Les trois communistes membres du gouvernement ne le quittent pas pour autant. Les syndicats continuent à appuyer le régime, mais exigent des réformes plus radicales. Le 25 mai 1970, le général Nimary annonce la nationalisation de tous les établissements bancaires soudanais et étrangers (sept, au total), ainsi que celle de quatre groupes de sociétés britanniques qui monopolisent le commerce extérieur. L'ensemble des compagnies d'assurances sont sommées de cesser toute activité. Quelques jours plus tard, vingt-cinq établissements d'importance secondaire sont confisqués par l'État.

Le 17 juin, les sociétés privées exportatrices de coton sont nationalisées et remplacées par quatre compagnies sous contrôle gouvernemental.

Ces mesures ainsi que la collaboration, de plus en plus étroite, avec les États communistes suscitent l'appréhension d'officiers nationalistes. Après la reconnaissance, le 27 mai 1969, de l'Allemagne de l'Est, Pankow et Khartoum concluent plusieurs accords dans les domaines financier, économique, technique et culturel. En juillet, l'URSS accepte de livrer des escadrilles de Mig et divers types de matériel militaire. Début août, une importante mission soviétique se rend au Soudan et, à l'issue d'un séjour de quatre semaines, établit un volumineux rapport sur les moyens de développer l'économie du pays. La visite qu'entreprend en novembre à Moscou le général Nimary est particulièrement fructueuse. Le gouvernement soviétique s'engage à acheter du coton pour 15 millions de livres sterling et à financer divers projets économiques.

Cependant, la guerre contre les séparatistes dans les trois provinces du Sud se poursuit. La proclamation du 8 juin 1969 offrant l'autonomie aux populations méridionales et l'amnistie aux rebelles est rejetée par ces derniers, qui l'ont interprétée comme une manœuvre des Nordistes destinée à perpétuer leur domination.

Swaziland

395 000. 23. 2,9 %.
Économie. PNB (66) 178. Production (66) : A 37 % + I 31 % + S 32 %.
Information. (67) : *11 000. (67) : 900 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (67) : 3 850.
Santé (65). 50.
Éducation (67). Prim. : 59 287. Sec. et techn. : *4 100. Sup. (68) : 69.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968. Chef de l'État : roi Sobhuza II ; règne depuis 1921. Premier ministre : prince Makhosini Dlamini.

Tanzanie

12 926 000. 13. 2,9 %.
Économie. PNB (66) 67. Production (67) : A 52 % + I 13 % + S 35 %. Énerg. (67) : 68. C.E. (67) : 26 %.
Transports. (66) : 36 000 + 11 500. (*67) : 184 386 000 pass./km.
Information. (62) : 7 quotidiens ; tirage global : 32 000. (67) : *138 000. (60) : 14 500 fauteuils ; fréquentation : 5 M. (67) : 29 282.
Santé (66). 714.
Éducation (66). Prim. : 740 391. Sec. et techn. : 28 858. Sup. (65) : 440.
Institutions. République de Tanzanie, proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, élu le 30 septembre 1965. Premier vice-président : Abeid Amani Karume.

Tchad

3 460 000. 3. 1,5 %.
Économie. PNB (65) 72. Énerg. (67) : 16. C.E. (63) : 11 %.
Transports. (*67) : *3 100 + *5 800. (*67) : 61 074 000 pass./km.
Information. (65) : 1 quotidien ; tirage : 1 500. (67) : *35 000. (66) : 8 700 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (67) : 3 841.
Santé (64). 45.
Éducation (66). Prim. : 172 485. Sec. et techn. : 9 089.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Président de la République et président du Conseil : François Tombalbaye, réélu le 15 juin 1969.

Paris au secours du régime

Le gouvernement de François Tombalbaye doit faire face à un mouvement de rébellion qui n'a cessé de s'amplifier jusqu'au début de 1970. Diverses jacqueries, réactions spontanées de paysans protestant contre les exactions de percepteurs ou d'administrateurs, s'étendent ; le Front de libération nationale du Tchad (FROLINA), installé à l'étranger, s'efforce de coordonner l'action des différents groupes. Sollicité d'intervenir, en application des accords de coopération franco-tchadiens signés au moment de l'accession du Tchad à l'indépendance le gouvernement français aide François Tombalbaye à rétablir l'ordre dans son pays.

Nord contre Sud

Depuis septembre 1963, date de la découverte d'un complot antigouvernemental à Fort-Lamy, l'autorité du chef de l'État est contestée par une partie des élites nationales. Dans la capitale se développe de façon plus ou moins clandestine un courant d'opposition au régime.