L'aggravation des tensions et la multiplication des incidents sanglants avec l'Angola ont conduit les Sud-Africains à accepter en décembre la création d'une zone démilitarisée de 50 kilomètres de part et d'autre de la frontière. En Namibie, où l'administrateur Steyn a été remplacé en août par Gerrit Viljoen, universitaire réputé Verligte, la situation reste explosive. Avec le Zimbabwe, en revanche, en dépit de la victoire électorale de Robert Mugabe et du retrait des troupes sud-africaines, les rapports sont moins tendus qu'on aurait pu le redouter.

Grâce à la poursuite de la hausse spectaculaire des cours de l'or, minerai dont l'Afrique du Sud produit annuellement plus de 700 t, les réserves en or et en devises dépassent, à la fin de 1979, cinq milliards de dollars. Les profits tirés des exportations de diamants sont également considérables, le prix de vente ayant augmenté de 25 % en un an et la seule De Beers produisant annuellement 12 millions de carats. Le commerce ne cesse de se développer avec le monde entier, notamment avec le Japon, premier acheteur de charbon (avant la France), qui couvre également, grâce à l'Afrique du Sud, le tiers de ses besoins en manganèse et en amiante, et s'y approvisionne en chrome rhodésien.

Algérie

Alger. 18 510 000. 8. *3,2 %.
Économie. PIB (76) : 954. Productions (76) : A 8 + I 52 + S 40. Énerg. (76) : 729. CE (76) : 33 %.
Transports. (*77) : 1 506 M pass./km, 1 940 Mt/km. (75) : 286 100 + 154 700.  : 1 152 000 tjb. (77) : 1 301 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens ; tirage global : 285 000. (76) : *3 000 000. (76) : 525 000. (75) : 190 000 fauteuils ; fréquentation : 45 M. (77) : 298 000.
Santé. (76) : 3 475.
Éducation. (76). Prim. : 2 785 264. Sec. et techn. : 615 267. Sup. : 52 424.
Armée.  : 88 800.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962, qui devient République démocratique et populaire avec la nouvelle Constitution approuvée par référendum (19 nov. 1976) et révisée en juin 1979. Président de la République : Chadli Bendjedid, élu le 7 février 1979 ; succède à Houan Boumediene, décédé. Premier ministre : Mohamed Ben Ahmed Abdelghani.

La bataille du gaz et la contestation kabyle bloquent la libéralisation

On pouvait craindre, après la mort de Boumediene (Journal de l'année 1978-79), une succession difficile. Pourtant la transition se fait dans le calme et les tensions s'éliminent, sans heurts trop violents. Certes, quelques responsables du régime précédent sont écartés, comme Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères pendant quatorze ans, ou Abdesselam Beladi, qui fut le père de l'économie algérienne. Mais le nouveau président, Chadli Bendjedid s'impose et gouverne.

Une modification de la Constitution, le 30 juin 1979, n'entame en rien ses pouvoirs. Le congrès extraordinaire du FLN, réuni un an plus tard, lui confère des prérogatives accrues « pour remettre de l'ordre dans le pays ». Le nouveau bureau politique du FLN sera désormais responsable devant le chef de l'État. Pragmatique, modéré, Chadli Bendjedid inaugure son règne par des mesures d'ouverture politique. La plus spectaculaire est l'annonce, en juillet 1979, de la libération prochaine d'Ahmed Ben Bella, chef historique du FLN, premier président algérien, renversé par le coup d'État du colonel Boumediene en 1965 et qui, depuis lors, est devenu « le plus vieux prisonnier politique non jugé du monde ».

Certes, cette libération se fait à petits pas : Ahmed Ben Bella est d'abord assigné à résidence à M'sila, dans le Sud algérien, et il ne peut recevoir aucun journaliste. Mais elle marque bien la volonté de renforcer l'union nationale et de cimenter définitivement le pays en oubliant les querelles du passé. Il le faut, si l'Algérie entend mener à bien les deux tâches qu'elle s'est désormais assignées ; restructurer l'économie et renouer avec la France sa coopération.

Pause

On s'aperçoit en effet que le développement économique, mené à vive allure et tout entier tourné vers l'industrialisation, comporte des lacunes et des déséquilibres. Dans les grandes villes, notamment Alger, les problèmes d'environnement, de développement, d'hygiène et de sécurité sont devenus aigus.