L'appareil de production demeure essentiellement privé, ce qui traduit le pragmatisme des artisans de la politique économique, même si les cérémonies du premier anniversaire de la révolution, célébrées en présence de Fidel Castro, mettent l'accent sur la solidarité avec les pays de l'Est.

Complot

La situation se détériore pourtant en septembre 1980 avec l'arrestation d'un ancien ministre du gouvernement sandiniste, qui reconnaît avoir organisé un complot avec la complicité de certains membres du Conseil supérieur de l'entreprise privée (COSEP).

Ce complot révèle des tensions profondes entre le gouvernement, qui accuse les entreprises de freiner le développement économique, et le COSEP, qui reproche au pouvoir de décourager les investissements, du fait de son incapacité à créer un climat de confiance. De fait, onze partis et organisations proches de l'opposition bourgeoise, parmi lesquels le Mouvement démocratique nicaraguayen (MDN), suspendent le 12 novembre leur participation au Conseil d'État, organe législatif au sein duquel tendait à s'organiser le pluralisme (Journal de l'année 1979-80).

Jorge Salazar, vice-président du COSEP, est tué le 17 novembre 1980 par la police, dans des circonstances mal éclaircies, et deux autres personnalités de son entourage sont accusées d'atteinte à la sûreté de l'État. Alors que la milice vient d'être institutionnalisée, en février 1981, une organisation humanitaire fait état de l'existence de 8 000 prisonniers politiques.

Prêts

Le remaniement de la junte, le 4 mars, et la création d'un conseil de gouvernement renforcent la position des sandinistes. Dix jours plus tard, des incidents graves ont lieu à l'occasion d'un meeting du MDN, dont le siège est incendié.

Les quatre prêtres qui occupent de hautes fonctions dans le gouvernement et l'administration — notamment le père Miguel d'Escoto, ministre des Affaires étrangères — refusent cependant de démissionner le 9 juin 1981 malgré les injonctions de l'épiscopat.

Parallèlement à cette radicalisation, les États-Unis durcissent leur position, après l'arrivée au pouvoir du président Reagan. Accusant le Nicaragua d'aider les guérilleros salvadoriens, Washington a suspendu son aide économique fin janvier. La décision est durement ressentie. L'augmentation de la demande, due à la résorption du chômage, un accroissement insuffisant du PNB, de mauvaises récoltas mettent le pays dans une situation difficile et l'obligent à importer des produits alimentaires. Des prêts sont accordés en avril 1981 par la Libye (100 millions de dollars) et par Cuba (64 millions de dollars), cependant que l'URSS livre 20 000 t de blé.

L'activité d'éléments antisandinistes au Honduras, le fait que d'anciens gardes somozistes s'entraînent en Floride à la guérilla ne peuvent, par ailleurs, que mettre les sandinistes sur la défensive. Une page de l'histoire du pays est définitivement tournée. L'explosion de joie qui a suivi l'annonce de la mort de Somoza, assassiné comme un chef de bande au Paraguay, le 17 septembre 1980, en est la preuve éclatante.

Panama

Panama. 1 880 000. 25. *3,1 %.
Économie. PIB (77) : 1 250 Productions (76) : A 17 + I 23 + S 60. Énerg. (76) : 885. CE (76) : 11 %.
Transports. (75) : 66 200 + 19 600.  : 20 749 000 tjb. (77) : 359 M pass./km.
Information. (75) : 6 quotidiens ; tirage global : 131 000. (76) : *270 000. (76) : *186 000. (71) : 39 800 fauteuils ; fréquentation : 7,1 M. (76) : 155 000.
Santé. (75) : 1 251. Mté inf. (77) : 28,5.
Éducation. (*77). Prim. : 361 000. Sec. et techn. : 142 000. Sup. (*76) : 32 000.
Armée.  : 11 000.
Institutions. Indépendant depuis le 3 novembre 1903. République présidentielle. Constitution de 1946. Chef de l'État et de l'exécutif : Aristides Royo, élu le 11 octobre 1978 ; succède au général Omar Torrijos.

Paraguay

Asunción. 2 970 000. 7. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 745. Productions (77) : A 34 + I 23 + S 43. Énerg. (76) : 189. CE (77) : 13 %.
Transports. (*77) : 23 M pass./km, 17 Mt/km. (*71) : 16 000 + 14 000.
Information. (75) : 8 quotidiens ; tirage global : *73 000. (76) : *80 000. (76) : *55 000. (76) : 40 000.
Santé. (75) : 2 229. Mté inf. (71) : 38,6.
Éducation. (75). Prim. : 452 249. Sec. et techn. : 75 419. Sup. (73) : 12 212.
Armée.  : 16 000.
Institutions. Indépendant le 14 mai 1811. République. Nouvelle Constitution de 1967, amendée en 1978 (pour permettre la réélection du président Stroessner). Président : général Alfredo Stroessner, réélu le 12 février 1978, pour la cinquième fois depuis 1954.

Pérou

Lima. 17 230 000. 14. *2,8 %.
Économie. PIB (77) : 646. Productions (73) : A 13 + I 40 + S 47. Énerg. (76) : 642. CE (77) : 13 %.
Transports. (76) : 528 M pass./km, (*77) 612 Mt/km. (*77) : 300 400 + 166 200.  : 575 000 tjb. (77) : 505 M pass./km.
Information. (75) : 35 quotidiens. (76) : *2 068 000. (76) : *600 000. (76) : 403 000.
Santé. (77) : 10 514. Mté inf. (72) : 48,2.
Éducation. (77). Prim. : 3 019 624. Sec. et techn. : 969 129. Sup. : 233 420.
Armée.  : 95 500.
Institutions. Indépendant depuis le 28 juillet 1821. République présidentielle. Nouvelle Constitution promulguée le 12 juillet 1979. Président : Fernando Belaunde Terry ; succède à Francisco Morales Bermudez, le 18 mai 1980. Premier ministre : Manuel Ulloa Elias.

Tensions sociales

Élu président de la République en mai 1980 (Journal de l'année 1979-80), l'architecte Fernando Belaunde Terry assume ses nouvelles fonctions le 28 juillet. Leader du parti d'Action populaire (centre droit), il avait été renversé par les militaires en octobre 1968. C'est un conservateur, Manuel Ulloa, ancien directeur du quotidien Expresso, tenue au Pérou en 1977, après neuf ans d'exil, qu'il nomme Premier ministre, en lui confiant également le portefeuille des Finances et du Commerce.