L'hospitalisation à Paris, en janvier 1970, de Philibert Tsiranana (transporté d'urgence de Yaoundé, où il assistait à la conférence au sommet de l'OCAM) domine toute la vie politique malgache. Victime d'une hémiplégie, le chef de l'État ne se remet que lentement et son séjour en France se prolonge. Il regagne Madagascar au mois de mai.

L'intérim présidentiel est assuré, selon les dispositions constitutionnelles, par Calvin Tsiebo, vice-président du gouvernement. En fait, Jacques Rabemananjara, ministre des Affaires étrangères, et André Resempa, ministre de l'Intérieur et secrétaire général du parti gouvernemental, jouent un rôle important dans la conduite des affaires de l'État. Officiellement, les deux hommes travaillent en parfaite harmonie. Ils entendent accréditer cette thèse. En réalité, chacun a des partisans qui le poussent à s'assurer de la succession de Ph. Tsiranana.

L'absence prolongée du président est ressentie d'autant plus vivement que l'opposition malgache ne désarme pas. En septembre 1969, elle a obtenu que le gouvernement mette autoritairement fin au monopole des Grands Moulins de Dakar, dont les exigences avaient provoqué de nombreuses protestations. Le président Tsiranana avait été personnellement désavoué dans cette affaire, ainsi que J. Rabemananjara. En effet, le gouvernement avait consenti d'importants privilèges au groupe des Grands Moulins, contre promesse de l'exploitation de la forêt malgache pendant un quart de siècle.

En décembre 1969, le chef de l'État avait dissout le gouvernement et constitué un nouveau cabinet dans lequel il avait conservé ses principaux ministres. Calvin Tsiebo devenait coordinateur de l'action gouvernementale. D'autre part, aux élections municipales de décembre, l'opposition avait gagné un certain nombre de sièges dans la capitale et dans la banlieue. Enfin, le rapprochement entre Tananarive et Pretoria était de plus en plus sévèrement critiqué au sein du parti gouvernemental. Dicté par des préoccupations économiques, ce rapprochement s'est traduit par un certain nombre d'initiatives.

Tous ces éléments, auxquels vient s'ajouter la persistance de sérieuses difficultés économiques, nécessitent un ferme exercice du pouvoir. La maladie du président contribue, au contraire, à faire peser un lourd climat d'incertitude.

Malawi

4 285 000. 38. 2,4 %.
Économie. PNB (67) 51. Production (65) : A 56 % + I 12 % + S 32 %. Énerg. (67) : 48. C.E. (67) : 27 %.
Transports. (*67) : 176 M t/km. (*67) : 8 400 + 5 900. (*67) : 15 643 000 pass./km.
Information. (66) : *85 000. (65) : 1 900 fauteuils. (67) : 9 127.
Santé (65). 80.
Éducation (66). Prim. : 286 753. Sec. et techn. : 8 954. Sup. : 326.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

4 787 000. 4. 1,9 %.
Économie. PNB (63) 75. Énerg. (67) : 22. C.E. (63) : 3 %.
Transports. (*67) : 66 M pass./km, 116 M t/km. (*67) : 4 500 + 4 900. (*67) : 47 981 000 pass./km.
Information. (66) : 2 quotidiens ; tirage global : 3 000. (67) : 30 000. (63) : 16 200 fauteuils ; fréquentation : 3,7 M. (67) : 4 640.
Santé (65). 93.
Éducation (65). Prim. : 161 605. Sec. et techn. : 3 176. Sup. : 222.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa Traoré ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Maroc

15 050 000. 33. 2,8 %.
Économie. PNB (67) 191. Production (65) : A 32 % + I 27 % + S 40 %. Énerg. (67) : 178. C.E. (67) : 16 %.
Transports. (*67) : 408 M pass./km, 2 334 M t/km. (*67) : 178 400 + 70 900.  : 70 000 tjb. (*67) : 266 090 000 pass./km.
Information. (66) : 9 quotidiens ; tirage global : 197 000. (67) : 800 000. (67) : *61 000. (66) : 107 700 fauteuils ; fréquentation : 18,2 M. (67) : 144 863.
Santé (65). 1 099.
Éducation (65). Prim. : 1 124 078. Sec. et techn. : 184 927. Sup. : 8 535.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1962. Souverain : roi Hassan II ; succède, le 3 mars 1961, à son père Mohammed V, décédé. Premier ministre : Dr Ahmed Laraki.

Difficultés sur le plan intérieur

Tout en poursuivant une politique d'ouverture et de normalisation à l'égard des pays étrangers, Hassan II tente d'assainir la situation intérieure, sans atteindre toujours ses objectifs. L'arrestation, le 18 août 1969, de deux dirigeants du Parti de la libération et du socialisme (PLS), Ali Yata et Chouaib Rifi, leur condamnation à des peines de prison, le 19 septembre, ainsi que la mise hors la loi de leur formation, considérée comme un paravent au parti communiste interdit, suscitent un certain malaise dans les milieux de l'opposition. Le 5 septembre, l'Union nationale des forces populaires (UNFP) et le parti de l'Istiqlal décident de boycotter les élections communales en arguant « l'absence de toute garantie démocratique ». Le 3 octobre, 82,79 % des électeurs votent pour des candidats étiquetés neutres qui passent pour être favorables au gouvernement. Le 13 octobre, l'Istiqlal demande l'annulation de la consultation pour falsification. Le 24 octobre, les directeurs des deux quotidiens de l'Istiqlal sont arrêtés pour avoir publié un commentaire jugé injurieux pour le trône.