Radio-Accra annonce, le 29 septembre, la mise à la retraite d'office du capitaine Rawlings, justifiant cette mesure par le fait que son maintien dans l'armée « était incompatible avec le fait d'avoir été chef de l'État ». Le 9 janvier 1980, Jerry Rawlings démissionne « pour motifs personnels » du Conseil d'État, organe consultatif. L'ère des règlements de compte sanglants semble terminée. Dès juillet 1979, J. Rawlings avait lui-même annoncé que, « dans le respect des droits de l'homme, il n'y aurait plus d'exécutions au Ghana » — propos tenus après une épuration au cours de laquelle avaient été fusillés deux anciens chefs d'État.

C'est effectivement de mort naturelle que décède l'ancien président Edouard Akuffo-Addo, chassé du pouvoir le 13 janvier 1972 par le colonel Acheampong (Journal de l'année 1971-72). Quant aux diverses personnalités civiles ou militaires jugées pour corruption en juillet, août et octobre 1979, elles sont frappées de lourdes peines d'emprisonnement, mais échappent aux pelotons d'exécution.

Le pays a du mal à retrouver la sérénité, comme en témoigne une série d'arrestations pour complot opérées à la fin du premier trimestre 1980.

Guinée

Conakry. 4 760 000. 20. *2,5 %.
Économie. PIB (75) : 164. Énerg. (76) : 93.
Transports. (72) : 10 200 + 10 800. (77) : 10 M pass./km.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 5 000. (76) : *120 000. (77) : 10 000.
Santé. (76) : 277.
Éducation. (71). Prim. : 169 132. Sec. et techn. :*70 000.
Armée.  : 8 650.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et Premier ministre : Sékou Touré, réélu pour un troisième mandat le 27 décembre 1974.

Guinée-Bissau

Bissau 550 000. 15. *1,6 %.
Économie. PIB (75) : 335. Énerg. (76) : 58. CE (75) : 4 %.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (76) : 11 000. (72) : 3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 3 000.
Santé. (76) : 74.
Éducation. (76). Prim. : 83 781. Sec. et techn. :*3 000.
Armée.  : 6 100.
Institutions. Indépendance proclamée le 24 septembre 1973 par l'Assemblée nationale populaire (ancien territoire portugais). Constitution de 1973. Chef de l'État : Luis de Almeida Cabrai, réélu le 13 mars 1977.

Guinée équatoriale

Malabo. 350 000. 13. *1,8 %.
Économie. PIB (75) : 360. Énerg. (76) : 94.
Information. (76) : *80 000.
Santé. (75) : 5.
Éducation. Prim. (73) : 35 977. Sec. et techn. (75) : 4 523.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Nouvelle Constitution de 1973. Président du Conseil militaire suprême, mis en place après le coup d'État du 3 août 1979 qui renverse Francisco Macias Nguema : lieutenant-colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Vice-président : capitaine Eulogio Eyo Riqueza.

Fin de la dictature sanglante de Macias Nguema

Le lieutenant-colonel Obiang Nguema Mbasogo s'empare du pouvoir à Malabo, dans la soirée du 3 août 1979, mettant fin, quatre mois après l'éviction du maréchal Idi Amin Dada à Kampala (Journal de l'année 1978-79), à l'une des dictatures les plus sanglantes et les plus honnies d'Afrique noire. Réfugié dans son village natal de Mongomo, à proximité de la frontière gabonaise, le président déchu, Francisco Macias Nguema, mégalomane meurtrier pourtant unanimement détesté, résiste pendant plusieurs jours grâce à sa garde personnelle. Il ne sera arrêté que le 18 août, après des combats acharnés qui ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de personnes.

C'est une junte — le Conseil militaire suprême — qui assure la conduite des affaires publiques, présidée par l'auteur du coup d'État, qui fut lui-même étroitement mêlé aux événements de l'ancien régime. Les nouveaux dirigeants doivent faire face à des difficultés considérables, explicables par le fait que l'économie nationale, autrefois basée sur l'exportation du cacao et du bois, est absolument exsangue et par le fait que le tiers de la population équato-guinéenne a cherché refuge à l'étranger — au Nigeria, au Cameroun et au Gabon notamment.

Procès

Accusé de « génocide », l'ancien président Macias Nguema, auquel ses juges reprochent l'assassinat de 80 000 personnes, comparaît le 24 septembre devant une cour martiale, qui siège à Malabo sous la protection d'une centaine de soldats marocains qui ont été appelés en renfort par la junte, par crainte de troubles et pour déjouer un éventuel attentat contre l'ancien dictateur. Condamné à mort le 29 septembre, Francisco Macias Nguema est fusillé le jour même, avec six de ses principaux collaborateurs, onze ans jour pour jour après son accession à la magistrature suprême.