En retour, l'Union soviétique, qui devient ainsi son premier client, fournit des turbines et promet eau lourde et uranium enrichi pour aider à la poursuite du programme nucléaire argentin.

Les folles de la Plaza de Mayo continuent chaque jeudi, à la même heure, à défiler devant le palais présidentiel, situé dans le centre de Buenos Aires. Ce sont les mères, épouses, filles et grands-mères de milliers de disparus, dont elles sont sans nouvelles depuis le coup d'État de 1976 (Journal de l'année 1979-80).

Le général Videla reste sourd à leurs appels, mais, sous la pression de l'opinion internationale, un défenseur argentin des droits de l'homme, Adolfo Pérez Esquivel, obtient, le 13 octobre 1980, le prix Nobel de la paix. Titre honorifique que le régime militaire tente de mettre à profit en faisant valoir que l'Argentine, définitivement débarrassée de la « subversion », est désormais devenue un État pacifié.

L'élection, en novembre 1980, de Ronald Reagan à la Maison-Blanche marque un tournant. Le général Videla ne cache pas sa satisfaction et laisse entendre que de meilleures relations sont désormais possibles entre l'Argentine et les États-Unis. Assuré du soutien de Washington, qui entend mettre une sourdine à sa politique des droits de l'homme en Amérique latine, il prépare tranquillement sa succession, en faisant de vagues promesses de démocratisation pour les années à venir.

Les trois commandants en chef des forces armées désignent, en octobre 1980, à l'unanimité, le général Roberto Viola, commandant en chef de l'armée de terre depuis 1978, comme successeur du général Videla à la tête de l'État. La passation des pouvoirs a lieu le 29 mars 1981, sans que les forces politiques et syndicales aient leur mot à dire.

Les milieux industriels et financiers attendent du nouveau président de la République, dont les pouvoirs sont quasiment illimités, qu'il remette de l'ordre dans l'économie. En effet, la politique ultralibérale du ministre José Martinez de Hoz a conduit l'Argentine, en quatre ans, au bord de la catastrophe. Malgré d'excellentes récoltes, qui ont permis d'accroître de 8,5 % en 1979 le PNB, des centaines d'entreprises ont fait faillite en quelques mois. L'inflation a été de 87,6 % en 1980 et la dette extérieure de 25 milliards de dollars, soit le taux le plus élevé par habitant dans le tiers monde.

Dévaluation

Le peso a été dévalué le 22 juin 1981, pour la quatrième fois en quatre mois, et a perdu 150 % de sa valeur depuis le début de l'année.

Le général Viola confie le ministère des Finances à un homme de 47 ans, Lorenzo Sigaut, en le chargeant également de contrôler la Banque centrale. Mais, sans perspectives démocratiques immédiates, l'Argentine reste dans l'incertitude. Les militaires n'ont pas encore trouvé de politique qui tienne compte de la force électorale des péronistes.

Bahamas

Nassau. 230 000. 17. *3,6 %.
Économie. Énerg (76) : 7 286.
Transports. (76) : 36 500 + 5 300.  : 84 000 tjb.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 31 000. (76) : 96 000. (71) : 4 100 fauteuils. (77) : 62 000.
Santé. (76) : 143. Mté inf. (76) : 24,7.
Éducation. (76). Prim. : 31 928. Sec. et techn. : *30 000.
Institutions. État indépendant le 10 juillet 1973. Constitution de 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Milo B. Butler. Premier ministre : Lynden O. Pindling (février 1979).

Barbade

Bridgetown. 270 000. 620. *1 %.
Économie. PIB (76) : 1 515. Productions (76) : A 11 + I 19 + S 70. Énerg. (76) : 974. CE (76) : 28 %.
Transports. (76) : 24 700 + 4 000.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 24 000. (76) : *130 000. (76) : *48 000. (75) : 4 900 fauteuils ; fréquentation : 1,2 M. (76) : 44 000.
Santé. (76) : 166. Mté inf. (76) : 28,3.
Éducation. (76). Prim. : 33 989. Sec. et techn. : 28 677. Sup. (73) : 1 417.
Institutions. État indépendant le 30 novembre 1966. Constitution de 1866. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Deighton Ward. Premier ministre : Tom Adams.
Le Parti travailliste de la Barbade (BLP) de Tom Adams a remporté, avec 52,2 % des suffrages, les élections législatives du 18 juin 1981. Le Parti travailliste démocratique (DLP) de Errol Barrow, leader de l'opposition, a obtenu 41,1 % des voix.

Bolivie

La Paz. 5 430 000. 5. *2,7 %.
Économie. PIB (75) : 445. Productions (75) : A 18 + I 29 + S 53. Énerg. (76) : 318. CE (75) : 21 %.
Transports. (*77) : 395 M pass./km, 579 Mt/km. (*77) : 34 300 + 25 400. (77) : 325 M pass./km.
Information. (75) : 14 quotidiens ; tirage global : 199 000. (76) : *430 000. (73) : 49 000.
Santé. (74) : 2 583.
Éducation. (76). Prim. : *922 850. Sec. et techn. : 128 081. Sup. : 51 585.
Armée.  : 23 800.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1947. Président de la République et président du Conseil : général Luis Garcia Meza, chef de la junte militaire après le coup d'État du 17 juillet 1980 qui renverse le président intérimaire, Mme Lidia Gueiler, et annule les élections présidentielles du 29 juin 1980, remportées par Hernan Siles Suazo.

Coups d'État à répétition

Le coup d'État du 17 juillet 1980 — le 189e de l'histoire bolivienne — qui renverse Mme Lidia Gueiler n'est pas une surprise. Après l'élection présidentielle (Journal de l'année 1979-80), Victor Paz Estenssoro, qui n'avait obtenu que 20 % des voix, s'était retiré de la course. Dès lors, Hernan Siles Suazo, candidat d'une coalition de centre gauche, de loin le mieux placé avec 38,74 % des suffrages populaires, était pratiquement sûr d'être élu président, le 4 août, par le Congrès.