ils ont subis au Dhofar. Ceux-ci enregistrent de lourdes pertes à la suite d'une offensive lancée par la Sultan's Armed Forces (SAF), l'armée loyaliste dirigée et encadrée par des officiers britanniques. Cette dernière est parvenue à s'implanter aussi bien à l'est de la province rebelle qu'à l'ouest, sur les frontières de la République démocratique du Yémen, base de ravitaillement pour les maquisards du Dhofar.

Cependant, malgré ces succès, le sultan Qabous ne réussira vraisemblablement pas, estiment les observateurs, à assurer la pérennité de son régime avant la liquidation définitive de la rébellion et peut-être même du gouvernement marxisant du Yémen.

Syrie

6 450 000. 35. 2,8 %.
Économie. PNB (66) 214. Production (69) : G 151 ; A *105 ; I (68) 171. Énerg. (*69) : 477. C.E. (67) : 12 %.
Transports. (*69) : 96 M pass./km, 130 M t/km. (*69) : 31 100 + 16 000. (*69) : 179 925 000 pass./km.
Information. (67) : 4 quotidiens ; tirage global : 85 000. (60) : *260 000. (69) : *130 000. (67) : 55 000 fauteuils. (69) : 103 687.
Santé. (69) : 1 513.
Éducation. (68). Prim. : 813 225. Sec. et techn. : 257 745. Sup. : 35 005.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution provisoire de 1969, amendée le 17 février 1971. Président de la République : général Hafez Assad, élu le 12 mars 1971 ; succède à Ahmed El Khatib, nommé provisoirement après le coup d'État du 13 novembre 1970 qui renverse le président Nureddin al-Atassi. Président du Conseil : général Abdel Rahman Khlefawi.

Économie

Le régime modéré instauré en novembre 1970 par le général Hafez Assad se stabilise, voire se renforce, grâce à une politique systématique de libéralisation économique et politique.