Préconisée par le colonel Majano dans un appel du 24 janvier, instamment réclamée par l'Église catholique, présentée comme possible par les dirigeants du FDR, l'idée d'une négociation gagne du terrain.

Elle satisferait à la fois les pays qui, comme le Venezuela ou le Mexique, sont hostiles à l'intervention américaine, et les États favorables au Front, mais qui ne croient pas à sa victoire militaire. L'Internationale socialiste et l'OEA proposent leur médiation. Toutes deux se heurtent au refus du gouvernement salvadorien.

Conscient de l'hostilité à l'égard de l'intervention américaine et de l'impasse à laquelle aboutit une répression qui prend l'allure d'un génocide, le président Duarte propose le 4 mars un dialogue au FDR et évoque l'éventualité d'élections en 1983. Mais son appel à la reddition des guérilleros a peu de chances d'être entendu. Le Mexique et le Venezuela lancent alors le 8 avril 1981 un appel en faveur d'une solution pacifique, excluant toute intervention étrangère. Le FMLN offre le 23 avril de négocier avec la junte. Le Mexique et le Venezuela s'emploient immédiatement à faciliter un rapprochement entre les belligérants, mais les combats ne cessent pas pour autant.

Surinam

Paramaribo. 380 000. 2. *2,7 %.
Économie. PIB (75) : 1 194. Productions (75) : A 9 + I 29 + S 62. Énerg. (76) : 2 406. CE (75) : 55 %.
Transports. (76) : 28 800 + 10 200.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : *33 000. (76) : *112 000. (76) : *38 000. (77) : 19 000.
Santé. (74) : 202.
Éducation. (76). Prim. : 86 958. Sec. et techn. : 33 266.
Institutions. Indépendance proclamée le 25 novembre 1975, après 21 ans d'autonomie interne (ancienne Guyane hollandaise). République présidentielle. Constitution approuvée par le Parlement le 19 novembre 1975. Chef de l'État et du gouvernement : Henk Chin Sen, après le coup d'État militaire du 13 août 1980 qui renverse le président Johan H. E. Ferrier.

Nouveau coup d'État

Dissolution du Parlement, suspension de la Constitution, interdiction de l'activité des partis politiques, démission du chef de l'État, Johan H. E. Ferrier, suppression du Conseil national militaire (NMR) [Journal de l'année 1979-80], créé six mois plus tôt, tel est le bilan du coup d'État du 13 août 1980, qui met fin à des divergences profondes au sein de l'équipe au pouvoir.

Henk Chin Sen cumule ses fonctions de Premier ministre avec celles de chef de l'État. Mais le commandant Boutersee, chef d'état-major et artisan du coup d'État, semble être le nouvel homme fort de ce qu'il appelle lui-même la IIe République, une république qui glisse dangereusement vers la dictature. L'arrestation des membres du NMR liés aux mouvements d'extrême gauche et accusés de sympathie procubaine est cependant de nature à rassurer les bailleurs de fonds occidentaux et notamment les Hollandais, dont l'aide est absolument indispensable à la relance de l'économie.

Trinité et Tobago

Port of Spain. 1 130 000. 220. *1,7 %.
Économie. PIB (77) : 3 147. Productions (75) : A 3 + I 59 + S 38. Énerg. (76) : 4 272. CE (77) : 61 %.
Transports. (*77) : 117 700 + 32 000. (77) : 1 137 M pass./km.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : *100 000. (76) : *270 000. (76) : *110 000. (72) : 42 700 fauteuils. (76) : 70 000.
Santé. (75) : 550. Mté inf. (77) : 27,2.
Éducation. Prim. (75) : 152 295. Sec. et techn. : *32 000. Sup. (74) : 2 962.
Institutions. État indépendant le 31 août 1962. République. Constitution du 1er août 1976. Président : sir Ellis Clarke, ancien gouverneur représentant la Couronne britannique. Premier ministre : George Chambers (30 mars 1981).

Uruguay

Montevideo. 2 880 000. 16. *1 %.
Économie. PIB (76) : 1 319. Productions (76) : A 10 + I 30 + S 60. Énerg. (76) : 1 000. CE (76) : 14 %.
Transports. (*77) : 389 M pass./km, 307 Mt/km. (76) : 127 100 + 104 200.  : 174 000 tjb. (77) : 51 M pass./km.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : *637 000. (76) : *1 600 000. (76) : *355 000. (77) : 268 000.
Santé. (75) : 3 983. Mté inf. (76) : 45,9.
Éducation. Prim. (77) : 269 779. Sec. et techn. (76) : 142 000. Sup. (75) : 32 627.
Armée.  : 30 000.
Institutions. Indépendant depuis le 25 août 1925. République présidentielle. Constitution de 1951, révisée en 1966, rejetée par référendum le 30 novembre 1980. Chef de l'État : Aparicio Mendez, nommé le 14 juillet 1976 par le Conseil de la nation ; succède à Alberto Demicheli, mis en place après le coup d'État du 12 juin 1976.

Les militaires ne parviennent pas à légitimer leur dictature par le référendum

Près de 58 % des électeurs uruguayens ont repoussé, le 30 novembre 1980, le projet de Constitution qui leur était proposé par les militaires, au pouvoir depuis 1973. Ce résultat spectaculaire était loin d'être évident. Le 22 novembre précédent, la Commission interaméricaine des droits de l'homme avait précisé à l'Assemblée générale de l'OEA que l'Uruguay ne réunissait pas les conditions politiques indispensables à une consultation. De fait, les partisans du non, qualifiés par la propagande officielle de « marxistes » et de « terroristes », s'étaient vus interdire l'accès aux moyens de communication.

Arbitraire

Il faut dire que le projet proposé, loin d'apporter une quelconque ouverture politique, constituait, bien au contraire, une véritable consolidation de la dictature : institutionnalisation de la participation des forces armées au pouvoir exécutif par l'intermédiaire du Conseil de sécurité nationale, exclusivement composé de militaires ; pouvoirs considérables attribués à ce Conseil, chargé de toutes les questions de sécurité et de souveraineté nationales, autorisé à mettre en accusation les membres de l'exécutif et du législatif, autorisé également à décréter l'état de subversion et, par là même, à suspendre les droits individuels.