J. Carter est opposé à cette politique d'implantation et souligne, le 12 octobre, à l'ouverture des négociations de Washington entre les deux ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense, qu'un « règlement d'ensemble est encore plus important » que le traité bilatéral, et qu'il doit comporter « une juste solution du problème palestinien sous tous ses aspects ».

Les négociations frôlent à nouveau la rupture le 27 octobre, jour où, à Oslo, le Prix Nobel de la paix est attribué à Begin et à Sadate. Begin juge « tout à fait artificiel » le lien que l'Égypte souhaite voir mentionné entre l'application des engagements de l'Égypte à l'égard d'Israël et celle du statut d'autonomie des territoires occupés. Le gouvernement israélien refuse de fixer une date limite pour des élections en Cisjordanie et à Gaza, où vivent respectivement 900 000 et 450 000 Arabes. Il ne veut pas non plus faire dépendre l'échange d'ambassadeurs de la mise en place de l'autonomie ni accepter l'hypothèse d'une révision des accords de démilitarisation du Sinaï au bout de cinq ans.

Autre point de désaccord : Israël veut que son futur traité avec l'Égypte ait priorité sur les accords qui font obligation au Caire de venir au secours des autres pays arabes en cas de guerre.

La nouvelle rencontre à Bruxelles à la veille du jour de Noël se révèle, dans ces conditions, sans effet. Relance également vaine en février 1979, à Washington, où Dayan rencontre le Premier ministre égyptien, Mustapha Khalil.

Allées et venues

Deux détails, cependant, mais qui auront leur importance : le 13 février 1979, Dayan déclare à Jérusalem que l'Organisation de libération de la Palestine « n'est pas seulement une organisation terroriste, mais aussi un facteur politique qui a son importance et qu'on ne saurait ignorer lorsque le problème des réfugiés sera négocié ». Le même jour, le secrétaire américain à la Défense, Harold Brown, entreprend au Proche-Orient une tournée dont il tirera cette conclusion : « la protection du flot de pétrole en provenance du Proche-Orient fait clairement partie de nos intérêts vitaux. Nous entreprendrons, pour la sauvegarde de ces intérêts, toute action appropriée, y compris l'emploi de la force militaire ».

Lorsqu'il arrive à Washington, le 1er mars, M. Begin peut déclarer que « les négociations sont en crise profonde » ; il se sent assez confiant pour rappeler qu'Israël est le principal allié des États-Unis pour la « défense du monde libre » au Proche-Orient. Déjà, on prévoit l'« addition » que les États-Unis auront à payer pour l'accord de paix : 10 milliards de dollars dans un premier temps, dont les deux tiers pour Israël.

J. Carter doit se jeter à l'eau une nouvelle fois : en quittant, le 7 mars, Washington pour Le Caire, il déclare que « la paix est à portée de la main ».

Signature

Devant la Knesseth, le 12 mars, le président américain est sévère : « les dirigeants d'Israël et de l'Égypte ne se sont pas montrés suffisamment préparés à saisir la chance de la paix ». Il les y force dès la nuit suivante, pendant laquelle se déroulent d'ultimes transactions à Jérusalem. Le 13 dans l'après-midi, il est au Caire, où il obtient l'accord de Sadate.

À nouveau, c'est l'euphorie. Vite tempérée. À Jérusalem le 20 mars, Begin jure devant les députés, pour faire accepter le traité de paix, qu'Israël « ne reviendra jamais aux frontières d'avant la guerre de 1967, ne permettra jamais et empêchera que soit créé un État palestinien en Cisjordanie. Jérusalem, une et unifiée, restera à jamais la capitale d'Israël ».

Au Caire, on souligne que le plus dur reste à faire : le problème palestinien. C'est sur ce thème que revient J. Carter à Washington, le 27 mars, pour la cérémonie de signature du traité : « Nous espérons que d'autres se joindront bientôt à nous dans nos efforts pour faire de ce traité la pierre angulaire d'un règlement d'ensemble. »

Les autres, ce sont d'abord les habitants des territoires dont les chefs ont fait du 27 mars un jour de deuil. Les négociateurs égyptiens et israéliens qui se sont attaqués, le 25 mai, dans la ville israélienne de Beersheba, au problème palestinien, n'étaient toujours pas parvenus, à leur troisième rencontre le 25 juin à Herzlyia, près de Tel-Aviv, à se mettre d'accord sur un ordre du jour. Comme Sadate l'avait dit à Jérusalem en 1977, le problème palestinien est « au cœur » de la crise.

Empire centrafricain

Bangui. 2 610 000. 4. *2 %.
Économie. PIB (74) : 189. Production (70) : A 31 + I 22 + S 47. Énerg. (76) : 41. CE (74) : 14 %.
Transports. (*74) : 9 100 + 3 900.
Information. (75) : *70 000. (73) : 5 000.
Santé. (75) : 96.
Éducation. (75). Prim. : 221 412. Sec. et techn. : 23 895. Sup. (74) : 318.
Armée.  : 1 200.
Institutions. État indépendant le 13 août 1960. République jusqu'au 4 décembre 1976, date à laquelle une nouvelle Constitution instaure une monarchie parlementaire sous le nom de Empire centrafricain. Empereur : Bokassa Ier (déjà chef de l'État sous la République, nommé à vie en février 1972). Premier ministre : Henri Maïdou.

Le massacre des écoliers

Amnesty International dénonce, dans un long communiqué rendu public en mai 1979, le massacre perpétré dans la nuit du 18 au 19 avril de plusieurs dizaines d'étudiants et de lycéens par la garde personnelle et la police de l'empereur Bokassa Ier. Arrêtés sur instructions de ce dernier, certains des jeunes gens sont morts asphyxiés dans les cellules trop exiguës à l'intérieur desquelles ils avaient été parqués, tandis que d'autres ont été tués à coups de planches cloutées ou à coups de crosse, affirme Amnesty International.