Il est évident qu'en Tunisie même le mécontentement subsiste et que les séquelles du 26 janvier 1978 ne sont pas effacées. De plus, l'armée tunisienne s'est révélée trop faible en hommes et en matériel, incapable de faire face à l'événement sans assistance extérieure. Il est donc décidé de la renforcer, d'augmenter le budget militaire et de commander de nouveaux armements, notamment américains.

Mais on note aussi que cette armée vient, pour la troisième fois en trois ans, d'intervenir dans la vie politique. En 1977, à Ksar Ehlal, elle a réprimé une grève. En 1978, à Tunis, elle a réprimé une émeute. Aujourd'hui, à Gafsa, elle a difficilement jugulé une grave insurrection.

Exécutions

Cette crainte devient plus vive lorsque le Premier ministre Hedi Nouira est brusquement hospitalisé à Paris, le 26 février 1980, pour un infarctus cérébral. Le président nomme alors Mohamed Mzali comme successeur d'Hedi Nouira. Né en 1925 à Monastir, licencié en philosophie, plusieurs fois ministre (notamment de la Jeunesse et de l'Éducation nationale), cet ancien professeur est partisan d'un certain retour à l'authenticité musulmane, sans pour autant renier la culture occidentale. Sera-t-il l'homme de la réconciliation nationale ?

Avant d'en arriver là, le régime règle ses comptes : le 19 mars, la peine de mort est requise contre 34 rebelles (sur 60 inculpés) arrêtés les armes à la main. Le verdict est lourd : 13 condamnés à mort (plus 2 par contumace), dont Bourguiba refuse la grâce ; ils sont pendus le 17 avril 1980. Ces exécutions suscitent de nombreuses protestations, notamment en France, mais le gouvernement tunisien rappelle que l'attaque de Gafsa a fait 48 morts — 24 militaires, 21 civils et 3 assaillants.

Après cet épilogue dramatique d'un événement sanglant, la politique reprend un cours plus calme. Les opposants démocrates, qui avaient manifesté leur solidarité avec Bourguiba lors de cette attaque étrangère, sont réintégrés dans le parti destourien.

Trois ministres qui avaient démissionné après les émeutes de janvier 1978 (Mongi Kooli, Abdelaziz Lassram et Moncef Bel Hadj Amor) reprennent des postes, le 24 avril, dans le nouveau gouvernement Mzali. Signe de détente ? Plutôt un resserrement des rangs devant un péril extérieur. Car, entre une Libye agressive et une Algérie dont l'amitié semble suspecte, la Tunisie désormais ne se sent plus très en sécurité.

Zaïre

Kinshasa. 27 750 000. 12. *2,8 %.
Économie. PIB (75) : 148. Productions (75) : A 19 + I 28 + S 53. Énerg. (76) : 62. CE (75) : 23 %.
Transports. (76) : 467 M pass./km, 2 203 Mt/km. (74) : 84 800 + 76 400.  : 110 000 tjb. (77) : 371 M pass./km.
Information. (74) : 11 quotidiens. (74) : *2 448 000. (76) : *7 000. (74) : 23 400 fauteuils ; fréquentation : 1,7 M. (76) : 48 000.
Santé. (73) : 818.
Éducation. (74). Prim. : 3 429 076. Sec. et techn. : 446 067. Sup. : 21 021.
Armée.  : 20 500.
Institutions. État indépendant le 30 juin 1960. République présidentielle. Constitution de 1967, amendée en 1970. Président de la République et chef de l'exécutif : lieutenant général Mobutu Sese Seko, élu pour un troisième mandat le 3 décembre 1977. Premier ministre : Boliko Lokonga.

Zambie

Lusaka. 5 470 000. 8. 3,2 %
Économie. PIB (76) : 523. Productions (76) : A 13 + I 44 + S 43. Énerg. (76) : 548. CE (76) : 39 %.
Transports. (76) : 93 500 + 78 400. (77) : 446 M pass./km.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 106 000. (76) : *110 000. (76) : *25 000. (71) : 13 400 fauteuils. (77) : 53 000.
Santé. (75) : 472.
Éducation. (75). Prim. : 872 392. Sec. et techn. :*75 000. Sup. : 8 403.
Armée.  : 14 300.
Institutions. République indépendante proclamée le 24 octobre 1964. Nouvelle Constitution du 31 mai 1973, de type présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Kenneth D. Kaunda, réélu pour la 4e fois le 12 décembre 1978. Premier ministre : Daniel Lisulo.

Zimbabwe

Salisbury. 6 930 000. 18. 3,5 %.
Économie. PIB (77) : 530. Productions (77) : A 15 + I 32 + S 53. Énerg. (76) : 634. CE (73) : 25 %.
Transports. (*77) : 5 048 Mt/km. (*74) : 180 000 + 70 000.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : 116 000. (76) : *255 000. (76) : *72 000. (71) : 51 000 fauteuils. (76) : 190 000.
Santé. (76) : 919.
Armée.  : 21 500.
Institutions. L'indépendance est proclamée le 18 avril 1980, après l'avoir été unilatéralement le 11 novembre 1965 par Ian Smith. République. Chef de l'État : Révérend Canaan Banana, élu le 11 avril 1980 ; succède à Josiah Gumede. Premier ministre : Robert Mugabe.

Mugabe ne rejette pas la coopération avec l'Occident

Vendredi 18 avril 1980, à 0 heure, l'ancienne colonie britannique de Rhodésie accède à l'indépendance sous le nom de Zimbabwe, en présence du prince de Galles et d'une dizaine de chefs d'État. Des incidents mineurs endeuillent l'événement, deux grenades explosent dans les faubourgs noirs de Salisbury.