Tandis que Pretoria paraît faire prévaloir ses vues au moins momentanément, les Cinq Occidentaux, qui ont pourtant condamné dès septembre l'initiative électorale unilatérale prise par Pretoria pour décembre, ne parviennent à convaincre ni les États africains indépendants ni la SWAPO de leur sincérité. Le groupe africain de l'ONU condamne à plusieurs reprises ce qu'il appelle « l'attitude de compromis » des Cinq vis-à-vis de Pretoria. De son côté, l'ONU entend garder la haute main sur le processus d'accession à l'indépendance et, le 30 août, Kurt Waldheim propose l'envoi de 7 500 Casques bleus pour assurer le maintien de l'ordre en Namibie durant la période transitoire précédant l'indépendance. Enfin, en mai, l'Assemblée générale de l'ONU, qui examine l'affaire namibienne, exclut de ses travaux la délégation sud-africaine.

Algérie

Alger. 17 910 000. 8. *3,3 %.
Économie. PIB (74) : 710. Énerg. (76) : 729. CE (74) 38 %.
Transports. (*76) : 1 369 M pass./km, 1 727 Mt/km. (75) : 286 100 + 154 700.  : 1 056 000 tjb. (76) : 1 157 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens ; tirage global : 285 000. (74) : *3 220 000. (75) : 500 000. (75) : *190 000 fauteuils ; fréquentation : 45 M. (76) : 273 000.
Éducation. (75). Prim. : 2 663 248. Sec. et techn. : 512 428. Sup. : 41 847.
Armée.  : 78 800.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Nouvelle Constitution (République démocratique et populaire), approuvée par référendum le 19 novembre 1976 et révisée le 30 juin 1979. La première Assemblée nationale est élue le 25 février 1977. Président de la République : Chadli Bendjedid, élu le 7 février 1979 ; succède à Houari Boumediene, décédé. Premier ministre : Mohamed Ben Ahmed Abdelghani.

Alger s'engage avec Chadli sur la voie de l'ouverture

En cet automne 1978, on s'interroge à Alger : depuis plus d'un mois — exactement depuis le sommet de Damas, le 24 septembre — le président Boumediene n'a pas paru en public. Que se passe-t-il ? Maladie ? Attentat ? La réponse officielle sera donnée enfin le 15 octobre : Boumediene est à Moscou où il doit rencontrer Leonid Brejnev et, dit-on, prendre ensuite quelque repos. Il faudra attendre, le 17 octobre, le retour à Alger du président — retour aussi mystérieux que le fut son départ — pour que les Algériens découvrent à la télévision que leur leader, le visage bouffi, l'allure raide, est en effet malade. Et gravement malade. Dès son arrivée il est hospitalisé à l'hôpital Mustapha.

Le 19 novembre, il entre dans le coma. Le 22, deux premiers médecins français sont appelés d'urgence en consultation. D'autres suivront, venus du monde entier. Malgré les rigueurs du secret médical, on finit par apprendre que le président Boumediene est atteint de la maladie de Waldenström, une maladie du sang extrêmement rare. Le 28 novembre, un caillot se forme dans le cerveau, et il apparaît assez vite que le président ne peut être opéré. Après 37 jours de coma, pendant lesquels seul l'acharnement thérapeutique de ses médecins l'a maintenu en vie, Houari Boumediene s'éteint, le 27 décembre, à 3 h 55. Il avait 46 ans.

L'Algérie entière s'émeut et prend le deuil de celui qui va vite devenir un héros national. Un culte commence. Une succession difficile s'ouvre.

Rare, et frappant essentiellement le sexe masculin, la maladie de Waldenström se caractérise par une prolifération de certaines cellules blanches du sang, qui s'accompagne de la production d'une protéine anormale. Le malade devient très vulnérable aux infections, aux hémorragies et aux thromboses vasculaires. La viscosité du sang augmente et provoque une altération de l'état général. La durée de l'évolution de cette maladie est très variable.

Congrès et arbitrage

Houari Boumediene, qui disposait de pouvoirs extrêmement étendus, n'a jamais désigné de dauphin politique. Les rivalités de clans vont donc se donner libre cours. En revanche, une procédure institutionnelle est prévue : à l'annonce du décès, c'est le président de l'Assemblée nationale populaire, Rabah Bitat, qui assure l'intérim. Il doit, dans un délai de 45 jours, convoquer un congrès extraordinaire du FLN. Ce congrès a pour tâche de mettre en place de nouveaux organes dirigeants (Comité central de 122 membres et un bureau politique de 15 membres) et il désigne le candidat à la présidence de la République, qui doit ensuite être élu au suffrage universel par le peuple algérien.