Dès le lendemain de son accession à la présidence de la République, le nouveau chef d'État péruvien restitue à leurs anciens propriétaires tous les journaux — notamment le célèbre El Commercio — que le gouvernement militaire avait confisqués et nationalisés.

La situation économique du pays n'est pas brillante. Porté au pouvoir cinq ans plus tôt par un coup d'État de droite destiné à mettre fin au régime progressiste de son prédécesseur, le général Francisco Morales Bermudez a laissé la dette extérieure atteindre sept milliards de dollars. Avec une inflation particulièrement élevée, le pouvoir d'achat de la population a diminué de moitié.

Soutenu par le Parti populaire chrétien (PPC), de tendance conservatrice, le président Belaunde Terry promet de créer un million d'emplois durant son mandat et de corriger les « excès » de toutes les réformes entreprises par les militaires au début des années 70. Enfin, il s'engage à donner la priorité au développement des régions marginales, notamment à l'est de la cordillère des Andes.

Grèves

Après douze ans d'interruption, le Parlement reprend ses activités le 12 août 1980. Dès la première séance, le président Belaunde Terry sollicite des pouvoirs extraordinaires afin de légiférer à sa guise. Grâce au soutien du PPC, il dispose d'une large majorité au Parlement : 134 sièges sur 240. En outre, à l'issue de son 13e congrès, l'APRA, de tendance social-démocrate, voit son aile droite rejoindre la majorité gouvernementale.

Dès la fin du mois d'août, pourtant, une série de grèves importantes irrite certains secteurs de la police et de l'armée. Des officiers supérieurs sont limogés pour apaiser le mécontentement populaire et syndical. En novembre 1980, les premières élections municipales depuis quatorze ans confirment la remontée en flèche des partis de gauche qui, ensemble, totalisent 27 % des suffrages exprimés. Malgré une baisse de son électorat, l'AP reste la première force du pays avec 35 % des suffrages, alors que l'APRA n'obtient que 16 %. Les abstentions, il est vrai, s'élèvent à 40 %, un record.

Le conflit avec l'Équateur, fin janvier 1981, vient à point nommé. Devant la hausse du prix de l'essence et surtout des prix alimentaires (plus de 60 %), les quatre centrales syndicales ont, en effet, appelé à la grève générale. Dès la signature du cessez-le-feu entre les deux pays, l'agitation sociale reprend. En mai, une série d'attentats, dont le gouvernement fait porter la responsabilité à un groupe maoïste, aggrave la tension. L'inflation s'élève à 70 %.

Conflit avec l'Équateur

Des incidents frontaliers éclatent, le 28 janvier 1981, dans la cordillère du Condor, entre militaires péruviens et équatoriens. Les deux gouvernements s'accusent mutuellement d'avoir été à l'origine des combats, qui feront, en cinq jours, quelques morts et des blessés.

Le différend porte sur un territoire de 200 000 km2, dont l'Équateur s'est vu retirer la souveraineté au bénéfice du Pérou, à la suite d'une guerre malheureuse en 1942. Privé de son accès naturel vers l'Amazone, l'Équateur n'a jamais accepté le protocole de Rio de Janeiro qui lui a été imposé par les États-Unis à la fin des hostilités.

Cette fois, l'existence d'importantes nappes de pétrole dans la forêt amazonienne donne au conflit une nouvelle dimension. Mais, à la suite des démarches entreprises par Washington, un cessez-le-feu est signé le 2 février. Une mission d'observateurs est désignée pour en surveiller l'application. Les attachés militaires, à Quito et Lima, des quatre pays signataires du protocole de Rio de Janeiro — Argentine, Brésil, Chili et États-Unis — en font partie. Mais le différend ne semble pas réglé pour autant.

Sainte Lucie

Castries. 110 000. 178. *1,5 %.
Économie. PIB (75) : 488. Productions (70) : A 22 + I 25 + S 53. Énerg. (76) : 366. CE (75) : 17 %.
Transports. (76) : 3 700 + 1 800.
Information. (76) : *82 000. (75) : *1 700. (70) : *9 500 fauteuils. (77) : 7 000.
Santé. (75) : 26. Mté inf. (75) : 36,5.
Éducation. (76). Prim. : 29 858. Sec. et techn. : 4 528.
Institutions. État indépendant le 22 février 1979 (ancienne colonie britannique). Premier ministre : Allan Louisy.

Saint-Vincent

Kingstown. 100 000. 260.
Économie. PIB (75) : 296. Productions (72) : A 25 + I 16 + S 59. Énerg. (76) : 200.
Transports. (76) : 3 500 + 800.
Information. (74) : 2 400 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (77) : 5 000.
Santé. (74) : 19. Mté inf. (73) : 99,6.
Éducation. (75). Prim. : 21 854. Sec. et techn. : 5 084.
Institutions. État indépendant le 27 octobre 1979 (ancienne colonie britannique). Premier ministre : Milton Cato.

Salvador

San Salvador. 4 440 000. 211. *3,4 %.
Économie. PIB (77) : 615. Productions (77) : A 30 + I 20 + S 50. Énerg. (76) : 260. CE (77) : 36 %.
Transports. (74) : 41 000 + 19 100.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *234 000. (76) : *1 400 000. (76) : *136 000. (74) : fréquentation : 14,1 M. (77) : 72 000.
Santé. (76) : 1 116. Mté inf. (77) : 59,5.
Éducation. (77). Prim. : 823 030. Sec. et techn. : 64 842. Sup. (75) : 28 281.
Armée.  : 7 250.
Institutions. Indépendant depuis 1841. République présidentielle. Constitution de 1962. Président de la République : José Napoléon Duarte, nommé le 13 décembre 1980, après restructuration de la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'État du 15 octobre 1979. Vice-président : Jaime Abdul Gutierrez.

Un déchaînement inouï de la violence

L'incapacité de la junte à accomplir les réformes indispensables, dans ce pays agricole où 64 % des terres cultivables appartiennent à 4 % des propriétaires, livre le Salvador à un sort tragique : 16 000 morts depuis le début de 1980, victimes d'affrontements violents et d'une répression sans merci.