Une crise politique, la plus grave depuis que les militaires se sont retirés du pouvoir en 1979 (Journal de l'année 1979-80), éclate entre le jeune président Jaime Roldos, de tendance social-démocrate, et le Parlement, début juillet 1980. Elle porte sur le plan de développement de cinq ans, qui vise à moderniser l'économie en consacrant la majeure partie des dividendes pétroliers à des investissements à long terme.

Le président Roldos, élu en avril 1979, grâce au soutien du vieux leader populiste Assad Bucaram, devenu depuis son adversaire à la tête de la Chambre des députés, insiste sur la nécessité de développer le potentiel électrique afin de limiter la consommation de pétrole. Pays membre de l'OPEP, l'Équateur produit 220 000 barils/jour d'or noir et en exporte 150 000, surtout vers les États-Unis.

Le président Roldos souhaite exporter davantage, pour disposer des moyens financiers nécessaires à la construction de barrages, de raffineries et de logements. Les députés ne sont pas du même avis : d'abord, parce que la politique du président entraînerait l'entrée en vigueur de mesures impopulaires, telles que la hausse du prix de l'essence ; ensuite, parce qu'ils veulent utiliser la manne pétrolière pour en faire bénéficier leurs circonscriptions respectives.

Attaqué à la fois par l'extrême gauche, qui juge son plan de développement trop timide, et par la droite conservatrice, qui craint une trop grande intervention de l'État dans l'économie ; accusé par les nationalistes de vouloir laisser à nouveau les compagnies pétrolières étrangères prospecter le territoire équatorien, le président Roldos est contraint de procéder, le 19 août 1980, à un remaniement ministériel. Les ministres du Travail, des Affaires sociales et de l'Énergie sont les principales victimes de la crise. Une période d'instabilité politique et sociale s'installe.

Des incidents frontaliers, en janvier 1981, avec le Pérou, ennemi héréditaire, permettent au président Roldos de rassembler autour de lui les principales forces politiques. Pays signataires du protocole de Rio de Janeiro, qui contraignit l'Équateur, en 1942, à céder 200 000 km2 de son territoire au Pérou après une guerre de dix jours, les États-Unis, le Brésil, l'Argentine et le Chili obtiennent que les deux gouvernements signent un cessez-le-feu en février, après quelques jours de combat.

Très vite, la crise intérieure refait surface. L'ex-président Otto Arosemana Gomez, fondateur du parti de la Coalition démocratique institutionnaliste (centriste), est jugé en mai 1981 pour avoir blessé par balles deux parlementaires, en septembre 1980, dans l'enceinte du Congrès. Les députés ordonnent son emprisonnement préventif.

Grenade

Saint George's. 110 000. 319. *0,4 %.
Économie. PIB (75) : 439. Productions (75) : A 29 + I 13 + S 58. Énerg. (76) : 211.
Transports. (71) : 3 800 + 100.
Information. (75) : 1 quotidien. (76) : *22 000. (75) : 4 000 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (77) : 3 000.
Santé. (74) : 25. Mté inf. (75) : 23,5.
Éducation. (71). Prim. : 29 795. Sec. et techn. : 5 068.
Institutions. État indépendant le 7 février 1974. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Paul Scoon. Premier ministre : Maurice Bishop, auteur du coup d'État du 13 mars 1979 qui renverse sir Eric Matthew Gairy.

Guatemala

Guatemala. 7 050 000. 65. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 869. Énerg. (76) : 257. CE (77) : 21 %.
Transports. (76) : 117 Mt/km. (76) : 82 700 + 50 100. (77) : 143 M pass./km.
Information. (75) : 11 quotidiens ; tirage global : 165 000. (76) : *265 000. (76) : *120 000. (73) : 75 200 fauteuils ; fréquentation : 15,4 M. (73) : 53 000.
Santé. (71) : 1 208. Mté inf. (76) : 76,5.
Éducation. (75). Prim. : 627 126. Sec. et techn. : 122 324. Sup. (76) : 25 978.
Armée.  : 14 900.
Institutions. Indépendant en 1821. République présidentielle. Constitution du 15 septembre 1965. Président et chef de l'exécutif : général Romeo Lucas Garcia, désigné par le Congrès comme vainqueur des élections du 5 mars 1978 ; succède au général Kjell Laugerud Garcia.

Massacres

Dire que la violence redouble ne signifie rien dans un pays où chaque matin on relève une dizaine de cadavres sur les trottoirs, sans compter ceux que l'on ne retrouve jamais. Victimes des grands propriétaires qui tentent de s'approprier leurs terres communautaires pour développer les cultures d'exportation et s'assurer la propriété d'un sous-sol estimé riche en pétrole et en nickel, les Indiens (deux tiers de la population) se réveillent.