– La deuxième attaque sahraouie, en octobre 1979, est dirigée contre Smara (Sahara occidental) et contre la garnison marocaine de Zag. Pour la première fois, le Maroc engage des Mirage F 1, mais les Sahraouis, en face, mènent une vraie guerre avec blindés lourds, missiles SAM et des effectifs allant de 2 000 à 5 000 hommes. La stratégie a changé : il ne s'agit plus cette fois de guérilla, mais d'assauts contre des places fortes marocaines importantes. À Smara, on parle de 1 050 morts sahraouis selon Rabat, de 1 269 morts marocains selon le Polisario. C'est alors que le gouvernement français décide d'envoyer un contingent pour protéger la Mauritanie et les mines de Zouerate.

– Rabat lance, début novembre, une contre-offensive — baptisée Ouhoud — à partir de Bou Craa, à l'est d'El Aioun, en direction de la frontière algérienne. Mais le Polisario réagit et, si on l'en croit, détruit deux stations de transport de phosphate à Bou Craa. La guerre se poursuit pour dégager la base marocaine de Zag et de très violents affrontements se déroulent : au sud de l'oued Draa, en décembre ; contre Akka, en janvier ; contre la ville de Boudjour, sur la côte atlantique du Sahara, en février.

À Monrovia, le Maroc refuse de participer à une nouvelle réunion des Sages de l'OUA, pressentant sans doute que ceux-ci vont lui demander une fois de plus de retirer ses troupes d'une partie au moins (l'ex-partie mauritanienne) du Sahara Hassan riposte en accusant l'URSS d'armer le Polisario par Libye interposée, la direction tactique étant assurée sur le terrain par des Cubains. On voit poindre une menace d'internationalisation du conflit.

– C'est une véritable guerre qui se déroule du 1er au 11 mars sur l'oued Draa, sur un front de 120 km de long. Les divisions marocaines Ouhoud et Zellaka — fortes de plusieurs milliers d'hommes — subissent d'importantes défaites. Le Polisario n'annonce pas ses pertes, mais, bien qu'un bilan soit impossible à établir (chaque partie gonflant ses chiffres), il est certain que la guerre des sables n'a jamais connu un aussi violent, long et sanglant combat. Le moral des troupes marocaines semble bas.

Le roi lui-même est contesté dans son propre pays en tant que chef militaire. Le Maroc prépare sa contre-offensive. Après l'échec des médiations tunisienne, palestinienne et saoudienne, toutes les chances de négociations paraissent s'être évanouies.

Rwanda

Kigali. 4 510 000. 175 *2,5 %.
Économie. PIB (76) : 155. Productions (76) : A 49 + I 19 + S 32. Énerg. (76) : 17. CE (76) : 13 %.
Transports. (75) : 6 500 + 4 800.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (76) : *70 000. (75) : 1 000 fauteuils ; fréquentation 0,1 M. (77) : 4 000.
Santé. (76) : 109. Mté inf. (70) : *127.
Éducation. (76). Prim. : 434 150. Sec. et techn. : 12 570. Sup. (75) : 1 108.
Armée.  : 3 750.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Nouvelle Constitution promulguée le 17 décembre 1978. Chef de l'État et de l'exécutif : général Juvenal Habyarimana, réélu pour 5 ans, le 24 décembre 1978.

São Tomé et Principe

São Tomé. 80 000. 82. *1,6 %
Économie. PIB (74) : 361. Énerg. (76) : 139.
Transports. (73) : 1 600 + 400.
Information. (76) : *20 000. (72) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M.
Santé. (73) : 12. Mté inf. (72) : 64,3.
Éducation. (76). Prim. : 14 162. Sec. et techn. : *3 200.
Institutions. Indépendance proclamée le 12 juillet 1975 (ancienne colonie portugaise). Chef de l'État : Manuel Pinto da Costa.

Alignement

Gouverné par des éléments modérés depuis son accession à l'indépendance, l'archipel passe, en octobre 1979, sous le contrôle exclusif du président Manuel Pinto da Costa et de ses amis politiques partisans d'une étroite alliance avec l'Angola.

Le gouvernement de Luanda a envoyé à São Tomé un corps expéditionnaire de 1 500 militaires encadrés par des Cubains, et le chargé d'affaires angolais exerce en même temps les fonctions de commandant de ce détachement. Père de l'indépendance, Miguel Trovoada, Premier ministre jusqu'en mars 1979, date de la suppression de son poste, puis simple ministre des Pêches, du Commerce et de l'Industrie, est accusé de complot. Le Portugal lui ayant refusé l'asile politique, Miguel Trovoada, qui s'est réfugié dans les locaux de la délégation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à São Tomé, y a été arrêté le 5 octobre 1979 et a aussitôt été incarcéré.