Le programme subventionné par le FIAT prévoit, pour le Limousin, les créations suivantes : station de testage bovin, centre d'allotement (terme archaïque qui signifie « partage en lots ». Le gouvernement a repris ce terme dans ses ordonnances sur l'agriculture. Précédemment, on parlait toujours de centre de remembrement.), station de sélection ovine, centre d'insémination d'Ytrac (Corrèze), centre d'insémination de Verneuil (Haute-Vienne). Le coût total de ce premier programme avoisine 3 millions de francs.

Ces premiers efforts devront être poursuivis, d'autant plus que 281 000 ha, soit 66,58 % des terres, restent à remembrer.

La conjoncture générale et les conditions régionales pèsent sur les industries traditionnelles, comme la ganterie, à Saint-Junien.

La porcelaine de Limoges a, par contre, marqué des points par rapport à la concurrence étrangère. En produisant 800 t de porcelaine en 1967, les 34 usines du Limousin, qui emploient 3 500 personnes, sont en progression de 10 % sur l'année précédente. 25 % de cette production est vendue à l'étranger, et représente 80 % des exportations de la région.

Le fait méritait d'autant plus d'être souligné que les producteurs avaient à lutter contre un ensemble d'éléments défavorables : éloignement, dispersion de la production, méthodes commerciales jusqu'ici très traditionnelles.

Limoges connaît un rythme de croissance très satisfaisant. Centre administratif, industriel et commercial de la région, elle voit aussi son rôle intellectuel et culturel se renforcer.

Dans le cadre de la nouvelle ZUP qui est en train d'être aménagée à Aurence, il est prévu l'installation d'un institut universitaire de technologie. L'école de médecine et de pharmacie a été transformée au début de 1968 en faculté. La construction d'une résidence universitaire est prévue. En même temps, le rôle industriel de Limoges s'accroît.

La Saviem continue d'assurer la production militaire de l'Arsenal (moteurs de chars, par exemple), mais accroît et diversifie sa production civile (moteurs Diesel, boîtes de vitesses pour camions, bétonneuses, etc.). Alors qu'en 1964 la Saviem employait 1 217 personnes, elle en emploie 2 347 à fin 1967, et la création de 300 emplois est prévue d'ici la fin de 1968. L'extension de la filiale de Limoges est probablement la plus réussie de toutes celles entreprises par la Saviem.

Les chances de Limoges s'affirment, mais l'essor de Brive, deuxième ville de la région, enregistré ces dernières années marque un brusque coup d'arrêt.

Enfin, les possibilités touristiques de la région, qui sont considérables, ne sont pas suffisamment exploitées. Quelques projets comme l'aménagement du lac de Vasorlières, ou le plan d'eau qui sera créé à La Courtine, près de Guéret, sont insuffisants.

Auvergne

L'Auvergne est particulièrement tournée vers les productions animales et fournit une part importante de la production nationale. Cette orientation est appelée à se confirmer dans l'avenir ; elle correspond à des vocations profondes. D'une part, les conditions naturelles (climat, relief) l'y prédisposent ; d'autre part, les structures agraires, où dominent les petites exploitations, pèsent et continueront à peser longtemps dans ce sens.

Le classement de l'Auvergne en zone de rénovation rurale, qui s'est déjà traduit par un certain nombre de mesures pratiques, aboutira à une transformation profonde des conditions de la production agricole, particulièrement archaïques dans cette région. Les centres industriels, cependant, n'ont été marqués, cette année, par aucun fait notable.

Moderniser l'élevage

L'étroitesse même des structures de production, le retard économique de la région n'ont permis jusqu'à maintenant que de tirer un parti médiocre des possibilités naturelles de la région.

L'effort entrepris doit s'appliquer en tout premier lieu à la modernisation des structures de l'élevage et de la mise sur le marché de ses produits.

Le programme mis au point à la fin de 1967 concerne surtout l'amélioration de la production : centres de testage, d'expérimentation et de sélection, aménagements d'alpages. Il concerne aussi l'amélioration de la commercialisation : création de centres, qui doit permettre de réaliser l'offre groupée sur le marché.