Malgré des systèmes politiques différents, le Mexique et Cuba ont deux points communs : ils appartiennent à la même communauté linguistique et culturelle ; et ils éprouvent, depuis leur indépendance, une méfiance commune à l'égard des États-Unis, leur puissant voisin.

À l'issue des quatre jours qu'il passe à Cuba, le président Lopez Portillo est pris à partie par l'ambassadeur Julian Nava, chef de la diplomatie américaine à Mexico, qui déclare : « Les États-Unis ne comprennent pas l'étroite amitié qui lie Cuba et le Mexique. »

La réaction mexicaine ne se fait pas attendre : le Parti révolutionnaire institutionnel (au pouvoir) accuse les États-Unis d'exercer des pressions inacceptables. Les partis de gauche, représentés au Parlement, protestent dans un communiqué commun contre « les ingérences américaines ».

Pétrole

Bien que ses échanges avec les États-Unis (13,3 milliards de dollars en 1979) continuent à représenter près de 65 % de son commerce extérieur, le Mexique entend mener une politique étrangère dynamique, notamment en Amérique centrale. Évaluées à 50 milliards de barils (Journal de l'année 1979-80), ses réserves prouvées de pétrole lui permettent d'envisager l'avenir avec optimisme.

Dans son quatrième message au Congrès, le 11 septembre 1980, le président Lopez Portillo souligne les progrès économiques et sociaux accomplis depuis vingt ans. C'est ainsi que 42,6 millions de Mexicains bénéficient désormais des avantages de la sécurité sociale, contre 4,5 millions en 1960.

Pourtant, la mise en exploitation des puits de pétrole sur la côte caraïbe et au large de la péninsule du Yucatan n'a pas encore apporté les fruits escomptés. Le Mexique reste un pays en voie de développement.

En revanche, le président Lopez Portillo fait une entrée remarquée en Amérique centrale et dans les Caraïbes, en soutenant résolument le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Condamnant, d'autre part, la « constante, massive et flagrante violation des droits de l'homme au Salvador », dont il rend responsable la junte au pouvoir, il apporte son soutien au Front démocratique révolutionnaire, qui rassemble toutes les forces de l'opposition.

Mieux : le Mexique et le Venezuela s'engagent à fournir 160 000 barils de pétrole par jour, à un tarif préférentiel, à neuf États d'Amérique centrale et des Caraïbes, pour les aider à surmonter leurs difficultés.

Dès son arrivée à la Maison-Blanche, le président Ronald Reagan a un entretien avec le président Lopez Portillo, qu'il rencontre à nouveau à Washington, du 7 au 9 juin 1981. L'avenir des relations entre les États-Unis et le Mexique est, en effet, conditionné par le pétrole notamment.

Nicaragua

Managua. 2 640 000. 18. *3,4 %.
Économie. PIB (77) : 967. Productions (77) : A 23 + I 26 + S 51. Énerg. (76) : 478. CE (77) : 28 %.
Transports. (*77) : 19 M pass./km, 11 Mt/km. (*73) : 32 000 + 20 000. (77) : 77 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : *91 000. (75) : *126 000. (76) : *90 000. (77) : 43 000.
Santé. (76) : 1 356. Mté inf. (77) : 37.
Éducation. Prim. (75) : 339 300. Sec. et techn. (73) : *63 000. Sup. (72) : 12 519.
Armée.  : 8 300.
Institutions. Indépendant en 1838. République. Constitution de 1950 abrogée en septembre 1971. L'État est dirigé, depuis le 18 juillet 1979, par une junte de reconstruction nationale, mise en place après la démission de Francisco Urcuyo Mariano, président intérimaire qui succède au général Anastasio Somoza Debayle, contraint de se retirer le 17 juillet 1979 après la victoire des sandinistes.

Difficultés

La campagne d'alphabétisation de 5 mois, qui se termine en août 1980, touche environ 400 000 personnes, réduisant de 50 à 13 % le taux d'analphabétisme. Les élections sont reportées, mais les sandinistes insistent sur leur volonté de respecter les droits fondamentaux. La présence de trois prêtres dans le gouvernement et la création, le 23 juillet 1980, d'un Front patriotique révolutionnaire, rassemblant divers partis, témoignent d'un incontestable respect du pluralisme politique.