Plusieurs initiatives diplomatiques françaises n'ont pas été appréciées à Dakar : l'asile politique accordé, à Neauphle-le-Château, à l'imam Khomeiny ; le rapprochement esquissé entre la France et l'Angola (État que le Sénégal est toujours le seul pays d'Afrique à ne pas avoir reconnu à cause du maintien du corps expéditionnaire soviéto-cubain à Luanda) ; l'attitude de Paris dans le conflit saharien estimée trop conciliante à l'égard d'Alger ; les réticences françaises manifestées à l'égard du projet senghorien de Commonwealth à la française, notamment lors de la septième conférence franco-africaine de Nice (9 et 10 mai 1980).

Cependant, les déceptions passagères et les manifestations de mauvaise humeur ne changent rien à la poursuite d'une étroite coopération. En octobre 1979, Robert Galley, ministre de la Coopération, annonce que l'aide bilatérale passera de 540 à 600 millions en 1980. En décembre, le général Méry participe à des manœuvres franco-sénégalaises baptisées Ndiambour II. En novembre, Léopold Sédar Senghor a été fait docteur honoris causa de l'université de Nancy-II. Le président sénégalais reçoit, en février 1980, à Dakar, Jacques Chirac à l'occasion du Congrès de l'Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement et entièrement de langue française. L. Senghor est reçu à l'Elysée, en avril 1980, avec son homologue malien. Les deux chefs d'État, qui, en décembre 1979, avaient posé ensemble la première pierre du barrage de Diama, essaient d'obtenir de la France un accroissement de son aide pour la réalisation de cet ensemble.

Leadership

L. Senghor reste l'un des porte-parole les plus écoutés de l'Afrique modérée. C'est grâce à son action que la Commission des juristes africains, dont la constitution avait été décidée au sixième sommet franco-africain de Kigali, a contribué à mettre fin au règne sanguinaire de Bokassa Ier à Bangui. Tout en comprenant les aspirations des Noirs mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal, il s'attache à calmer leur agitation et apaiser leurs impatiences vis-à-vis des dirigeants de Nouakchott. L. Senghor se rend en visite en Guinée-Bissau et reçoit à Dakar Sékou Touré, pour la première fois depuis 1963.

À la Tricontinentale de La Havane, en septembre 1979, les Sénégalais se rangent dans les rangs de la majorité silencieuse et refusent d'épouser les thèses castristes. Bien que restant le seul État d'Afrique à ne pas avoir reconnu le gouvernement de Luanda, le Sénégal refuse cependant d'accorder le bénéfice du droit d'asile à l'opposant angolais Holden Roberto. Enfin, le bureau de l'OLP à Dakar obtient un statut diplomatique en avril 1980.

Seychelles

Victoria. 60 000. 154. *2,5 %.
Économie. PIB (77) : 1 052. Productions (77) : A 14 + I 15 + S 71. Énerg. (76) : 570. CE (75) : 15 %.
Transports. (*77) : 3 000 + 900.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 3 500. (76) : *17 000. (75) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M. (77) : 4 000.
Santé. (75) : 21. Mté inf. (77) : 43,2.
Éducation. (76). Prim. : 9 950. Sec. et techn. : *3 200. Sup. : 142.
Institutions. État indépendant le 28 juin 1976 (ancienne colonie britannique). République instaurée en novembre 1970. La nouvelle Constitution, adoptée le 26 mars 1979, crée un État socialiste de régime présidentiel ; parti unique. Président de la République : France Albert René, après le coup d'État du 5 juin 1977 qui renverse James Mancham ; il est confirmé dans ses fonctions de chef d'État par les élections du 26 juin 1979.

Sierra Leone

Freetown. 3 470 000. 49. *2,4 %.
Économie. PIB (76) : 214. Productions (76) : A 38 + I 20 + S 42. Énerg. (76) : 112. CE (76) : 17 %.
Transports. (76) : 18 900 + 6 300.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 30 000. (75) : *62 000. (76) : *8 500. (76) : 15 000.
Santé. (70) : 149.
Éducation. (75). Prim. : 205 910. Sec. et techn. : 50 478. Sup. : 1 642.
Armée.  : 3 000.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. Le 12 juin 1978, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Stevens, réélu le 26 mars 1976.

Somalie

Mogadiscio. 5 000 000. 8. 2,7 %.
Économie. PIB (75) : 115. Énerg. (76) : 47. CE (75) : 18 %.
Transports. (72) : 8 000 + 8 000.  : 73 000 tjb. (77) : 12 M pass./km.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 4 000. (76) : *69 000. (70) : 23 000 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (70) : 5 000.
Santé. (73) : 193.
Éducation. (76). Prim. 229 030. Sec. et techn. : 12 389. Sup. (75) : 2 040.
Armée.  : 46 500.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Nouvelle Constitution adoptée le 25 août 1979. Président de la République et secrétaire général du Parti socialiste révolutionnaire : Mohammed Ziyad Barre, mis en place par le coup d'État du 21 octobre 1969 et confirmé dans ses fonctions par l'élection du 26 janvier 1980 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

Réfugiés

À l'issue d'élections générales qui se déroulent le 30 décembre, un nouveau Parlement de 171 membres (dont 20 militaires) est mis en place. Pour ces élections, qui sont les premières depuis la prise du pouvoir par l'armée en octobre 1969, tous les candidats appartiennent au Parti socialiste révolutionnaire, seul autorisé. Réélu président de la République à l'unanimité par la nouvelle Assemblée, le général Syaad Barre prête serment le 26 janvier 1980 et forme un nouveau gouvernement le 7 février. Ce dernier compte 12 nouveaux venus, mais la majorité des portefeuilles reste entre les mains des militaires, dont celui de la Défense, détenu par le général Mohamed Ali Samantar.