La région de Cholet marque une nette reprise. Le fait est à souligner, car il s'agit d'une industrie traditionnelle, celle de la chaussure, dont on sait qu'elle est en difficulté partout dans le pays.

Poitou-Charentes

La lourde hypothèque qui pesait sur la région du Poitou-Charentes en matière d'emploi est pratiquement levée. Elle avait surgi, en octobre 1966, à la suite de l'évacuation des sept bases américaines installées dans la région.

Une conversion réussie

À la fin de 1967 on pouvait estimer que l'action engagée par la DATAR avait déjà permis dans l'immédiat d'atténuer considérablement les effets du départ des Américains et, à terme, de les surmonter totalement.

Les affectations suivantes sont acquises désormais :
– Charente : le complexe de la Braconne est repris par le ministère de l'Éducation nationale et le ministère des Armées.
– Charente-Maritime : au camp de Jeumont-La Rochelle, la Société des grands moulins de Dakar envisage de regrouper trois meuneries industrielles, susceptibles de créer d'ici trois ans 2 000 à 2 500 nouveaux emplois à La Rochelle. L'ancien arsenal de Rochefort est affecté par parties à divers ministères. La société Zodiac envisage également sur ces terrains une importante extension de ses activités.
– Deux-Sèvres : le camp de Cluze sera probablement remis au CNRS, qui y créerait le Centre d'études biologiques des animaux sauvages, prévu par le Ve plan.
– Vienne : deux implantations très importantes dans le camp de Saint-Ustres, à Ingrandes-Châtellerault, sont d'ores et déjà acquises ; la société Hutchinson y occupera 800 personnes d'ici le 1er janvier 1969, et la Coopérative régionale de Saintes doit installer des entrepôts et des ateliers de conditionnement susceptibles d'employer 200 personnes d'ici deux ans.

L'axe Paris-Bordeaux

La région, dans son ensemble, bénéficie de l'axe ferroviaire et routier Paris-Bordeaux.

C'est ainsi que Poitiers s'industrialise rapidement, tout comme Châtellerault. Par contre, Angoulême, trop proche de Bordeaux, reste atone.

La côte présente des caractéristiques différentes. L'implantation de Simca à La Rochelle fin 1966 et son extension assurent au vieux port des activités nouvelles et un bon rythme de croissance. Royan reste trop touristique, et indépendamment des activités saisonnières un certain sous-emploi existe, dont les effets sont aggravés notamment par les difficultés des mareyeurs et de l'arrière-pays.

L'université de Poitiers, qui comptait 2 000 étudiants en 1945, en a maintenant plus de 10 000 et ce chiffre devrait atteindre 15 000 en 1972.

Après la faculté des sciences construite dans le cadre du Ve plan, il est maintenant prévu la construction d'une faculté de droit et des sciences économiques, d'une faculté des lettres et des sciences humaines, et d'un institut universitaire de technologie. Les extensions de l'École de médecine, du Centre d'études aérodynamiques et thermiques de Poitiers-Biard, du laboratoire de physique de la haute atmosphère, et du Centre animalier universitaire de Deffend, sont également prévues.

Aquitaine

Le développement économique de l'Aquitaine se concentre autour de deux lignes de force : la relance de l'industrialisation et l'aménagement de la côte en zone touristique.

Un groupe de travail était chargé de réaliser une certain nombre d'études. Ses conclusions ont abouti à l'idée de faire de cette zone une région de tourisme dit de « contact avec la nature ».

La création de la Mission interministérielle chargée de coordonner les actions entreprises pour l'aménagement de la Côte aquitaine, que préside Philippe Saint-Marc, conseiller référendaire à la Cour des comptes, doit en assurer la mise en œuvre.

Tourisme de circuit

Les opérations prévues ne sont certes pas de l'importance de celles qui sont en voie de réalisation sur le littoral du Languedoc-Roussillon. Elles vont cependant transformer profondément les structures d'accueil touristique des Landes et de la Gironde.

Il ne s'agira pas de créer de grandes stations urbaines, mais des villages, à côté de villes nouvelles de taille modeste, elles-mêmes largement ouvertes sur la forêt et la mer, et d'aménager des parcs naturels maritimes et dans la haute lande. De larges massifs forestiers sépareront les agglomérations ; les rivages immédiats de l'Océan et les voisinages des étangs seront préservés de toute construction. Le paysage sera donc remodelé.