Les mesures prises par le gouvernement pour tenter de juguler l'inflation se traduisent, dès le premier trimestre de l'année 1981, par un début de récession. La première conséquence est d'ordre social : le chômage ne touche plus seulement l'ouvrier, mais aussi le cadre moyen ou supérieur. Les deux secteurs les plus gravement atteints sont l'industrie automobile et l'électroménager.

Dans la seule région de São Paulo, les licenciements dans les chaînes de montage, qui se répercutent chez les fabricants de pièces détachées, s'élèvent à 25 000 en moins de quatre mois. Très vite la crise atteint d'autres secteurs, notamment la pétrochimie et les industries de transformation, dont le rythme de croissance est ralenti.

Le ministre Delfim Netto déclare, néanmoins, qu'il sera possible d'accroître la valeur des exportations de 20 milliards de dollars en 1980 à 26 milliards cette année, tout en réduisant le volume des importations de pétrole de 850 000 barils par jour à 750 000. Un pari difficile.

Chili

Santiago. 10 920 000. 14. *1,9 %.
Économie. PIB (77) : 865. Productions (77) : A 10 + I 29 + S 61. Énerg. (76) : 987. CE (77) : 24 %.
Transports. (*77) : 2 382 M pass./km, 2 207 Mt/km. (*77) : 297 100 + 182 000.  : 466 000 tjb. (77) : 947 M pass./km.
Information. (75) : 47 quotidiens. (76) : *1 800 000. (76) : *710 000. (75) : 185 500 fauteuils ; fréquentation : 23,4 M. (77) : 467 000.
Santé. (76) : 4 750. Mté inf. (75) : 55,6.
Éducation. (77). Prim. : 2 242 111. Sec. et techn. : 487 264. Sup. : 131 793.
Armée.  : 88 000.
Institutions. Nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 11 septembre 1980 et promulguée le 11 mars 1981. Chef de l'État et chef de l'exécutif : Augusto Pinochet, au pouvoir depuis le 11 septembre 1973 après le coup d'État militaire qui renverse le régime démocratique.

Détente Washington-Santiago

Le régime a mis l'année 1980 à profit pour légitimer ses institutions au moyen d'un référendum, qui permet un renforcement de la position du général Augusto Pinochet à la tête du pays.

Sept ans, jour pour jour, après la chute du gouvernement d'Unité populaire de Salvador Allende, 6 268 652 Chiliens et Chiliennes prennent part, le 11 septembre 1980, à la consultation dont la tenue a été annoncée un mois plus tôt. Le projet de nouvelle Constitution est approuvé par 4 203 515 d'entre eux (67 % des votants). Il y a 1 891 332 non et 173 705 bulletins blancs ou nuls.

Parmi les 120 articles, il est stipulé que « le Chili est une république démocratique », mais que les partis politiques qui soutiennent une idéologie de classe sont inconstitutionnels. Toute personne qui diffusera l'idéologie marxiste ne pourra prétendre occuper un emploi public, ni travailler dans un organe d'information, ni diriger une organisation politique, sociale ou professionnelle. Vingt-neuf des dispositions transitoires permettent au général Pinochet de proclamer l'état d'urgence ou d'exception. Quant à la junte de gouvernement, composée des chefs des armées, elle doit conserver le pouvoir constitutionnel et législatif jusqu'aux élections, qui auront lieu en principe en 1990.

Dénonciation

Bien entendu, le principal vainqueur de ce référendum est le général Pinochet, qui se voit ainsi confirmé dans sa charge de président de la République jusqu'en 1989, date à laquelle il aura la possibilité de postuler un nouveau mandat de huit ans. Le général Pinochet forme, fin décembre, un nouveau gouvernement. Avant de prêter serment, le 11 mars 1981, comme chef de l'État, il est remplacé au sein de la junte par le général César Raul Benavides, ancien ministre de la Défense nationale.

La principale force politique à avoir fait campagne contre le référendum a été la Démocratie chrétienne. L'une des réunions publiques de son chef de file, l'ancien président Eduardo Frei, a même donné lieu, le 27 août 1980, à une manifestation d'opposition d'une certaine ampleur, la première depuis septembre 1973.

L'Église catholique, dont les relations avec la junte ne cessent de se détériorer, a formulé également de vives critiques à l'égard du plébiscite. Le général Gustavo Leigh, ancien commandant en chef de l'armée de l'air et ex-membre de la junte, limogé en 1978, s'est dit, lui aussi, « inquiet de l'avenir » du Chili, qui est gouverné « par un homme aux pouvoirs aussi étendus ».