Le sabotage, à trois reprises, de l'oléoduc de la Tapline par des fedayin, les 8, 14 et 23 septembre 1971, a réduit davantage les revenus en devises du royaume Hachémite. L'arrêt du trafic routier avec la Syrie (de juillet 1971 à février 1972) et l'Irak (de juillet à octobre 1971), l'interruption des échanges commerciaux avec l'Égypte à partir de mai-juin 1972, ont contribué à aggraver le marasme ainsi que le déficit de la balance commerciale (les importations se sont élevées en 1971 à 85 millions de dollars tandis que les exportations ont atteint à peine le chiffre de 12 millions). En dévaluant, le 13 mai, le dinar de 7,89 %, les autorités espèrent activer les ventes à l'étranger.

Aide américaine

Le gouvernement d'Amman (qui accroît ses dépenses militaires pour faire face aux pressions de ses voisins et au bellicisme des Palestiniens) éprouve des difficultés à combler le déficit du budget de l'État, qui s'élève à plus de 20 millions de dollars.

Le gouvernement américain lui vient en aide en lui offrant, le 22 janvier, 15 millions de dollars. La visite qu'effectue le roi Hussein, fin mars, aux États-Unis se révèle rentable. Le président Nixon s'engage à doter l'armée de l'air jordanienne de 24 chasseurs-bombardiers Northrop F5, sans compter le matériel militaire (d'une valeur de 50 millions de dollars) qui sera livré au cours de l'année fiscale 1972-73.

En revanche, le chef de l'exécutif américain s'abstient de donner une caution publique au plan Hussein, que le souverain expose dans de multiples déclarations aux journaux, à la radio et à la télévision.

L'Union soviétique évite, pour sa part, de condamner officiellement le projet de fédération du souverain — critiqué, il est vrai, par la presse de Moscou — tout en essayant d'améliorer ses relations avec le royaume hachémite. Le 22 mai, un accord culturel et de coopération technique est signé entre les deux pays.

Autoritarisme

Les démêlés du roi Hussein avec les États arabes et les organisations de fedayin, la stagnation de l'économie, le malaise social entretiennent un mécontentement diffus dans la population, dont la moitié environ est d'origine palestinienne.

Le souverain est dès lors obligé d'accentuer le caractère autoritaire de son régime. Le 7 septembre, il fonde un parti unique qui prend le nom d'Union nationale de Jordanie, tandis que sont renforcées les mesures restrictives visant les formations politiques interdites, en particulier contre les baasistes et les nassériens. Le 24 novembre, le général Machour Hadissa, ancien chef de l'état-major, est assigné à résidence. Il avait été limogé à la veille de la guerre civile de septembre 1970 pour avoir prôné une attitude conciliante à l'égard des organisations palestiniennes.

L'assassinat par des fedayin du Premier ministre Wasfi Tall, le 28 novembre 1971, alors que ce dernier se trouvait au Caire, suscite une répression accrue contre tous les éléments suspects. Le roi Hussein désigne à la tête du gouvernement Ahmed Laouzi, un homme qui lui est entièrement dévoué.

Complots

Des rumeurs circulent concernant l'éventualité d'un coup d'État. Le 16 décembre, le général Saleh el-Kourdi, commandant des forces aériennes, est destitué sans raison apparente. Le 10 mars, le souverain confie à l'un de ses proches, le général Zaid ben Chaker, le commandement de l'état-major général tandis que des officiers supérieurs sont mutés.

Les organisations palestiniennes, qui compteraient des partisans au sein de l'armée hachémite, proclament leur volonté unanime de renverser le régime du roi Hussein. Le 1er avril, El Fath annonce qu'elle lancera des raids de commandos à l'intérieur du royaume. Le Congrès populaire palestinien, réuni au Caire, recommande, le 11 avril, l'exclusion de la Ligue arabe de la Jordanie et la création d'un tribunal populaire qui jugerait le roi Hussein pour haute trahison. Cependant, la crise qui éclate en juin entre les fedayin et le gouvernement libanais paraît avoir comme effet d'atténuer les pressions exercées sur le royaume hachémite.

Koweit

830 000. 52. 6,6 %.
Économie. PNB (68) 4 113. Énerg. (**69) : 12 588.
Transports. (*69) : 120 700 + 36 600.  : 592 000 tjb. (*69) : 449 409 pass./km.
Information. (68) : 5 quotidiens ; tirage global : 28 000. (69) : *102 000. (68) : *100 000. (69) : 11 300 fauteuils ; fréquentation : 3,8 M. (69) : 57 973.
Santé. (69) : 685.
Éducation. (68). Prim. : 54 377. Sec. et techn. : 53 586. Sup. : 1 320.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : émir Sabah. Premier ministre : émir Jaber El Ahmed.

Laos

3 030 000. 13. 2,4 %.
Économie. PNB (63) 67. Énerg. (*69) : 54.
Transports. (*69) : 11 400 + 2 900. (*69) : 22 810 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage global : 8 000. (61) : *20 000. (67) : 3 500 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (69) : 1 813.
Santé. (69) : 55.
Éducation. (68). Prim. : 205 268. Sec. et techn. : 11 317. Sup. : 542.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père Sisavang Vong, décédé. Premier ministre : prince Souvanna Phouma. Vice-Premiers : prince Souphanouvong (Pathet Lao) et Leuam Insisiengmay (neutraliste).

Liban

2 870 000. 277. 2,5 %.
Économie. PNB (67) 491. Énerg. (*69) : 689. C.E. (67) : 9 %.
Transports. (*69) : 7 M pass./km, 24 M t/km. (*69) : 129 700 + 16 200. (*69) : 721 583 000 pass./km.
Information. (65) : *37 quotidiens. (69) : *590 000. (68) : *375 000. (65) : 97 700 fauteuils ; fréquentation : 32,7 M. (69) : 150 370.
Santé. (67) : 2 042.
Éducation. (68). Prim. : 425 840. Sec. et techn. : 134 724. Sup. : 33 587.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République (traditionnellement chrétien maronite) : Soliman Frangié, élu le 17 août 1970 ; succède à Charles Helou. Premier ministre (traditionnellement musulman sunnite) : Saeb Salam.

Conflits

Pour mettre un terme aux mouvements sociaux qui agitent le pays depuis quelques mois, le gouvernement tente de satisfaire les classes défavorisées, ce qui provoque le mécontentement de certains milieux d'affaires. Le 16 septembre 1971, les tarifs douaniers sur quelque 500 articles de luxe sont relevés de 10 à 100 %.